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Séville, troisième de l’abono, une oreille pour Lorenzo.

A l’issue de cette troisième course sévillanne, on se demande ce qui est le plus désespérant. Les toros de Santiago Domecq, justes de présentation, aux cornes trop vite abimées n’ont pas été braves au cheval. Souvent faiblotes, sans caste, ni race ils ont été au mieux d’une noblesse naive et fade. Alvaro Lorenzo a coupé une oreille après une faena qui lui aurait valu une vuelta dans une arène de seconde catégorie. Alfonso Cadaval est passé sans peine, ni gloire. José Garrido s’est appliqué face à deux toros sans intérêt. Peu d’aficion sur les gradins à moitié vide, le public s’est enthousiasmé pour très peu de chose. Séville, ton Aficion fout le camp!

Fiche Technique

  • Séville, troisième corrida de l’abono, première de la feria d’avril. Six Toros de Santiago Domecq (543 kgs de poids moyen) abandonnés par la caste et la race pour  
    • José Garrido saluts, saluts (avis)
    • Álvaro Lorenzo saluts, oreille
    • Alfonso Cadaval silence, silence
  • Président : José Luque Teruel
  • 13 piques et assimilées
  • Public : petite demi-arène (clairsemée au soleil)
  • Météo : beau temps avec un léger vent .
  • Saluts de Raul Ruiz (2ème)
Toro à toro

José Garrido le reçoit le premier par véroniques. Le Santiago Domecq charge sans humilier. Bien lidié à la cape par le torero, il prend deux picotazos sans s’employer. Faible, sa charge est déjà éteinte quand Alvaro Lorenzo lui fait un quite. Première série à droite, le toro est noble mais manque de rythme. Garrido cite de loin, le bicho est brouillon. Il proteste dans la muleta. Garrido s’applique mas l’ensemble manque de transmission. Main gauche, le Domecq a les mêmes défauts qu’à droite. Garrido essaie de baisser la main, le toro rechigne à humilier. Derechazos sur un terrain plus réduit, le toro est en querencia près des planches. Le torero prolonge inutilement la faena et se fait désarmer. Bonne entrée à matar, mais l’épée est tendida et trasera. Le Santiago Domecq tarde à tomber. Saluts.

Alvaro Lorenzo a du mal à fixer le second qui perd l’enveloppe d’un piton en tapant contre un burladero. Seule une poignée d’aficionados proteste. Le Santiago Domecq prend deux piques sans grande bravoure sous le fer. Le toro est juste de forces. Raul Ruiz doit s’employer pour le banderiller et est appelé à saluer. A la muleta, le toro est noble mais est court de charge et ne transmet rien. Alvaro Lorenzo le toréé par la droite et sur le bout de la muleta. Dès la troisième série on passe aux redondos. Même registre à gauche, une série et Alvaro Lorenzo prend l’épée de muerte pour un julipié trasero et rapide d’effet. Et en plus le public le fait saluer, Séville est tombée bien bas.

Le troisième est juste de présentation pour une arène de première catégorie. Réception à la cape par Alfonso Cadaval, le toro prend deux puyazos sans grand style. A ce stade, les deux pitones sont éclatés, le peto sévillan semble bien dur. A la muleta, le toro charge avec une plus de violence que de noblesse ou de chispa. Cadaval se fait déborder à droite. A gauche, il en est de même. Retour à droite, le torero ne pèse pas sur un toro qui ne sera jamais dominé. Le final est au niveau de la faena, brouillon. Les épées sont à la hauteur de la faena, pas terribles.  

Il parait qu’un des frères du quatrième a brillé à Madrid avant le Covid. De prime abord, le cadet manque de forces. Deux rencontres pour la forme, même José Chacon déçoit aux banderilles. Le Santiago Domecq est court de charge et se défend. Avec son métier, José Garrido lui tire une bonne série à droite. Un peu loin du toro, le torero s’applique pour lui tirer trois naturelles. Retour à droite, le toro a encore raccourci sa charge. Final trémendiste, terrain réduit, accrochage compris, cela porte sur le public. Est-on vraiment à Séville? La demie, presque en place, n’est pas suffisante. Garrido salue. Deux choses à retenir de cette faena. Premièrement dans toutes les familles, il y a des bons et des mauvais. Deuxièmement, le salut est très facile cette année à la Maestranza.

Le cinquième est « agréable » de présentation. Première pique, il sort seul, seconde pique aussi. Sa corne gauche est escobillada. Le président impose une troisième rencontre, juste de quoi vérifier que le toro est manso. Alvaro Lorenzo brinde au public. Il cite de loin un toro qui tarde à charger. A la muleta le toro charge à la Santiago Domecq, avec la naïveté et la nervosité d’un eral. Il n’a ni fixité, ni classe, ni rythme. Lorenzo toréé sur le pico mais la simili transmission du toro entretient l’illusion. La musique joue, le public accroche. En fin de faena, et c’est aussi caractéristique de cet élevage, le toro veut partir en fin de passe vers les planches. Bajonazo perpendiculaire pour finir, une oreille. Séville, où est passée ton aficion?

Le sixième rentre en piste avec la motivation d’un salarié qui vient d’apprendre qu’il  devra faire deux ans de plus avant de partir à la retraite. Il est fatigué dès le premier puyazo et s’économise au second. Pour arranger les choses, il fait une vuelta de campana. Alfonso Cadaval brinde au public. Deux naturelles, le toro tombe. Cadaval continue sur le pico, le toro raccourcit sa charge dès la quatrième passe. Deux autres naturelles précèdent une nouvelle génuflexion puis un désarmé. Troisième série, la première à droite, le toro est éteint.  Cadaval reprend la main gauche mais le toro ne veut plus. Un pinchazo, une demie basse,

Thierry Reboul , corrida vue sur Mundotoro TV.

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