Dax, les quatre maestros

Résumé

Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas étaient quatre. A Dax, les Maestros qui ont fait que cette corrida du samedi de la Féria Dacquoise restera dans les annales , étaient aussi quatre. Le premier, El Juli, a élevé six toros très encastés et d’une grande noblesse. Les trois autres , Miguel Angel Perera ,Daniel Luque et Borja Jimenez en ont exploité les qualités.

Les toros

Dans l’histoire de la tauromachie de nombreux anciens toreros se sont lancés dans l’élevage du toro brave. Beaucoup ont échoué, d’autres ont créé un toro qu’ils n’auraient jamais voulu toréer. Les toros de Julian Lopez « El Juli » semblent partis pour intégrer la liste des élevages recherchés par les matadors en activité. Bien présenté, le lot de Dax a permis à la corrida de ce samedi d’être une totale réussite. Les deux premiers étaient des machines à embister. Le troisième, très brave, s’est beaucoup impliqué dans un tercio de piques spectaculaire. Il y a laissé beaucoup d’énergie. Le quatrième, de grande classe, a permis à Perera de construire une faena superbe au cours de laquelle le torero a beaucoup exigé du toro. Le sixième, noble, a donné du jeu. Seul le cinquième a été un ton en dessous mais il a été « inventé » par Luque.

Les toreros

Le premier est un monstre de noblesse, une machine à embister et se torée presque tout seul.  Perera construit une faena de grande qualité proche de ce qu’on voit en tentadero.  Il tue vite et bien. Le président retient la seconde oreille. Le torero fait une seconde vuelta. Le quatrième est très encasté. Perera, avec une vraie envie de triompher, instrumente une faena de grand niveau enchaînant les muletazos sans perdre un pouce de terrain. L’épée est efficace et la Porte Principale s’ouvre.

Le second est noble avec un peu moins de tranco que le premier. Daniel Luque torée avec sincérité, efficacité et facilité. L’épée est efficace. Deux oreilles. Le cinquième est noble mais manque de transmission. Daniel Luque réussit à donner de l’interét à un toro soso. L’épée est rapide à faire effet. Oreille

Le troisième est spectaculaire et très brave au premier tiers. Après deux bons premiers tercios et un bon début de faena, Borja Jimenez reste en dessous du toro et commet quelques petites erreurs. L’épée est tombée. Oreille. Le dernier est noble mais manque de chispa. Le torero est décidé à rejoindre ses collègues par la Porte Principale.  Il fait ce qu’il faut et coupe deux oreilles.

Fiche technique

• Arènes de Dax,  quatrième corrida de la Féria 2025. Toros de El Freixo
  • Miguel Angel Perera : oreille, deux oreilles.
  •  Daniel Luque  : deux oreilles, oreille.
  •  Borja Jimenez : oreille, deux oreilles.
• Treize rencontres dont douze piques, cuadra Bonijol
• Ovation à Tito Sandoval qui a piqué le troisième.
• Vuelta au troisième
• Les trois toreros et le mayoral sont sortis à hombros par la Porte Principale des Arènes.
• Président :  Mathieu Lassalle
• Quasi plein
• Il fait quand même chaud mais pas trop.

Toro à toro

Enemigo Miguel Angel Perera

Le premier est bas et met la tête dans la cape de Miguel Angel Perera. Il prend deux puyazos sans s’employer et sort seul de la seconde. Perera fait un bon quite par chicuelinas. Début de faena de rodillas par cambiadas et pechos,  un des pechos est excellent. Le toro est très noble et répète. Le torero ne laisse pas passer l’occasion. Il enchaîne les derechazos en rond. A gauche, le Freixo fait l’avion et Perera torée à gusto. Final plus encimiste, ce que fait le torero est précis un peu comme en tienta. L’épée est entière et efficace. Une oreille et deux vueltas.

Pincelado Daniel Luque

Daniel Luque se fait arracher la cape en recevant le second. Le toro prend un premier puyazo en mettant les reins. Il pousse un peu moins lors de la seconde rencontre. Luque l’entreprend par le haut.  Le Freixo est noble et répète.  Le, très expérimenté torero,  le fait passer et repasser. A gauche, l’animal fait, comme le premier, l’avion. Sur la fin de faena,  le toro a tendance à vouloir partir. Final par luquesinas, Luque tue d’une belle épée qui provoque une mort rapide par hémorragie. Deux oreilles

Alejado Borja Jimenez

Borja Jimenez attend le troisième à Porta Gayola. Le toro et la réception du toro sont superbes. Belle arrancade et poussée à la première pique,  la seconde est superbe, la musique joue.  Troisième arrancade,  comme avec le regaton, Tito Sandoval salue. Brindis au ganadero,  début de rodillas, le toro est noble et répète mais une telle entame n’est pas forcément la meilleure après ce que a subi le toro au premier tiers. Jimenez le laisse un peu souffler. Belle série à droite à mi-hauteur pour montrer le toro tout en le préservant. A gauche le Freixo accuse le coup. La faena va à « menos » . L’épée est caidita. Oreille et mouchoir bleu. 

Fandanguillo Miguel Angel Perera

Miguel Angel Perera reçoit le quatrième par une larga de rodillas. Le toro est abanto. Il se défend lors des deux rencontres avec le groupe équestre.  Le torero fait un bon quite par tafalleras. Le public reçoit chaleureusement le brindis. Début par doblones,  le toro est très noble et va durer. Il fait l’avion à droite dès les premiers derechazos. Perera l’embarque avec le public dans sa tauromachie en rond. A gauche,  le Freixo a un peu moins de rythme. La faena est bien construite et dominatrice. Le public est connecté avec le torero. L’épée est trasera et contraire mais efficace.  Deux oreilles. Ovation au toro.

Corrementos Daniel Luque

Le cinquième est costaud. La fin de la réception par Daniel Luque est excellente. Il pousse puis sort seul de la première rencontre.  Il met la tête à la seconde. Borja Jimenez fait un bon quite par chicuelinas. Luque brinde à son public.  Le torero de Gerena double le toro puis enchaîne à droite.  Le toro est noble mais manque de rythme. Luque torée avec temple. A gauche, le torero opte pour des luquesinas en milieu de faena. C’est bien fait mais il manque de la transmission car le toro va à « menos ». C’est le torero qui relance la faena avec un final alluré. L’épée est en place et efficace.  Oreille

Emperador Borja Jimenez

Borja Jimenez se met à nouveau à genoux devant la porte des toriles. La réception qui suit est spectaculaire.  Sans mise en suerte,  le Freixo prend un premier puyazo. La seconde pique est trasera.  Brindis au public,  Jimenez commence par doubler le toro. Le Freixo est noble et la première série intéressante. Le Sévillan lie un très bel enchaînement de derechazos. A gauche, le torero n’insiste pas. Le toro baisse de rythme et le torero réduit les terrains. On revient à gauche,  le toro est allé àmenos. Luquesinas,  l’épée est trasera, caidita mais efficace. Deux oreilles.

Thierry Reboul