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Madrid : Pas de Puerta Grande pour Roca Rey

Roca Rey a été privé de la Puerta Grande à Madrid. Le débat va enflammer une fois de plus les réseaux sociaux. Le règlement dit que la première oreille est celle du public. Mais peut on laisser décider de la Puerta Grande dans la plus grande arène du monde un public qui réclame un trophée au troisième après une épée contraire et deux decabellos? Et que dire de la pétition au dernier après un mete y saca et une demie basse concluant une faena, où l’émotion et la recherche du spectaculaire ont pris le pas sur la domination? Le président a commis l’erreur d’accorder la première oreille au troisième. Mais à quand un règlement qui impose de couper deux oreilles au même toro pour sortir à hombros?

Les toros

Présentés comme il se doit à Madrid, les toros de Victoriano del Rio et Toros de Cortès , certains justes de forces, ont manqué de bravoure au cheval. Au troisième tercio, ils ont manqué de transmission à l’exception du sixième qui a fait preuve de plus de piquant que de caste.

Le débat Roca Rey

Roca Rey sait faire ce qu’il faut pour compenser le manque de transmission de ses opposants. C’est ce qu’il a fait à son premier en réduisant les terrains et en toréant près des cornes. Le public a accroché, mais de là à réclamer une oreille après une épée moyenne et deux descabellos, il y a un fossé que le public madrilène a allègrement franchi.

Le sixième avait un piquant très « Victoriano ». Il demandait une muleta autoritaire du début à la fin de la passe. Roca Rey, pour sortir par la Grande Porte, a négligé la lidia pour rechercher le spectaculaire. Le toro l’a rappelé à l’ordre en le prenant très vilainement sur un énième coup de tête en fin de passe. Le péruvien a été trémendiste, avec un courage énorme, Il a su mettre de l’émotion en piste et sur les gradins. Mais ce n’est pas suffisant pour ouvrir la Puerta Grande de Las Ventas surtout quand on tue mal.

El Juli est un grand professionnel. Il l’a encore montré aujourd’hui. Il a fait la meilleure série à droite de la tarde. Malheureusement ses deux toros manquaient trop de transmission.

Talavante continue à manquer de chance au sorteo et n’a toujours pas retrouvé le niveau qui fut le sien avant son arrêt .

Fiche technique
  • Arènes de Las Ventas, corrida « In Memoriam », toros de Victoriano del Rio (2, 5, 6) et Toros de Cortès
    • El Juli : palmas, salut, (avis)
    • Alejandro Talavante : silence, silence
    • Andres Roca Rey : une oreille ( deux avis), une oreille (un avis)
  • Douze piques dont une chute
  • Pésident : Ignacio Sanjuan Rodriguez
  • Lleno de « No Hay Billetes »
  • Beau temps sur la capitale espagnole

Toro à toro
Barbuquero Toros de Cortès

Le premier, joliment présenté, est très bien reçu à la cape par El Juli. Mal piqué, il prend deux piques en poussant sur une corne. Julian Lopez brinde à la mémoire d’El Yiyo. Il amène le toro au centre de la piste. A droite, le bicho embiste mais relève la tête en fin de passe. La première série à gauche pèse sur le toro. El Juli alterne sur les deux pitons. Le Cortes se retourne vite à gauche mais il humilie mieux sur cette corne. La faena est efficace, propre mais le bicho manque de classe et donc un peu de transmission. Le torero domine mais ne fait pas se lever les gradins. Le julipié qui conclue l’ensemble est efficace bien que trasero. Palmas à l’arrastre et pour le torero.

Esperon Victoriano del Rio

Le second est lui aussi très bien armé. Il prend deux piques sans s’employer. Le toro remate aux burladeros en poursuivant les banderilleros. Alejandro Talavante commence sa faena à sa manière par le bas. Le toro est noble, mais juste de forces il manque de rythme. Les naturelles sont élégantes, templées mais l’émotion est absente du ruedo.  Le toro va de menos à mas menos et Talavante va rapidement chercher l’épée pour abréger une faena ennuyeuse. Un pinchazo et une entière en avant et caidita termine un ensemble qui a manqué cruellement de transmission. Quelques sifflets à l’arrastre et silence pour le torero.

Celoso Toros de Cortès

Présentation sérieuse mais armure protestée pour le troisième , le Cortes n’est pas très agréable quand Roca Rey le toréé de cape. Il prend un premier puyazo en poussant et renverse le groupe équestre. Le piquero se venge à la seconde rencontre. Le péruvien commence sa faena au centre par cambiadas et pechos. La charge du toro est courte mais le torero compense en pesant sur l’animal et en réduisant les terrains. Les naturelles sont marginales A droite, le péruvien torée sur le pico mais arrive à porter sur le public.

La série suivante est plus centrée et plus trémendiste. Roca Rey toréé avec entrega, en jouant sur la carte spectaculaire ce qui continue à porter plus sur le public que sur le toro qui manque de fond. Un avis sonne, le torero conclut par une entière contraire qui est forcément longue à faire effet. Un second avis sonne, le péruvien descabelle. La pétition est quasi minoritaire ou tout juste majoritaire, le président sort un mouchoir blanc.

Devoto Toros de Cortès

Le quatrième est haut et charpenté. Mal mis en suerte et mal piqué, il prend deux piques sans pouvoir s’employer. Plusieurs passages à faux, le tercio de banderilles est chaotique. El Juli commence sa faena par des doblones. Le toro a une charge courte et manque de race. A gauche, le matador tire des muletazos appliqués mais qui manque de transmission. A droite les premiers derechazos sont intéressants puis le toro se met à protester. El Juli le change de terrain. Avec efficacité, le madrilène enchaine quelques bons muletazos. Le métier et la technique parlant, il arrive à lier une très bonne série à droite. Une série sur chaque pition, le torero est meilleur que le toro. Il conclut par une demie et plusieurs descabellos. Un avis a sommé quand le Cortes tombe.  El Juli salue.

Soleares Victoriano del Rio

Le cinquième est colorado ojo de perdiz.  Une belle demi-véronique conclut sa réception à la cape par Alejandro Talavante. Le toro est suelto et finit par prendre un puyazo au picador de réserve . Face au titulaire, il en prend un second en poussant. Le torero brinde au public et à la mémoire d’El Yiyo. Le Victoriano embiste et répète en début de faena. A gauche, Talavante se fait accrocher la muleta. Les naturelles suivantes sont brouillonnes. A droite, le torero de Badajoz a du mal à convaincre un toro de plus en plus distrait et qui finit les passes la tête haute. Deux naturelles, une trinchera, le toro est décomposé. Talavante va chercher l’épée de muerte. Entrée à matar prudente, l’épée résulte entière mais basse. Le toro tarde à tomber.Silence

Jocundo Victoriano del Rio

Le sixième est le plus lourd du lot. Juste de forces, il prend deux piques sans pousser.  Roca Rey a l’air décidé quand il brinde son toro au public. Il débute la faena par des statuaires appréciées du public. Il se fait chahuter la muleta dans les premiers derechazos. Le toro derrote en fin de passe. Il a du piquant mais c’est le plus noble du lot , Roca Rey en profite pour enchaîner les muletazos sur les deux pitones. Sa tauromachie est heurtée mais le public le soutient.

Sur un nouveau derrote, il se fait prendre spectaculairement par un toro qui n’est pas dominé. L’émotion monte sur les gradins, le public encourage le torero même si on est loin du meilleur Roca Rey. La Puerta Grande est proche. La première entrée à matar est une mete y saca,  un avis sonne. la seconde est une demie basse qui tombe le Victoriano del Rio. Forte pétition d’oreille malgré la mete y saca, le président refuse d’accorder un trophée. Vuelta du torero péruvien.

Thierry Reboul corrida vue sur Mundotoro TV

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