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Madrid, Garcigrande, on a touché le fond.

A Madrid, pour la Beneficencia avec les Garcigrande ce dimanche on a touché le fond. Fernando Adrian est sorti à hombros pour la troisième fois consécutive par la Puerta Grande. Il l’a fait après deux faenas de village qui ont porté surtout sur le public. Il est vrai que la noblesse stupide des toros « modernes » ne demandait pas une lidia structurée et avec un minimum de poder. En plus sortir par la Puerta Grande en tuant très mal le dernier, Madrid est tombée bien bas. Pour Garcigrande, espérons que le ganadero a gardé ses toros les mieux notés pour la France.  Continuons avec de tels spectacles et la corrida n’aura pas besoin des animalistes pour mourir.  Et dire qu’on a failli priver Borja Jimenez d’une Puerta Grande, elle tout à fait méritée.

Que diable est venu faire Sébastien Castella dans une telle galère.

Les toreros

Sébastien Castella a toréé avec aisance, facilité et une certaine élégance un premier Garcigrande plus collaborateur qu’adversaire. Le bicho et la faena vont à menos . La mise à mort le prive de trophée. Le salut est contesté par une minorité. Le troisième est un Pilar soso et sans moteur. La faena manque totalement de transmission et d’intérêt et en plus Castella tue mal. Silence. Le cinquième est soso et faible. Castella insiste inutilement et tue proprement. Silence

Le second est faible. Noblote, il transmet peu. Fernando Adrian compense avec une tauromachie « moderne » parfois limite pueblerina. Il tue vite et coupe une oreille qui n’est pas une oreille de Madrid. Nouveau président incompétent, le quatrième est un invalide et ce dès sa sortie du toril. Pourtant il est maintenu en piste.  Tout le reste n’a aucun intérêt. Silence. Le dernier est comme le premier un collaborateur qui se laisse faire. Adrian construit une faena pour séduire le public. Il coupe une oreille malgré une estocade défectueuse.

Les toros

Les Garcigrande et le Pilar sortis pour la Beneficencia étaient vulgaires de présentation. Tous ont été inexistants au cheval. Quatre, dont le Pilar et l’invalide quatrième, n’avaient ni race ni caste. Le premier et le dernier étaient nobles mais de cette noblesse stupide qui fait du toro un simple carreton devant lequel le torero promène sa muleta, compose la figure et coupe une oreille s’il tue vite même si c’est un bajonazo.

Fiche technique

  • Arènes de Madrid, Corrida de la Beneficencia . Cinq toros de Garcigrande et un d’El Pilar pour
    • Sébastien Castella :salut (avis), silence, silence
    • Fernando Adrian : oreille, silence, oreille
  • Sobresaliente :Alvaro de la Calle  
  • Douze piques
  • José Chacon salue au troisième.
  • Président : Eutemio Carracedo Pastor
  • No Hay Billetes
  • Nuageux, 23°
Toro à toro
Achampanado Sébastien Castella

Bas, avec de la tête tel est le premier toro de la Beneficencia. Il s’échappe de la cape de Sébastien Castella qui lui donne des véroniques très suaves (dont deux de rodillas) quand il le fixe. Le toro est peu piqué et il fléchit lors de la seconde rencontre. Fernando Adrian réalise un quite par tafalleras. Le Français lui répond par un enchaînement de chicuelinas et de tafalleras conclues par trois très belles largas. Le toro est noble et répète. Castella commence sa faena par pechos et changement de mains. Il le cite ensuite à gauche. Le Garcigrande met bien la tête, le torero toréé bien. A droite, la première série est excellente. Le toro est plus collaborateur qu’adversaire. Le Français le domine avec classe et facilité. Il réduit les terrains car le toro a commencé à aller à menos. Une partie du public proteste, une autre adhère. Un pinchazo, un avis sonne. Un second pinchazo précède une épée tombée. Salut contesté par une minorité, ovation au toro.

Mediodia Fernando Adrian

Le second est lourd mais bas il n’est pas très joli. Fernando Adrian le reçoit par des largas de rodillas. Il est peu piqué et ne s’emploie pas sous le fer. Le 7 commence à réagir. Début de faena par cambiadas, le toro va au tapis. Le Garcigrande est noblote et manque de poder. Seconde série à droite, il met la tête mais tombe deux fois. A gauche, le torero s’applique mais le peu de qualité du toro font que la faena manque de transmission. Comme il fallait s’y attendre le bicho vire soso. Certains apprécient surtout quand Adrian toréé de façon trémendiste et presque pueblerina. L’estocade est presque en place et efficace. Une oreille de village

Holandero Sébastien Castella

Le troisième est un Pilar dans le type de la ganaderia. Il met la tête dans la cape de Sébastien Castella. Lui aussi prend deux puyazos sans s’employer. Comme d’habitude, José Chacon est excellent au second tercio et salue. Début par doblones, le toro est juste de forces. Il manque de moteur mais pas de soseria. Castella le toréé à mi-hauteur.Dès que le Français baisse la main le Pilar tombe. A gauche, c’est la même chose. C’est parfois bien fait mais la faena manque d’intérêt. Castella abrège. Un pinchazo précède une entière tombée et trasera. Silence pour le torero et pitos pour le toro.

Limonero Fernando Adrian

Fernando Adrian reçoit le quatrième par des delantales.Le Garcigrande est peu piqué, ll ne s’emploie pas au cheval et perd les mains. On a déjà entendu cette chanson qui devient une rengaine. Le président change le tercio, il aurait du changer le toro. Le bicho va une fois de plus au tapis lors du second tercio. Et pourtant, il y a des vétérinaires au palco et on maintient un invalide en piste. Un muletazo et le fauve se couche à nouveau.  Fernando Adrian fait des passes mais cela n’a aucun intérêt. Silence pour Adrian et bronca pour le toro.

Pistolero Sébastien Castella

Le cinquième est vilain. En plus il est juste de forces. Le 7, avec raison, râle. Mal piqué, il se défend dans le peto lors de la première rencontre. Eduqué dans une institution religieuse, il nous gratifie d’un génuflexion entre deux puyazos et ne s’emploie pas lors de la seconde rencontre. Le Garcigrande est soso et faible.

Sébastien Castella s’applique. Il a du métier, certes. Mais les demi-charges de l’animal ne peuvent pas faire illusion longtemps. A gauche, les naturelles sont données avec professionnalisme mais pour qu’il y ait de l’émotion, il faut un toro en piste. Castella insiste pour rien et ne fait qu’accroitre la colère d’une partie du public. Comme d’habitude, silence pour le torero et pitos pour le Garcigrande.

Bromista Fernando Adrian

Le sixième met la tête dans la cape de Fernando Adrian. L’animal est lui aussi juste de forces. Il se défend un peu et finit les rencontres avec la cavalerie sans s’employer. Bien entendu, il ne manque pas de faire sa génuflexion à la fin du premier tiers. Après avoir brindé au public, Adrian commence sa chasse à la Puerta Grande par des cambiadas et derechazos de rodillas qui portent sur le public. Le toro est le collaborateur idéal pour une faena plus spectaculaire que profonde. Le torero torée plus les gradins que l’animal. Final par le bas puis de rodillas, le public lui est debout. Le bicho tombe au moment de tuer, la première épée est vilaine. La seconde est en place et tombe le dernier toro de cette San Isidro.  Une oreille tombe ouvrant la Puerta Grande parce que la pétition est majoritaire malgré une estocade défectueuse.

Thierry Reboul (corrida vue sur One Toro TV)

Une réflexion sur “Madrid, Garcigrande, on a touché le fond.

  • Merci monsieur Reboul pour vos reseñas toujours précises…et en plus vous vous lâchez. En effet, quel point commun entre la puerta grande de Borja Jimenez et celle de Fernando Adrian?
    Madrid perd son aficion
    Beñat

Commentaires fermés.

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