Reseñas

Pedraza à Garlin: Isaac Fonseca sort à hombros

6 novillos de Pedraza de Yeltès bien présentés mais manquant de ce piquant et de cette race qui ont fait la renommée de ce fer pour

  • Santana Claros: silence, deux avis et salut au centre
  • Isaac Fonseca : un avis et une oreille, deux oreilles
  • Sergio Rodriguez : silence, une oreille
  • Onze piques, cavalerie Bonijol
  • Le prix Jean Ducos, qui récompense le triomphateur de la tarde, a été remis par la Peña Taurine Garlinoise à Isaac Fonseca
  • Président : Vincent Bourg « Zocato »
  • 3/4 d’arènes
  • Température hivernale

Garlin et la ganaderia Pedraza de Yeltès sont aujourd’hui indissociables dans le paysage taurin français. Comme pour les clubs de rugby, il y a eu beaucoup aux Portes du Béarn de très bons matches et d’autres bien moins bons. Pour ce qui est du bétail, la novillada de ce jour est à classer dans la catégorie des jours « sans ». Bien présentés, les Pedraza ont été hétérogènes pour ce qui est des morphotypes.  Le lot était constitué d’individus provenant de plusieurs familles très différentes. On commence à en avoir l’habitude avec cette ganaderia. Mais ce qui est plus inhabituel, et a provoqué une certaine déception chez les aficionados présents, c’est leur manque de présence et d’implication au premier tiers et leur noblesse « fade » au troisième tiers. Les toros ont poussé au cheval mais pas comme on l’attend des produits de la famille Uranga.  On a flirté avec la soseria à plusieurs reprises. Il a manqué ce piquant, cette race, caractéristiques de ce fer, et qui font que ces bichos génèrent et transmettent de l’émotion durant les trois tiers de la lidia.

Qualifié à l’issue de la Fiesta Campera matinale, l’andalou Santana Claros est excellent au capote. Sa réception et ses quites au premier ont été les instants les plus toreros de la journée. A la muleta, il a terminé ses deux faenas, en particulier au second, par une excellente sérié à gauche de face. Le reste de sa prestation est parsemé de détails et de passages plus brouillons et superficiels. Comme lors de la matinale, il a eu des difficultés pour tuer. Il a perdu tout espoir de trophées à cause d’épées approximatives ou peu efficaces.

Isaac Fonseca est un torero mexicain découvert à Castelnau Rivière Basse. Il manque encore d’expérience. Sans avoir une tauromachie « fleurie » comme beaucoup de ses compatriotes, il a un toreo varié avec quelques détails typiques de la tauromachie de ces régions d’Amérique Centrale. Il est parfois brouillon mais connecte bien avec le public. Il coupe une oreille à son très noble premier après une faena volontaire, parfois brillante mais inégale et pas très conclue à l’épée. A son second, sa faena, bien que trop longue, porte sur le public.  Le pecho final est le meilleur muletazo de la tarde. Isaac conclut par un très bon coup d’épée et coupe deux oreilles, la deuxième peut être discutée.

Sergio Rodriguez est une jeune novillero. Il est encore vert et a parfois du mal à trouver le bon sitio face à des novillos un peu exigeants. Il le paiera d’une impressionnante voltereta (sans conséquences) à la fin de sa seconde faena.  Sa tauromachie spectaculaire et son envie de bien faire lui ont permis de couper une oreille au dernier novillo de l’après-midi.

Très bien toréé, à son entrée en piste par, Sanata Claros , le premier est mis en suerte par chicuelinas.Il prend un premier puyazo en poussant. Quite très Morantiste, le Pedraza prend une seconde pique en s’investissant mois. Juste de forces mais noble, il répond sans poser de vraies difficultés aux sollicitations du torero au troisième tiers. Il ne se croise pas, lors des premières séries aussi bien à droite qu’à gauche. L’ensemble est joli mais reste superficiel et manque d’émotion malgré quelques muletazos donnés en citant le toro de loin. Le final avec des naturelles de face templées est d’un tout autre niveau. Silence après deux tiers et une entière bien plus habiles qu’engagées.

Le second, le plus léger du lot, déborde Isaac Fonseca à la cape qui se rattrapera par un très bon quite par chicuelinas. Juste de force, il est peu piqué. Noble il fait l’avion quand on le cite sur la corne droite. Sa charge reste désordonnée sur l’autre corne. Fonseca cite de loin sur le premier muletazo, puis de trop près pour les suivants. Le torero est appliqué, connecte avec le public par une tauromachie spectaculaire et structurée mais manque de temple et d’émotion. Il coupe une oreille après une entière contraire un peu longue à faire effet.

Le troisième prend deux puyazos, très appuyé le premier, en poussant. Sergio Rodriguez a beaucoup d’envie de faire et de bien faire. Il débute de rodillas sa faena. Encore vert , il fait quelques fautes de distance et de placement et se fait accrocher la muleta ce qui donne quelques défauts au novillo. Rodriguez s’applique mais le manque d’expérience se fait sentir et il alterne de bons muletazos (surtout en fin de faena) avec d’autres plus brouillons. Silence après deux entrées à matar.

Le quatrième, le plus costaud du lot, est hors type Aldeanueva. Faible, il est peu piqué.Noble mais avec une charge courte, Il transmet peu d’émotion. Le début de la faena malgré quelques détails ne réchauffe pas le public qui en a pourtant besoin compte de la « froidure ambiante ». Comme souvent avec les toreros artistes, il suffit d’une série     . Pour cette faena, ce sera la dernière. Avec des muletazos courts donnés avec la main gauche, certaines naturelles de face, ont un vrai cachet andalou. Le malagueño sauve sa faena et se prépare à couper une oreille. Malheureusement, il tue mal et doit se contenter de saluer.

Le cinquième est très mal piqué par un picador maladroit qui finit par s’attirer les foudres du public. Le novillo, quasi soso, est noble et répète sans grande transmission. Avec intelligence, Fonseca exploite la charge du Pedraza. La faena comporte deux bonnes séries à son début, un bon passage de toreo en rond en son milieu et un superbe pecho pour conclure. D’autres séries sont plus brouillonnes. Le torero insiste trop et la faena, avec un toro de plus en plus soso, perd en intensité. Heureusement pour le mexicain, le coup d’épée, porté avec engagement, est à la fois superbe et efficace. Le président accorde deux oreilles là où d’autres n’en aurait accordé qu’une.

Le sixième est un joli castaño pas tout à fait dans le type Aldeanueva.  Il prend deux puyazos en poussant. A la muleta, juste de forces, il est noble mais manque de piquant. Il marche plus qu’il ne charge. La faena de Sergio Rodriguez est volontaire, appliquée mais comporte, comme la première, quelques fautes de placement et de conduite qui le mettent par moment en difficulté jusqu’à subir en fin de faena une très forte voltereta.  Le toro, de plus en plus soso, va à menos et la faena aurait gagné à être plus courte. Trois quarts de lame en avant, une oreille vient récompenser l’envie et l’application d’un torero qui devrait rapidement progresser.

Thierry Reboul

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2 réflexions sur “Pedraza à Garlin: Isaac Fonseca sort à hombros

  • très heureux Thierry
    de pouvoir garder depuis le Maroc le contact avec los toros grâce à ton merveilleux cite — persiste et signe — bon courage
    grand merci et au passage félicitation pour ton super poisson d’avril
    il fallait y penser ! c’est bien dans ta finesse d’esprit je te reconnaît bien là
    fuerte abrazo

Commentaires fermés.

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