Orthez: merci Messieurs, merci Madame
Orthez: merci Messieurs, merci Madame
Résumé
Merci aux trois matadors Luis Gerpe, Juan de Castilla et Francisco Montero , à leurs cuadrillas de s’être mis devant les six toros de respect qui sont sortis ce dimanche à Orthez. Merci à Gabin Rehabi d’avoir donné une leçon de lidia face au dernier Dolores Aguirre. La rencontre entre des garçons qui ont du courage et du recours et des toros qui demandaient à être toréés a créé un grand moment d’émotion dont le paroxysme a été atteint avec la lidia du sixième Dolores Aguirre , un toro de bandera.
Merci à Madame Isabel Lipperheide Aguirre la ganadera propriétaire du fer de Dolores Aguirre de continuer à élever ces toros aux personnalités si fortes et si différentes qui sont capables de générer cette émotion qui a fait se lever les spectateurs présents à Orthez.
Merci aux organisateurs orthéziens de nous avoir offert ce beau moment d’Aficion.
Les toros
Qu’ils soient Veiga Teixeira ou Dolores Aguirre, les six toros de cette corrida orthézienne étaient d’une présentation digne d’une grande arène de première catégorie. Les trois toros portugais ont été bravitos au cheval et ont offert des possibiltés au troisième tiers. Dommage qu’ils aient manqué un peu de forces ce qui a limité leur capacité à transmettre.
Difficile de faire une analyse groupée des trois toros de Dolores Aguirre tant leurs personnalités sont fortes et différentes. Le premier était un diable qui ne permettait aucune erreur. Le cinquième, estampe de toro, a été un seigneur qui a défendu jusqu’au bout son territoire avec fierté. Le dernier est de ceux dont on affiche le nom sur un azulejo dans le patio de caballos. D’une grande bravoure, il a été, avec l’aide de Gabin Rehabi et des chevaux d’Alain Bonijol, grandiose au premier tiers. Quatre piques de verdad et le toro est au centre de la piste, bouche fermée, prêt au combat. Au troisième tiers, il a été d’une grande classe et d’une grande exigence et n’a pas été loin de repartir dans les prés de la ganaderia de Dolores Aguirre.
Les toreros
Le premier est un diable manso et dangereux. Luis Gerpe s’arrime et donne des muletazos aussi meritoires qu’inespérés. C’est compliqué au moment de tuer. Silence. Le quatrième est juste de forces et manque de race. Luis Gerpe s’applique torée avec sincérité mais le toro pauvre de charge ne transmet pas. L’épée est efficace. Salut
Le second est noble et juste de forces. Il s’emploie en début de faena ce qui permet à Juan de Castilla de lier de bonnes séries sur les deux cornes. Quand le toro commence à baisser de rythme, le Colombien bascule dans une tauromachie qui pèse surtout sur le public. Une oreille après une épée en avant .Avec le cinquième c’est un combat à l’ancienne, le toro n’humilie pas, se retourne vite et De Castilla s’arrime. La mise à mort est difficile. De Castilla conclut d’une épée basse. Vuelta
Le troisième est noble. Il permet à Francisco Montero d’instrumenter quelques bons derechazos. C’est plus difficile à gauche. Dès que le toro va à menos la faena devient brouillonne. Le bajonazo final prive Montero de récompense. Silence Le dernier est un grand toro.Montero le met en valeur, aidé par Gabin Rehabi, au premier tiers. Le tercio de piques est à montrer dans toutes les écoles taurines. Au troisième tiers, le torero a mis tout son coeur dans une faena qui a comporté des grands moments d’émotion. Oreille.
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour :
Fiche technique
- Arènes d’Orthez, corrida des Fêtes 2025. Toros de Dolores Aguirre et Veiga Teixeira .
- Luis Gerpe : silence, salut
- Juan de Castilla : oreille, vuelta
- Francisco Montero : silence (avis), oreille (avis)
- Divers prix ont été attribués par les peñas orthézienne, Gabin Rehabi a reçu celui du geste taurin de l’après-midi et celui du meilleur tercios de varas. Francisco Montero a reçu celui de la meilleure estocade.
- Dix huit piques, une chute cavalerie Bonijol
- Président :Renaud Maillard
- presque 9/10ème d’arène
- Un peu de pluie, un peu de soleil, beaucoup de ciel gris.
Toro à toro
Clavelino Dolores Aguirre Luis Gerpe Antonio Fernandez
Le premier est très armé. Il met la tête dans la cape de Luis Gerpe qui le reçoit avec élégance. Bien mis en suerte mais mal piqué il vient avec force au cheval mais sort seul des trois premières rencontres Puis il colle au peto à la quatrième. La pluie s’invite alors que la panique règne en piste au second tercio. Début de faena par doblones, le toro est manso. Gerpe s’arrime et se bat avec un adversaire compliqué qui ne permet aucune erreur. Il profite d’un mouvement du toro pour mettre une épée basse et concluante.
Gallito II Veiga Teixeira Juan de Castilla Teo Caballero
Le second est bien fait. Juan de Castilla doit insister pour l’intéresser à la cape. Première pique le piquero perd le palo. La seconde est brève et mal placée. Bon tercio de banderilles, le toro est juste de forces. Le Colombien commence sa faena par cambiadas de rodillas et final par trincheras de pie. Bonne série à gauche, le toro est noble. Retour à droite, le bicho commence à s’éteindre. A gauche il ne se rallume pas. Le final par derechazos courts porte essentiellement sur le public. L’épée entière et en avant est un peu longue à faire effet. Oreille
Velero Veiga Teixeira Francisco Montero Titi Agudo
Francisco Montero attend le troisième à Porta Gayola. Il enchaîne sur une larga de rodillas et des véroniques. Le toro ne pousse pas à la première rencontre. La seconde est un simple picotazo. Placé loin, il tarde à partir. Il finit par prendre un picotazo trasero. Ovation au piquero Titi Agudo . Montero entame les débats par des doblones efficaces. Il continue par des derechazos, le toro est noble et se prête à l’exercice. La suite est appliquée et pèse sur le toro. A gauche, le Veiga Teixeira est plus compliqué. Trois bonnes naturelles puis Montero reprend la main droite. Le toro baisse de rythme et la faena va à menos. Final par joselillas, c’est téméraire et brouillon. L’entrée à matar se solde par un bajonazo, un avis sonne. Silence
Paturo Veiga Teixeira Luis Gerpe Antonio Peralta.
Le quatrième est applaudi à son entrée en piste. Luis Gerpe le reçoit à la cape avec élégance et efficacité. Mise en suerte par chicuelinas marchées, le toro pousse sur une corne à la première rencontre. Il tarde à venir pour la seconde qu’il prend aussi en poussant sur une corne. Le toro est juste de forces. Brindis à todos, Gerpe entreprend le portugais par des derechazos.
Le toro est tardo et court de charge. Le torero fait le job mais la faena ne transmet pas. A gauche, ce n’est pas mieux. Sur une passe à droite le torero se fait bousculer spectaculairement. Le passage à l’infirmerie mettra en évidence une contusion près du genou et une autre dans le bas du dos. Une tentative à droite puis le torero abrége car son adversaire est décomposé. Gerpe pinche avant de placer une bonne entière. Un avis sonne quand tombe le toro. Salut
Langosto Dolores Aguirre Juan de Castilla
Le cinquième a une tête à faire rêver tous les collectionneurs. Il ne s’emploie pas dans la cape de Juan de Castilla. Première pique le toro pousse sur une corne. Mal piqué il ne s’emploie pas à la seconde rencontre. Brindis au public, le torero double avec autorité. A droite le Dolores est court de charge et se retourne vite. A gauche il a aussi la tête haute et l’esprit dominateur. De Castilla s’arrime et arrache des muletazos méritoires à un animal qui ne veut pas s’en laisser compter. Au moment d’entrée à matar, le toro est tête fière et haute prêt à continuer à en découdre . Deux pinchazos précèdent une entière de recours concluante. Vuelta
Yaguezo Dolores Aguirre Francisco Montero Gabin Rehabi
Le dernier est haut et très armé. Il met en difficulté Francisco Montero qui tente de le parer. Il renverse le groupe équestre à la première rencontre et met en danger le piquero puis le cheval qui doit être changé. Très belle et efficace seconde pique. Placé au toril, toréé par Gabin Rehabi, il prend un troisième puyazo en s’employant. Au deux tiers il prend un quatrième très bon puyazo. Ovation au piquero français qui vient de faire une démonstration de l’art de piquer. Brindis au public puis à Gabin Rehabi. Début de faena par derechazos, le toro est noble et excellent. Deux derechazos puis il essaie de partir. La série suivante est meilleure car.le torero lie les passes. A gauche c’est plus difficile. Un pinchazo précède une bonne entière. Un avis sonne. Oreille et vuelta au toro.
Thierry Reboul