Magescq, La Interrogacion: Ruiz de Velasco triomphe

La ganaderia La Interrogacion faisait sa présentation en France ce dimanche à Magescq lors d’une non piquée, qui a connu côté toreros et côté bétail des moments intéressants.

Les erales

Très bien présentés, les Coquilla de La Interrogaçion ont manqué un peu de forces. Dommage, car la plupart avaient un vrai fond de noblesse qu’ils n’ont pas toujours pu exprimer. Encaste rare, les Coquilla sont toujours compliqués à toréer pour de jeunes toreros peu habitués à ce genre de bétail. Loin de démériter, cette ganaderia mérite qu’on lui offre d’autres opportunités.  

Les novilleros

Pablo Hernandez est encore vert. Il a du mal à s’imposer à un premier novillo qui demandait une muleta plus poderosa. L’élève d’Adour Aficion tue vite mais mal. Pablo conclut difficilement à l’épée une faena appliquée mais en dessous du potentiel de son second novillo.

Roberto Martin a un bagage technique mais sa tauromachie manque de transmission. Plus habitué aux Domecq,  il est resté en dessous du second, faible mais noble mais qui demandait à être toréé comme un Coquilla (droit et en commençant par lui appprendre à passer).(une oreille). Le cinquième est allé a mas et a permis à Roberto Martin quelques bonnes naturelles. La mise à mort approximative le prive de trophée.

Malgré de bons passages, Ruiz de Velasco a profité des qualités d’un très bon troisième novillo sans en exploiter tout le potentiel. L’épée aurait dû priver le novillero du second trophée. Au dernier, Ruiz de Velasco s’applique mais le toro subit les conséquences d’un choc contre un burladero et la faena, mal conclue à l’épée, est inutilement longue

Fiche technique:

• Arènes de Magescq, novillada non piquée 6 erales de La Interrogacion (encaste Coquilla par Sanchez Fabres) pour
  • Pablo Hernandez : salut (avis), silence
  • Roberto Martin : oreille (avis), salut (avis)
  • Eduardo Ruiz de Velasco: deux oreilles, silence (avis)
• Le prix des organsiateurs du Sud-ouest est revenu à Eduardo Ruiz de Velasco et celui de la meilleure estocade à Roberto Martin
• Président: JC Dabadie (Saint Sever)
• 6/10 ème d’arène

Le reportage photographique de Philippe Latour:

Eral par eral

Premier eral Pablo Hernandez

Le premier eral est dans le type Sanchez Fabres. Sérieux de présentation, il se freine dans le capote de Pablo Hernandez et met en difficulté Roberto Martin lors d’un quite. A la muleta, il est noble mais juste de forces. Début par doblones, le torero tente une série à gauche en citant de loin, puis à droite, il a du mal à canaliser la charge du bicho. Le toro se freine de plus en plus.  Le novillo se décompose et la faena va à menos. Un avis sonne après que le novillero a mis une entière basse mais efficace.

Second Eral Roberto Martin

Le second est lui aussi bien présenté. Il met la tête dans le capote de Roberto Martin. Le quite de Ruiz Velasco est brouillon. Début à mi-hauteur, le novillo est noble mais faible. A gauche, le Coquilla passe bien mais le torero n’allonge pas sa charge. Il en est de même à droite. Le novillo va a mas mais le novillero se fait accrocher systématiquement la muleta en ne donnant pas la sortie à son opposant. Le Coquilla manque trop de forces pour que la faena transmette. L’épée est trasera et légèrement tombée. Un avis et oreille

Troisième eral Eduardo Ruiz de Velasco

Toujours bien présenté, le troisième s’engage quand Eduardo Ruiz de Velasco le reçoit à la cape. Changement du second tercio après la première paire(?). Le novillo humilie, et comme ses collègues le torero se fait toucher la muleta sur les premiers muletazos.  La suite est meilleure. A droite Ruiz Velasco guide enfin la charge. A gauche la première série est brouillonne. Retour à droite pour des derechazos donnés en citant de près qui précèdent une bonne série de naturelles. Le toro est noble et a une certaine classe. L’estocade est très approximative. Deux oreilles malgré l’épée.

Quatrième eral Pablo Hernandez

Le quatrième est dans le type et joliment fait. La faena commence par des doblones.  Le bicho est noble et répète. Pablo Hernandez s’applique mais torée en l’obligeant trop. Il ne trouve pas le bon sitio et toréé sur le passage un animal qui demande à être plus conduit. La faena est appliquée mais le novillo permettait mieux. Elle va a menos et Hernandez se fait bousculer sur le dernier muletazo. Un avis sonne avant que le novillero ne mette deux épées basses et un descabello. Silence

Cinquième eral Roberto Martin

Plus haut mais plus armé, le cinquième est juste de forces. Il déborde Ruiz Velasco lors d’un quite brouillon. Au troisième tiers, le Coquilla est noble mais sa faiblesse l’empêche de s’exprimer. Des deux bords, Roberto Martin s’applique mais la faena, au début, ne transmet pas. Le bicho va a mas. La fin par naturelles à mi-hauteur est meilleure. Martin prolonge, probablement trop, une faena, qui baisse d’intensité. Un avis finit par sonner, la mise à mort est à laborieuse. Salut

Sixième eral Eduardo Ruiz de Velasco

Le dernier est le mieux présenté de la tarde. Bonne réception à la cape par Ruiz de Velasco, le torero de Palencia commence sa faena par doblones. Le bicho se blesse en tapant dans un burladero. Du coup il ne se livre pas dans la muleta et se retourne vite. Malgré l’application du torero la faena est accrochée et manque de transmission. Elle est inutilement longue. Velasco finit par se faire accrocher. Une mete y saca, précède une atravesada et une entière. Avis et silence

Le matin, les élèves d’Adour Aficion ont toréé, en capea, quatre becerros de la ganaderia Malabat.

Thierry Reboul