Aignan, corrida et météo hivernale ce n’est pas compatible.
Aignan, corrida et météo hivernale ce n’est pas compatible.
La corrida d’Aignan a débuté avec trente minutes de retard, le temps de débâcher et refaire la piste. Certes le ruedo était praticable mais la météo quasi hivernale aura été fatale à la taquilla. Le désagrément pour les spectateurs sur les gradins est limité dans le temps. Par contre les conséquences financières de cette journée gâchée par la pluie et le froid vont être énormes pour les organisateurs. En espérant qu’Aignan y Toros puisse d’en remettre.
Quand la météo est aussi désagréable qu’aujourd’hui, il est difficile de rester sur les gradins d’une arène. Mais quand en plus les toros sont mauvais et offrent peu d’options aux toreros, on n’est pas loin de l’insupportable. Christian Parejo a sauvé l’après-midi mais que cela a été difficile à supporter.
Les toreros
Roman a touché un premier toro amoureux des planches et un second compliqué et manquant de caste. Le torero de Valencia a tiré quelques muletazos méritoires au cinquième. Il a tué à chaque fois, après avoir pinché, d’un vilain bajonazo.
Dans un contexte pas très favorable, Christian Parejo a su tirer son épingle du jeu. Sa tauromachie a évolué. Plus posée, elle pèse plus sur les toros. Il a réussi à tirer de bonnes séries au second, lui aussi très adepte de l’appui contre les planches. Au cinquième, avec un vrai sens de la lidia, il a contraint le Valdefresno à rester dans sa muleta. Il a pu ainsi donner de très bonnes séries de la main gauche. Le chiclanero a tué efficacement , ce qui lui a permis de couper un puis deux trophées.
Solal n’a pas démérité et a essayé de donner des naturelles en particulier au dernier. Malheureusement, ses deux opposants se sont vite éteints et ne permettaient au torero que de montrer son envie de bien faire. Le troisième, vite décomposé, a sévèrement châtié le nîmois. Le dernier s’est éteint au bout de quelques passes.
Les toros
Correctement présenté pour une arène de troisième catégorie (à l’exception du vilain troisième) le lot de Valdefresno était constitué de trois Atanasio Fernandez et trois Lisardo Sanchez. Quelques rares poussées au cheval, pas beaucoup de forces et surtout un manque total de race, le ganadero a du souci à se faire. Tous avaient les défauts de l’encaste mais aucun n’en avait les qualités. Tous avaient en commun une attirance forte pour le terrain des planches vers lequel ils s’échappaient dès qu’ils le pouvaient. En résumé, un lot aussi désagréable que la météo.
Fiche technique
- Arènes d’Aignan, corrida de Pâques. Toros de Valdefresno.
- Roman: silence, silence (deux avis)
- Christian Parejo : oreille, deux oreilles
- Solal : silence, salut au tiers (avis)
- dix piques,deux refilones , une chute, cuadra Bonijol
- Président: Pascal Darquié
- un quart d’arène
- Ciel gris, pluie à partir du second et froidure hivernale
La corrida vue à travers l’objectif de Philippe Latour
Toro à toro
Toro numéro 48 Roman
Le premier est un burraco typé Atanasio. Il se fixe rapidement mais tape’dans la cape de Roman. Sans mise en suerte, il prend un premier puyazo en se défendant. Toujours pas de mise en suerte, le toro ne pousse pas plus à la seconde rencontre. Il prend un refilon après la sonnerie. Le toro est juste de forces et de motivation. Première série de doblones. le toro se livre à peine plus. Premier derechazo, le’Valdefresno regarde les planches. Roman le cite dans les tablas mais le toro est éteint. Final en querencia, la faena est allée à menos. Le valencian pinche trois avant de tuer d’un vilain bajonazo. Silence
Toro numéro 35 Christian Parejo
il pleut quand sort le second. C’est un très joli toro bien armé. Il sort abanto. Mal piqué, il pousse à la première et unique rencontre. Christian Parejo tente un quite, le’toro ne se fixe pas. Début par le haut, sans perte de terrain, le torero enchaîne en citant de loin. Le Valdefresno commence à partir aux planches. A force d’insister, Parejo arrive à le garder dans sa muleta. Les séries à droite sont courtes mais méritoires. Il en est de même pour la première à gauche. ’Le toro est de plus en plus fuyard. Dernière série dans les tablas, le toro est totalement décomposé. Manoletinas, l’épée est caidita et efficace. Oreille
Toro numéro 26 Solal
Le troisième , plus Lisardo, est vilain et décasté. Il prend un gros puyazo sans pousser. La seconde rencontre est un peu plus light. Le tercio se termine par un refilon. . Solal commence par le doubler. Le toro donne des coups de tête à chaque passe. Lui aussi cherche la protection des planches. A droite le Valdefresno serre sur le torero. Avec application, Solal lui arrache quelques naturelles mais l’ensemble ne transmet rien. A force d’insister, Solal se fait accrocher spectaculairement par un animal décomposé. La mise à mort est laborieuse. Deux pinchazos une entière contraire et plusieurs descabellos. Un avis et silence.
Toro numéro 27 Roman
Le quatrième est haut et armé. Il se freine dans la cape de Roman. Il n’inspire pas confiance au torero. Mal piqué, il pousse lors de la première rencontre. La seconde est aussi mal donnée que la première. Quelques doblones, le’Valdefresno se défend aussi à la muleta. Le torero s’applique et arrache deux bonnes séries à droite. Le toro manque sérieusement de race. A gauche lil est sur la défensive Roman s’arrime et ne démérite pas. Un pinchazo précède une épée entière et contraire. Un avis sonne avant que le toro ne bouscule sévèrement un banderillero. Plusieurs nouveaux pinchazos précèdent un infâme bajonazo. Second avis. Silence
Toro numéro 37 Christian Parejo
Le cinquième est typé Lisardo. Il est juste de forces. Suelto il prend une première et seule pique sans s’employer. Début par statuaires, le bicho est andarin et juste de race. Christian Parejo lui impose deux bonne série de derechazos malgré l’envie du toro de partir aux planches. Le Valdefresno est de plus en plus querencioso. La première série de naturelles est excellente. La seconde est bonne. Par une lidia adaptée le chiclanero a pris le dessus et donné de très bonnes séries des deux mains. Le public peut enfin vibrer. Adorños de classe pour finir avant de conclure d’une belle épée efficace. Deux oreilles.
Toro numéro 56 Solal
Le sixième est un pur et bel Atanasio. Il sort abanto et suelto. Solal le reçoit à la cape avec sérénité. Première pique trasera, le toro pousse et renverse le groupe équestre. Il met aussi les reins à la seconde rencontre. Solal prend les palos et pose trois bonnes paires de banderilles. Début par le haut, le toro serre et le met en danger. L’animal marche plus qu’il ne charge et s’éteint rapidement. Solal arrache des naturelles méritoires mais sans grande transmission. La faena va rapidement à menos malgré la bonne volonté du torero. Le toro part lui aussi aux planches. L’épée, entière mais tombée., est suffisante Salut au tiers
Thierry Reboul