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Marc Serrano: Festival de Méjanes  » récolter un maximum de fonds pour les enfants »

Tertulias a rencontré Marc Serrano à quelques jours du Festival qu’il organise à Méjanes. Le torero nîmois nous a présenté cet évènement caritatif qui fait partie intégrante du paysage taurin français.

Tertulias : « Quel est l’origine du Festival que tu organises au profit des enfants malades et de leurs familles ? »

Marc Serrano : « Le premier festival a eu lieu à Vauvert avec l’aide de Philippe Cuillé. En effet j’avais toréé le festival de Rodilhan dont les fonds récoltés allaient à une association « La Clé » qui venait en aide aux familles des enfants atteints de leucémie. Les responsables m’ont demandé de les parrainer en m’expliquant qu’au travers de la tauromachie je pouvais les aider à récolter des fonds.  Ainsi avec Philippe nous avons décidé de monter un festival caritatif dont le premier a eu lieu à Vauvert. Les six novillos étaient offerts par la ganaderia Cuillé. Pendant plusieurs années de suite, il a eu lieu au bénéfice de « La Clé » aux arènes « Jean Brunel .

Les évènements ont fait que Philippe m’a proposé de déplacer le festival dans le sud-ouest à Samadet, une arène dont il avait commencé à s’occuper. « La Clé » ne souhaitant plus vraiment que son nom soit associé à la tauromachie, nous avons donc décidé de monter cet évènement au profit du service de Pédiatrie de l’Hôpital de Mont de Marsan. Le festival est dorénavant organisé par une association loi 1901 qui s’appelle « Un toro pour un rêve d’enfant ». Le but de cette association est de continuer l’aventure des années précédentes, structurer et optimiser l’organisation, tout en récoltant un maximum de fonds pour les enfants. L’association en amont du festival récolte des dons auprès de personnalités ou de sponsors pour financer tout ou partie des frais fixes.»

Tertulias : « Pourquoi a-t-il lieu à Méjanes cette année? »

Marc Serrano :  « Organiser à Samadet n’était plus possible et nous avons recherché un nouveau site. Méjanes a eu une tradition de festivals organisés dans les arènes du Domaine de Paul Ricard. Même, s’il a été rénové, il représente la Camargue intemporelle patrie des taureaux et des chevaux.  Pendant le COVID, j’ai rencontré Michèle Ricard qui m’a dit qu’elle aimerait nous accueillir. Quand nous avons pris la décision de quitter Samadet, nous avons échangé avec la famille Guillo, gérante du domaine, qui a adhéré à l’idée, et nous a permis de pouvoir bénéficier des installations. Ainsi est né le Festival 2022 en Camargue.

© Domaines de Méjanes – Paul Ricard

Tertulias : « Samadet c’est fini. Le festival ne reviendra plus dans le sud-ouest ? »

Marc Serrano : « J’avais évoqué dans un premier temps de le faire en alternance dans le sud-ouest et le sud-est.  Je ne suis toujours pas fermé à cette idée. Dans l’immédiat, l’objectif est de réussir l’édition 2022. Nous aurons le temps ensuite de réfléchir au sujet à condition de trouver un lieu qui peut nous accueillir. » 

Tertulias : « Comment a réagi l’ hôpital de Mont de Marsan?»

Marc Serrano : « La responsable, Madame Brousse, a réagi avec beaucoup de classe. Elle nous a écrit pour nous féliciter du travail que nous faisons et nous remercier des dons que nous avions faits pour son association. Elle nous a souhaité bonne chance, et dit que les enfants d’Arles et de Nîmes avaient de la chance. »

Tertulias : « Le fait de le faire à Méjanes limite-t-il les frais ? »

Marc Serrano : « Oui, cette année les toros viendront des élevages du sud-est, même si les éleveurs du sud-ouest étaient prêts à nous offrir à nouveau du bétail. Pour cette première édition, on mise sur du bétail local. Sont au programme 7 toros et novillos de Camargue. Les cuadrillas seront elles aussi, en grande partie du sud-est. Chaque euro optimisé, c’est autant de plus qui va directement aux enfants. Les sponsors et les donateurs locaux nous aident dans cette recherche.»  

Tertulias : « Quel est le programme de la journée ? »

Marc Serrano : « Le matin à 10h30, il y aura un Bolsin taurin avec trois vaches de la ganaderia « El Campo » de Virgile Alexandre. L’idée est d’associer toutes les écoles taurines françaises en y adjoignant celle de Catalogne. La présence de nos amis catalans est une manière de rendre hommage au travail qu’ils font dans un environnement défavorable à la tauromachie.  Seront présentes également les écoles d’Arles, Nîmes, Béziers, Adour Aficion et un jeune de l’Afap. Ils se partageront trois vaches. Le spectacle en sera plus rythmé et le public à l’issue du spectacle celui qui intègrera le festival de l’après-midi. »

Tertulias :  « Et donc l’après-midi ? »

Marc Serrano : « Après le repas qui aura lieu au restaurant La Bergerie en face des arènes, le festival débutera à 15 heures. Les toros et novillos seront de Gallon, Cuillé, Margé, Tardieu, Blohorn et un eral d’El Campo. Le sobrero sera certainement le Pagès-Mailhan. » 

Tertulias :  « Quel est le cartel ? »

Marc Serrano : « Au cartel , il y a aura un rejoneador mexicain Cuauhtémoc Ayala. Il s’est proposé. Je le connaissais pour l’avoir vu toréer et rencontré au Mexique. Cet été il m’a lancé la balle. J’ai réfléchi et puis je l’ai reprise au bond. Nous n’avions jamais programmé un rejoneador mais comme Méjanes a un lien très fort avec la tauromachie à cheval, j’ai trouvé que cela faisait sens. Il a joué le jeu en faisant un vrai effort économique pour le déplacement des chevaux.

Ensuite à pied, il y a pour commencer Uceda Leal. J’ai toujours recherché des toreros que l’on voit peu en France. Il est dans un très bon moment (cf. Feria d’Otoño) et il y a de l’intérêt pour l’aficion française à venir le voir. En troisième, il y aura votre serviteur, je n’en parle pas … Au cartel figure également Gomez del Pilar. Comme Uceda, il traverse un bon moment (cf. Puerto de San Lorenzo à Madrid). Il a des amis dans le sud-est où il a pas mal toréé. Ensuite comme j’ai toujours mis un novillero avec picador en privilégiant un Français, c’est Lalo de Maria qui est programmé. Ce choix est tout à fait en lien avec Méjanes car il vit une partie de l’année aux Saintes. C’est un torero émergent qui a récemment laissé une belle impression aux Vendanges à Nîmes. Le sixième sera le triomphateur du matin. Il toréera l’eral d’El Campo. Et puis peut-être, il y aura une surprise.

Après le festival, les gens pourront rester à la Bergerie pour une soirée Bodega. »

Uceda Leal, Madrid

Tertulias : « Qui sera le parrain du festival ? »

Marc Serrano : « Comme avec Francis Wolf l’an dernier, nous souhaitons une personnalité qui défend la tauromachie de façon ouverte. Cette année ce sera Rudy Ricciotti. C’est un architecte internationalement connu, très attaché à nos traditions taurines. On le voit sur les gradins à Nîmes et Arles. Il a d’ailleurs fait une année la décoration de la Goyesque. C’est une personnalité attachante. Dans chaque interview, il glisse toujours un mot pour défendre la corrida. Nous bénéficions de la participation de Stanislas Blohorn qui assurera la décoration artistique de l’arène et de Yannis Ezziadi qui au delà du discours d’ouverture qu’il fera, est un fervent défenseur de la tauromachie dans les médias. J’en profite pour remercier le peintre Diego Ramos qui nous a fait cadeau du visuel qui a servi pour l’affiche»

Tertulias : « L’an passé n’a pas été qu’un bon souvenir pour toi avec une blessure sérieuse. Tu y penses ? »

Marc Serrano : « C’est de l’histoire ancienne même si je ne l’ai pas très bien vécu le jour même. Je l’ai ressenti comme une injustice. Après, passé le moment le plus désagréable, cela fait partie de la profession. J’ai fait avec et l’histoire continue. »

Tertulias : « Quelle est l’actualité de Marc Serrano? »

Marc Serrano : « Pour l’instant, c’est le 30 octobre. C’est ce qui occupe mon esprit à 100%. Il y a des choses en pourparlers de l’autre côté de l’Atlantique mais pour cela, je verrais après le festival.»

Merci Marc Serrano pour cette présentation de l’association « Un toro pour un rêve d’enfant » et du Festival. 

Pour réserver appeler au 06 59 90 44 15 ou par mail 1toro1rèvedenfant@gmail.com.  Les tarifs sont pour le Bolsin 5€, le repas 25€, le Festival 25€. Le forfait Bolsin-repas-festival est proposé à 50€ .

Propos recueillis par Philippe Latour et Thierry Reboul

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