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Santander, les miracles existent

Santander, les miracles existent

Jolie ville de la côté Cantabrique, Santander se met en fête à la fin du mois de juillet. Dans ce cadre se donne une semaine de toros. Tanquée en pleine ville, la plaza de toros se remarque à peine si l’on n’a pas décidé d’aller voir une corrida. Une heure et 30 minutes avant la course , la foule arrive tranquillement..enfin sauf pour ceux qui vont à la taquilla acheter les derniers billets disponibles. Quelques t shirts distinctifs de peña, les dames ont fait un effort de toilettes, et les messieurs restent plus décontractés. L’ambiance est bon enfant et très respectueuse. Quand l’hymne national retentit à l’issue du paseo, l’ovation qui suit est énorme.

Roca Rey et le miracle

Andres Roca Rey véritable idole du peuple. Cette relation avec les gens, rappelle celle qu’en son temps le Cordobes (le vrai enfin le Benitez) avait noué avec le grand public, celui qui vient se divertir un jour de toros. Vénération pour les uns, circonspection pour les plus avertis qui peuvent trouver que Roca transgresse un peu trop allègrement les fondamentaux. En ce mardi, ce fut encore un déchaînement de passion et de dévotion pour le péruvien.

Victime d’une voltereta à chaque toro, la deuxième particulièrement effrayante (et dont il sortit sans trop de mal par on ne sait quel miracle), l’ambiance n’en fut que plus électrique. C’est surtout face au second Bañuelos qui aurait pû lui ôter la vie que l’ambiance devint folle. Difficile de porter un jugement sur cette faena où diminué après une telle « boîte » Roca Rey opta après quelques séries, assez rapidement, pour une confrontation corps à corps qu’il affectionne. Trois oreilles dans l’esporton au grand bonheur des arènes.

Si Cayetano fait la une des magazines « people », gageons qu’il le fera beaucoup moins pour ce qui est des revues taurines. Il montra peu d’engagement face à ses deux Bañuelos qui, il est vrai n’avait que peu de qualités pour obtenir un succès. Saluons par contre son quite salvateur à « cuerpo limpio » lors de la voltereta subie par Roca Rey. Lui aussi fut soulevé vilainement, aurait pû subir de bien graves dommages.

Pablo Aguado trouva avec son premier adversaire , un terrain d’expression à sa tauromachie pleine de grâce et aux détails d’artiste. Si cela manque de profondeur, cela séduit le public. L’épée, une fois encore chez lui, le priva d’un possible trophée. Il nous la joua façon Morante face au mauvais cinquième en abrégeant rapidement sa faena et en cafouillant avec les armes tauricides.

Flop des Bañuelos

Si d’habitude, on garde le meilleur pour la fin, ce ne sera ici pas le cas avec les toros de Bañuelos très inégaux de présentation. Seul le troisième collabora un tant soit peu. Le tambour major fut anodin, le deuxième court de charge, le quatriéme dépourvu de moteur, le cinquième fut complètement décasté et le dernier réservé voir dangereux.

Fiche Technique
  • Arènes de Santander . 6 toros de Bañuelos desiguales de présentation pour
    • Cayetano palmas, silence
    • Andres Roca Rey oreille (avis), 2 oreilles
    • Pablo Aguado saluts, sifflets (avis)
  • 10 piques ou contact
  • Lleno
  • Temps nuageux

Voir le reportage photographique de Philippe Latour ⤵️
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Toro a toro
Dibujante 510kgs

Franc dans ses charges longues dans le capote de Cayetano. Après une longue mono-pique trasera, le toro accuse vite le coup. Noblote il ne supportera que quelques séries des deux bords peu profondes de Cayetano avant de fuir le combat et se réfugier aux tablas.1/2 lame et de repartir ad patres sous les sifflets.

Extraordinario 467kgs

Va se fixer difficilement au capote. Bravito sous la pique avant de s’enfuir à l’opposé. Ce Bañuelos porte très mal son nom. Sans race, charge courte, le péruvien s’en méfie. Pas assez, car sur un retour le toro le soulève et il reste longtemps à la merci des cornes A partir de la le public rentre en transe, et Roca Rey à base de postures va enflammer Santander. Le bajonazo final est fulminant. Oreille, le président a juste titre résiste pour le 2ème mouchoir.

Señoron 533 kgs

Réception au capote d’où émerge deux véroniques. Après une pique, Aguado dans un quite par chicuelinas déclenche l’ovation. Le début de faena est très sevillan et de très bon goût. Le toro ne manque pas de fixité mais n’humilie pas beaucoup. Cela convient à la tauromachie a mi hauteur de l’Andalou. Les séries s’enchaînent des deux bords sous la musique. C’est esthétique mais assez peu profond et plaît au public. L’epeé s’enraye. 2/3 de lame en arrière. Saluts.

Picazo 491 kgs

Réception lointaine de Cayetano. Mono- pique de rigueur. Le toro est mou du genou et Cayetano sans envie. Ennui.Silence après épées et descabellos.

Palmito 581 kgs

Aguado prend le tour de Roca Rey encore a l’infirmerie. Le toro abanto ne se fixe sur rien. Il prend deux piques (sans lidia) carrioquees plus une 3eme au réserve. Le toro cherche les tablas. Rien ne plaît à Aguado qui va très vite abréger avec ce toro dépourvu de la moindre once de race. Epéée al encuentro. Catastrophe avec le verduguillo. Sifflets

Mibarado 573 kgs

Rien au capote. Un contact en fuyant avant d’aller prendre une pique au réserve puis un autre picotazo au titulaire. ARR est absent de la lidia. Le drame absolu est frôlé d’entrée. Sur un départ par le haut, le toro soulève Roca Rey et le projette sur la barrière où ce n’est que miracle qu’il ne le cloue sur place. Cayetano a cuerpo limpio détourne l’attention du toro et lui aussi va voltiger de manière très laide. Les deux hommes échappent au pire par un miracle.

Dès lors l’atmosphère est survoltée. L’animal reste peu clair, et a donné beaucoup de son énergie pour rudoyer les deux toreros. Après les séries initiales qui obligent le Bañuelos, Roca opte pour une faena dans son « corte » à base d’un arrimon où son corps près des cornes , il survolte l’atmosphère. Dès lors chaque passe, chaque mouvement soulève le délire. L’épée au second essai fait éclater une pétition de très forte intensité à laquelle le président répond en sortant les deux mouchoirs sous les cris de ‘torero, torero’ de la foule qui exulte.

Philippe (corrida vue d’une Barrera Sol – Tendido 6)

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