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Valencia: heureusement Roca Rey

Aujourd’hui à Valencia, il y avait un torero dans la plénitude de son art, Sébastien Castella, un torero au pouvoir quasi infini, Roca Rey, et un très bel artiste Pablo Aguado.  Pourtant on s’est ennuyé ferme à cause de six toros sans race, ni fond de Victoriano del Rio.  Seul le péruvien,  avec le seul toro qui avait un (tout petit) peu de possibilités,  a pu sortir le public de son ennui.

Les toros

Désiguale et juste de présentation la corrida de Victoriano del Rio (encaste Domecq) est de celle que l’on oublie avant même qu’elle ait eu lieu. Pas de race, juste de forces le module transmission n’a pas été livré avec les toros de cette corrida valenciana.

Les toreros

 Le premier est un manso con nobleza. Mauvais au cheval, il répond bien aux sollicitations de Sébastien Castella à droite en début de faena. Le Victoriano baisse de ton et son manque de race fait que la faena, bien que comportant de bons passages, va à menos. Malgré une épée rapide le Français doit se contenter d’un salut chaleureux.

Il est toujours rageant de voir un grand torero se coltiner un toro sans race ni classe. Face au quatrième Castella a montré qu’il était en forme et qu’il veut et va compter à l’orée de cette nouvelle temporada.

Même avec Roca Rey un toro sans transmission et sans race ne peut pas donner une bonne faena.  Et en plus le Péruvien a mal tué son premier Victorino del Rio.  LeP éruvien est comme l’autre torero de Gerena capable d’inventer un toro quand il y a un burrito en piste. Avec beaucoup de technique et d’expérience, il fait le job et coupe une oreille face à un Victoriano plus soso que noble.

Avec un toro noble mais court de charge, Pablo Aguado a eu de jolis gestes mais il a manqué de l’émotion à une faena appliquée face à un toro qui, lui, a trop manqué de fond, salut.   Histoire sans fin, même type de toro et mêmes conséquences au sixième.

Fiche technique

  • Arènes de Valencia, 5ème festejo de la Féria des Fallas 2024 , corrida. Toros de Victoriano del Rio pour
    • Sébastien Castella : salut , silence (avis)  
    • Andres Roca Rey :  silence (avis) , oreille (deux avis)  
    • Pablo Aguado :  salut , silence (avis)
  • Treize picotazos pour une chute
  • Salut de José Chacon et Luis Blasquez avec une bonne brega de Rafael Viotti au quatrième
  • Président : Pedro Valero
  • Lleno de « No Hay Billetes »
  • Le Printemps arrive
Toro à toro
 Frenoso Sébastien Castella 

Le premier Victoriano del Rio est sérieux de présentation. Dans la cape de Sébastien Castella, il se montre suelto et distrait. Ses intentions ne sont pas des plus agréables quand le Français le met en suerte. Au cheval, il sort seul de la première rencontre. Il s’échappe de la seconde au contact du fer et prend une ration à la troisième quand le piquero arrive à le coincer. Roca Rey ouvre les hostilités avec un quite par tafalleras. Castella répond par des chicuelinas qui font se lever les gradins. Depuis la fin du premier tercio, le toro est aplomado, quasi parado. Le brindis à Enrique Ponce est ovationné.

Début de faena classique par doblones, le matador a pris la mesure d’un toro manso mais noble. Il continue par une très belle série de derechazos qui déclenche la musique. Beaucoup de classe et de poder dans les tandas à droite qui suivent, le Français prend la main gauche. Sur ce piton, le toro se livre moins et commence à vouloir s’échapper. Le Victoriano est allé à menos et se rapproche des tablas. Final en réduisant les terrains puis par redondos, Castella va chercher l’épée. L’estocade est trasera et caidita. Salut

Entrenador Andres Roca Rey 

Le second est légèrement protesté. Il humilie dans le capote de Roca Rey.  Tardo, il prend un premier puyazo carioqué en se défendant. La seconde rencontre est anecdotique.  Le toro manque de rythme au second tiers. Le Péruvien commence sa faena par le haut. Le Victoriano est juste de race. Roca Rey lui impose sa tauromachie « appuyée ». Le bicho répond sans beaucoup s’investir. Donnés « poco à poco », les derechazos manquent de transmission.

A gauche, il s’arrête, tête haute, à mi-passe. Division de opinones sur les gradins, la faena manque d’intérêt malgré la technique du Péruvien.  C’est bien fait mais on commence à s’ennuyer même quand le matador opte pour des terrains réduits et une tauromachie encimiste qui continue à diviser les points de vue sur les gradins. Un pinchazo hondo précède plusieurs pinchazos pas hondos. Un avis sonne, un tiers de lame et deux descabellos concluent une faena qui ne restera pas dans les mémoires.

Aldeano Pablo Aguado

Le troisième est lui aussi protesté. Il met la tête dans la cape élégante de Pablo Aguado mais il montre des signes de faiblesse.  En poussant sur une corne, il envoie le groupe équestre au tapis. La mise en suerte pour la seconde rencontre est très belle. Le second puyazo ne pose pas de problème, le toro a une charge de plus en plus courte. Début de faena par trincheras en douceur, le toro est noble mais presque sans charge. Les derechazos sont suaves mais le toro ne transmet rien car trop faible. Aguado prend rapidement la main gauche. Les gestes sont élégants mais……… Le torero laisse récupérer le toro. Les deux derechazos d’après sont meilleurs puis les suivants sont accrochés. Le Victoriano del Rio va dans les planches et le sévillan finit par aller chercher l’épée. L’estocade est quasi entière et basse mais elle suffit.   Une demi-lame pour conclure. salut

Condor Sébastien Castella 

Le quatrième est suelto. Sébastien Castella lui donne trois bonnes chicuelinas. Il est peu piqué, palo vite levé,  mais il bouge le cheval à la première rencontre. La seconde est un simple picotazo. Le Victoriano charge tête haute et se retient dans la cape du Français .  Au second tercio, malgré la cape professionnelle de Rafael Viotti, il s’échappe. Cela n’empêche pas José Chacon et Luis Blasquez de banderiller avec efficacité et classe. Le biterrois commence sa faena par le haut sans perdre un pouce de terrain. Le toro embiste mais il le fait avec une certaine violence.  Premiers derechazos , le matador baisse la main.

Le Victoriano manque de classe , Castella lui en a à revendre et les premières naturelles en sont la démonstration. Toréant avec calme et en laissant du temps au toro, il continue par des derechazos. Beaucoup de sécurité et de poids sur l’animal, dommage que celui-ci se réserve de plus en plus. La faena malgré les efforts et la domination du torero va à menos, le Victoriano marque de plus en plus d’intérêt pour les tablas où Castella le tue. Silence

Jaceno Andres Roca Rey

Le cinquième est correctement présenté. Il est distrait et semble chercher un ami sur les gradins. Il pousssote sur une corne à la première rencontre. La seconde rencontre est plus qu’anecdotique. Pendant le brindis, le toro se coince la tête dans un burladero. Dégagé, sans avoir été piqué il tire une langue de six de pieds. Roca Rey sait qu’il faudra faire beaucoup de spectacle sinon le public va s’endormir. Il commence la faena de rodillas. Il cite de loin un toro qui a un peu de noblesse et de charge mais qui n’a aucune transmission. A gauche, la charge du toro est encore plus courte. Roca Rey est un bon torero mais que ce type de toro est ennuyeux. Le péruvien fait le boulot (et le spectacle)  plutôt bien et arrive à faire croire que le toro va à mas. Le public, lui, aime. Final sur un terrain réduit , le public, lui, adore.  Un avis vient lui rappeler que la faena a duré. L’épée entière est contraire. Le toro tarde à tomber et un second avis sonne. Les mouchoirs fleurissent, une oreille tombe.

Bochonorso Pablo Aguado

Comme le dit fort justement Domingo, le sixième est très juste pour une arène de première catégorie. Il est suelto. Faible, il tient difficilement sur ses pattes si on l’oblige trop. Il pousse sur une corne à la première rencontre sans être vraiment piqué. Très belle demie pour le remettre en suerte, le Victoriano sort seul au contact du fer lors de la seconde rencontre. Quelle classe quand Pablo lie une série de chicuelinas ponctuée par une demie au ralenti. Le Victoriano a une noblesse de demi-charge. Pablo Aguado le toréé en douceur et à mi-hauteur. La musique joue à la troisième série. C’est bien et joliment fait mais il y a peu d’émotion car le toro ne transmet rien. Que Pena ! Le fauve est complètement éteint en fin de faena. Silence après une mise à mort longuette.  

Thierry Reboul (corrida vue sur ONE TOROS TV)

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