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Corrida de La Brède : Rafi et Clemente à hombros

Clemente et El Rafi, ainsi que le représentant de la ganaderia sont sortis à hombros à l’issue de la corrida de La Brède. Ils le doivent en grande partie à la générosité de la Présidence.

Correctement présentés pour une arène de troisième catégorie, les toros de la ganaderia Margé ont été collaborateurs. Juste de forces, peu piqués ils ont servi les toreros. Ils permettaient de toréer. Tous sosos, ils ont manqué de cette transmission qui fait qu’une corrida est entretenue et reste dans les mémoires au-delà du plaisir de l’instant qu’apporte une corrida avec six oreilles coupées.

Clemente a été le triomphateur de la tarde avec deux faenas intéressantes avec quelques très bons muletazos lors de la seconde. Clemente est dans un très bon moment mais on aimerait le voir face à des toros avec plus de fond.

El Rafi est lui aussi sorti à hombros. Sa première faena a été intéressante malgré le peu d’émotion transmise par le toro. Cela a été plus compliqué à la seconde qui a manqué de temple et de construction.

Maxime Solera a besoin d’une opposition plus affirmée pour installer sa tauromachie. Il a coupé une oreille à son premier après une bonne estocade. Son second est rapidement allé à menos.

Fiche technique
  • Arènes de La Brède, corrida des Fêtes de la Rosière 2023. Toros de Robert Margé pour
    • Clemente: oreille, deux oreilles
    • El Rafi: oreille, oreille
    • Maxime Solera: oreille, silence (avis)
  • 6 piques, cavalerie Bonijol
  • Vuelta au quatrième (salut du ganadero à l’invitation de Clemente)
  • Président : Alain Biec
  • A l’issue de la course Clemente reçoit le prix Alain Briscadieu qui récompense le triomphateur de la tarde.
  • 9/10 ème d’arène
  • beau ciel d’été girondin
Reportage photographique de Philippe Latour ⤵️
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Toro à toro
Baron-Clemente

Le premier toro ? léger mais bien armé, n’humilie pas dans la cape de Clemente qui le reçoit avec efficacité. Juste de forces, le toro prend une unique pique trasera en poussant sur une seule corne.  Clemente commence sa faena par des doblones. Comme à la cape, le toro n’humilie pas et en plus donne un coup de tête en sortant de la passe. Le torero cite de loin, les premiers derechazos sont élégants mais le Margé de défend. A gauche, il a en plus une charge courte.

 Le torero reprend rapidement la main droite pour arracher une série au bicho. Retour à gauche, le toro est allé à menos. Clémente s’applique mais ne peut en tirer que des passes incomplètes. Comme ses deux collègues le torero français prolongera inutilement la faena au-delà de ce que le toro pouvait offrir. La présidence, avec générosité, accorde une oreille après une entière en avant et tombée qui fait rapidement effet.

Marquis-El Rafi

Le second met bien la tête dans la cape de Rafi. Lui aussi prend une pique en poussant sur une seule corne. Il marque le coup en fin de premier tercio. Au troisième tercio, il est tardo, juste de forces mais se laisse faire. Très vite la soseria prend le dessus sur la noblesse. Le nîmois se fait accrocher la muleta à droite. A gauche, le toro demande à être obligé en se croisant ce que ne fait pas le torero sur les premières naturelles. Le Margé de plus en plus soso ne transmet pas beaucoup d’émotion. La faena trop longue va à menos. Le nîmois coupe lui aussi une oreille après un pinchazo et une entière basse mais efficace.

Minos-Maxime Solera

Bien fait le troisième toro se défend dans la cape de Maxime Solera. Il va une seule fois au cheval pour prendre une pique sans s’employer. Le torero commence sa faena par des doblones. Le Margé est soso et juste de forces. Sur les premiers muletazos, le torero recule et ne peut pas lier les muletazos. Il se reprend sur la deuxième série mais toréé toujours passe à passe. A gauche,  Maxime a tendance à garder le toro près de lui, coude près du corps.  Il reprend à droite pour une série appliquée qui manque de transmission à cause de la soseria du toro. Nouvelle faena trop longue, le final est brouillon car le toro est allé à menos. Le torero conclut par une entière en place et coupe une oreille.

Seigneur-Clemente

Le quatrième, plutôt bien présenté, est reçu avec élégance par Clemente. Le toro prend une bonne pique de Sofiane. Il pousse bien mais sur une corne. Il semble avoir un fond de bravoure mais le Président, à la demande du torero, change le tercio privant les aficionados d’une seconde rencontre qui aurait permis de mettre en évidence la caste du toro. Dommage que le public n’ait pas invité Marco Leal à saluer après un très bon tercio de banderilles. Clemente commence la faena par le haut. Sur la première série à droite, il économise le toro en lui donnant à nouveau la sortie par le haut. Sur les trois suivantes, il baisse la main et on retrouve les qualités de torero du landais. La faena monte d’un cran.

Sur les trois séries à gauche, le toro qui s’est dégonflé, se livre moins et le torero ne trouve pas le sitio. Le final, à droite, puis à gauche est élégant mais manque d’émotion car le toro est allé à menos. Clément conclut par une entière caidita. Le toro, qui avait un fond de caste, lutte pour ne pas tomber en allant vers le centre. Le président sort les deux mouchoirs blancs pour le torero ce qui semble logique compte tenu des trophées accordés en première partie.  Le mouchoir bleu ne se justifiait pas car le toro n’a pris qu’une pique et est allé à menos en fin de faena. Le torero invite le ganadero à saluer.

Centaure-El Rafi

Le cinquième est le plus costaud du lot mais c’est aussi le plus commode de tête. Bien piqué par Gabin Rehabi, il pousse au contact du fer mais les cuadrillas le sortent rapidement du cheval. On s’attend à ce qu’il soit remis en suerte car le toro le permet. Le président accepte de changer le tercio, dommage. Trop peu piqué, le Margé arrive au troisième tiers andarin. El Rafi commence sa faena par des doblones. Il ne va jamais trouver le mode d’emploi pour exploiter la noblesse fade du toro mais qui permettait à un torero artiste de s’exprimer. Les muletazos sont appliqués mais la faena manque de lien, de temple et est parfois brouillonne. Le toro finit par aller à menos et le torero insiste au-delà du nécessaire. L’épée résulte entière et légèrement tombée mais est efficace. Le nîmois coupe la deuxième oreille de son après-midi girondine.

Templier-Maxime Solera

Maxime Solera accueille le sixième par des véroniques à genoux. Le Margé prend une pique en poussant lui aussi sur une corne. Maxime commence sa faena en citant le toro de loin. Le bicho vient avec du tranco et en embistant. Les premiers derechazos laissent espérer une faena intéressante. Malheureusement le Margé baisse de ton dès la seconde série. Le toro de plus en plus soso et parado ne permet pas au torero, qui a besoin d’une opposition plus affirmée, de s’exprimer. La faena va très vite à menos. Solera insiste au-delà du nécessaire et le final est brouillon. La mise à mort, toro collé aux planches, est compliquée à réaliser. Le premier avis de la tarde sonne. Maxime tue d’une entière en avant suivie d’un descabello. Silence

Thierry Reboul

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