ActualitésReseñas

Valencia, deux oreilles pour l’encerrona de Roman

Roman est sorti à hombros de son encerrona de Valencia. La douleur, suite à deux accrochages au cinquième toro, le faisait grimacer. Le résultat artistique de cette corrida devra le faire également grimacer quand la tension sera retombée. Le valenciano a coupé, en six toros, deux fois une oreille profitant des qualités de ses opposants sans les transcender. Encerrona honnête, à l’image d’un torero appliqué, sérieux mais qui n’est ni artiste, ni valiente.

Les toros

A l’exception du Fuente Ymbro, exigeant et avec du fond, et le dernier de Luis Algarra plus soso que noble qui ont chacun donné un appendice à Roman . les quatre autres toros de cette encerrona sont à oublier. Le plus compliqué a été le Victorino Martin face auquel Roman a séché. Le pire a été le Domingo Hernandez une vraie carne décastée.

Le torero

Roman a commencé son encerrona par une faena appliquée mais la noblesse fade du Parralejo en a limité la transmission et l’intérêt.

Le second, Fuente Ymbro, est un manso avec un fond de caste et exigeant. Le matador s’applique et finit par le faire rompre et à en tirer trois bonnes séries à droite. La première oreille de la tarde récompense cette faena.

 Bravito au cheval, le Pedraza de Yeltes manque de race et est deslucido. Roman s’applique mais la faena manque de relief .

 Le Victorino Martin humilie bien à la cape mais est compliqué à la muleta. Dépassé, le torero prend rapidement l’épée pour tuer avec difficultés.

L’encerrona va à menos. Roman fait tout pour la relancer , Porta Gayola et pose d’une paire de banderilles, malheureusement le Domingo Hernandez, totalement décasté, part aux planches dès le troisième muletazo.

Le dernier a permis à Roman de sauver son encerrona. Porté par son public, le valenciano a exploité la noblesse  (et la soseria) du Luis Algarra pour construire une faena agréable conclue plus cite que bien à l’épée.

Fiche technique
  • Arènes de Valencia, corrida 2nd festejo des Fallas 2024, Toros de El Parralejo, Fuente Ymbro, Pedraza de Yeltes, Victorino Martin, Domingo Hernandez, Luis Algarra pour
    •  Roman  (encerrona) : silence,  oreille (avis), silence, silence, salut , oreille  
  •  12 piques
  •  Sobresalientes : Manuel Diaz Gomez, Amor Rodriguez, initialement prévu en second sobresaliente,  est resté en civil dans le callejon (interprétation du président).
  • Saluts d’Antonio Chacon au second, d’Angel Otero au troisième,
  • Président :Pedro Vallero  
  • Trois quarts d’arène
  •  On est bien au mois de mars, toujours du vent.
  • A l’issue du paseo Roman a été invité à saluer par le public.
Toro à Toro
Malanda El Parralejo

C’est un Parralejo qui ouvre les débats. Il est suelto. Roman a du mal à le fixer. Il prend une première pique carioquée en se défendant. La seconde est anecdotique. Le torero brinde le premier toro de son encerrona au public. Début par doblones, Roman met le toro au centre. A droite, cité de loin, le bicho met la tête dans la muleta mais perd parfois les mains.

Gêné par le vent, le torero enchaîne une bonne série à droite qui déclenche la musique. Le Parralejo est noble mais manque de de rythme dès la troisième série. A gauche, Roman baisse la main mais le toro est allé à menos, la faena manque de transmission et va elle aussi à menos.  Un pinchazo précède une bonne estocade efficace.

Sacacuartos Fuente Ymbro:

Le Fuente Ymbro est dans le type de la ganaderia avec en particulier une belle armure. Roman le reçoit par deux largas de rodillas suivies de véroniques et chicuelinas. Premier puyazo trasero, le toro met les reins. Il fléchit à la sortie de la première rencontre. Il est très peu piqué lors de la seconde.  Début de faena par le haut, le toro se défend dans la muleta.  Roman cite de loin, pour une série de derechazos. A partir du troisième muletazo, le toro accroche le leurre.

Série suivante, le torero baisse la main et le bicho fléchit.  Le Fuente Ymbro est exigeant et ne va pas au-delà du troisième muletazo que ce soit à droite ou à gauche. Roman arrive enfin à enchaîner cinq derechazos ce qui déclenche la musique. Le toro a évolué et le torero peut enfin baisser la main et donner deux séries de derechazos méritoires qui portent sur le public tout comme les bernadinas qui concluent la faena. L’épée est traserita et efficace.  Roman coupe la première oreille de la tarde.

Deslumbretito Pedraza de Yeltès:

Après deux toros d’origine Jandilla sort un Pedraza de Yeltès d’encaste Aldeanueva (avec des traces de Garcigrande).  Il met la tête dans la cape de Roman  Il met les reins et pousse à la première rencontre en restant dans le peto. Roman le met en suerte plus loin , le Pedraza est distrait et doit être remis au centre. Tardo, il vient en marchant pour la seconde rencontre , se défend sur une corne puis met les reins.

Début de faena classique , Roman cite de loin pour une première série de derechazos à mi-hauteur. Le toro est distrait mais si on ne l’oblige pas trop par le bas, il accompagne la muleta sans grandes entrega et transmission. A gauche, il baisse de rythme et son manque de race prend le dessus.  La faena est appliquée mais fade. L’estocade est trasera et perpendiculaire. Silence.

Esturfista Victorino Martin

Le Victorino Martin est dans le type de l’encaste. Il met la tête dans le capote de Roman Il fléchit à deux reprises avant d’être mis en suerte au cheval. Le Victorino s’emploie à la première pique, une vilaine carioca . La seconde est un simple picotazo.  Roman brinde à El Soro qui se fend d’un solo de trompette. Roman commence par doubler le toro. Le torero ne semble pas, en début de faena,  être en confiance.  Il se fait accrocher lors des premiers derechazos et recule. Le toro est difficile sur les deux pitones et le torero ne semble pas en mesure de résoudre les problèmes et abrège la faena. Deux pinchazos, une quasi entière basse et perpendiculaire concluent les débats.

Rimbombante Domingo Hernandez

Retour à l’encaste Domecq avec le Domingo Hernandez, Roman l’accueille à Porta Gayola. Le toro est sérieux de présentation.  Il est peu et mal piqué sortant seul de deux rencontres brèves et peu appuyées. Roman pose la troisième paire de banderilles Le quiebro du maestro est approximatif.  Le matador cherche manifestement à redonner du rythme et de l’intérêt à une encerrona qui va à menos. Il cite le toro de loin et commence sa faena pour des derechazos. Le bicho, suelto, s’échappe au second. Nouvelle tentative, le toro part aux planches à la première.  Le Domingo Hernandez s’installe près des planches.  Roman le toréé dans ce terrain , le toro passe mais la faena manque d’intérêt malgré l’application du matador. Il se fait prendre spectaculairement par un toro de plus en plus décomposé.  Il se fait prendre à nouveau lors de la seconde, et dernière, entrée à matar. Salut

Zamoreño Luis Algarra

Très marqué physiquement , Roman reçoit le dernier toro de son encerrona, un Luis Algarra qui remplace le Garcia Jimenez refusé par les vétérinaires.  Le bicho est un cinqueño très sérieux de présentation. A la cape, il est suelto et prend deux puyazos en s’endormant dans le peto. Roman brinde ce toro de la dernière chance au public qui l’ovationne chaleureusement. L’Algarra est noble et répète.

Le torero le cite de loin et commence sa faena par une bonne série de derechazos. La musique joue. Roman prend la main gauche , le bicho est plus soso que noble mais il permet de lier quelques bonnes naturelles. Porté par le public, le valenciano continue à gauche . La série de derechazos , de conclusion, est excellente.  Le toro va à menos et Roman prend l’épée Il s’engage pour porter une quasi entière légèrement tombée. Le toro tombe au second descabello. Le public malgré l’épée demande une oreille que le président accorde. .

Thierry Reboul (corrida vue sur One Toros TV).

Verified by ExactMetrics