Actualités TaurinesReseñas

Parentis, José Cruz: six piques et sept oreilles

Parentis, José Cruz: six piques et sept oreilles

Résumé

A Parentis, des oreilles ont été coupées. Le public, nombreux sur les gradins, est sorti content probablement parce que les épées ont été rapides d’effet et qu’ils ont pu obtenir de la présidence « des trophées ». Les statistiques des toreros vont être incrémentées. Mais que restera-t-il dans les mémoires de cette novillada dans quelques mois, probablement pas grand chose.

Il est forcément mal venu d’être à contrecourant après un tel triomphe au risque de passer pour un rabat-joie. Mais nous sommes certains à ne pas avoir ressenti d’émotion qu’elle soit toriste ou toreriste lors de ce festejo. Ce n’est pas la faute des trois novilleros, expérimentés et d’un bon niveau, qui ont fait ce qu’il fallait pour triompher sans basculer dans la vulgarité. Ce n’est pas de la responsabilité du palco qui, à l’exception de la première oreille, a dû géré des pétitions bruyantes. Le trio présidentiel a même su résister à la pétition de vuelta pour le cinquième. Ce n’est pas la faute des organisateurs qui ont presque rempli les gradins et proposé des toros correctement présentés.

La responsabilité en incombe au ganadero qui produisent des toros commercialisables sans race, ni personnalité. Elle en incombe aussi à un public qui se contente de peu par ignorance ou par manque de curiosité et d’exigence.

Et elle incombe aussi probablement à de vieux aficionados qui recherchent l’émotion , si rare, du danger ou de l’art en me rendant aux arènes au lieu de préférer le triomphalisme moderne.

Les novillos

Le lot envoyé à Parentis par la ganaderia José Cruz est un lot de novillos modernes. Correctement présentés, ils se sont employés au cheval mais ne supportaient pas une seconde rencontre. A la muleta, ils passent sans mauvaise manière en début de faena. Ensuite justes de force, ils baissent de régimé voire s’éteignent et permettent quelques fioritures pour parachever la connexion avec le public. Ils n’ont transmis ni l’émotion du danger ( à la manière de Dolores Aguirre) ni celle de la classe (à la manière de La Quinta) car il n’avaient ni danger ni classe. Comme ils meurent rapidement, tout est réuni pour qu’un public comme celui qui garnissait les gradins des arènes parentissoises soit content et demande des oreilles.

Les novilleros

Aaron Palacio est un bon torero mais sans matière première,  il est difficile de produire une faena. Le premier est faible et soso. Le novillero s’applique mais on s’ennuie. L’épée est approximative et pourtant une oreille tombe. Le quatrième est plus soso que noble. Palacio avec son métier a réussi à donner un peu de relief à une faena qui est allée à menos.  Une nouvelle oreille.

Le second est juste de forces et s’éteint dès la seconde série.  La faena ne transmet rien et pourtant El Mene coupe une oreille. Le cinquième est de cette noblesse fade qui fait couper des oreilles dont on ne souvient pas quelques heures après.  El Mene ne laisse pas passer l’occasion et coupe deux oreilles.

Le premier novillo de Javier Zulueta se fait mal sur une vuelta de campana.  Malgré sa noblesse,  il aura du mal à s’en remettre.  Après une faena d’infirmier efficace,  Zulueta, lui aussi, coupe une oreille .Le dernier est noblote mais n’avance pas. Zulueta s’applique mais la faena n’émet aucune émotion. L’épée entière est rapide.

La novillada vue par l’objectif de Romain Tastet (à venir)
DSC_3416
DSC_3438
DSC_3467
DSC_3496
DSC_3554
DSC_3566
DSC_3594
DSC_3624
DSC_3637
DSC_3661
DSC_3669
DSC_3683
DSC_3693
DSC_3695
DSC_3723
DSC_3766
DSC_3772
DSC_3779
DSC_3809
DSC_3843
DSC_3851
DSC_3888
DSC_3899
DSC_3911
DSC_3921
DSC_3931
DSC_3966
DSC_3990
DSC_4023
DSC_4026
DSC_4047
DSC_4059
DSC_4076
DSC_4100
DSC_4107
DSC_4149
DSC_4161
DSC_4165
DSC_4189
DSC_4216
DSC_4247
DSC_4251
DSC_4277
DSC_4300
DSC_4322
DSC_4331
DSC_4355
DSC_4403
DSC_4415
DSC_4426
DSC_4467
DSC_4488
DSC_4501
DSC_4523
DSC_4623
DSC_4655
DSC_4699
DSC_4716
DSC_4745
DSC_4771
DSC_4797
DSC_4859
DSC_4861
previous arrow
next arrow
DSC_3416
DSC_3438
DSC_3467
DSC_3496
DSC_3554
DSC_3566
DSC_3594
DSC_3624
DSC_3637
DSC_3661
DSC_3669
DSC_3683
DSC_3693
DSC_3695
DSC_3723
DSC_3766
DSC_3772
DSC_3779
DSC_3809
DSC_3843
DSC_3851
DSC_3888
DSC_3899
DSC_3911
DSC_3921
DSC_3931
DSC_3966
DSC_3990
DSC_4023
DSC_4026
DSC_4047
DSC_4059
DSC_4076
DSC_4100
DSC_4107
DSC_4149
DSC_4161
DSC_4165
DSC_4189
DSC_4216
DSC_4247
DSC_4251
DSC_4277
DSC_4300
DSC_4322
DSC_4331
DSC_4355
DSC_4403
DSC_4415
DSC_4426
DSC_4467
DSC_4488
DSC_4501
DSC_4523
DSC_4623
DSC_4655
DSC_4699
DSC_4716
DSC_4745
DSC_4771
DSC_4797
DSC_4859
DSC_4861
previous arrow
next arrow
Fiche Technique
  • Arènes de Parentis, seconde novillada des Fêtes 2025. Novillos de José Cruz
    • Aaron Palacio : oreille, oreille
    • El Mene : oreille, deux oreilles
    • Javier Zulueta : oreille, oreille
  • Six piques, cuadra Bonijol
  • Le mayoral a salué.
  • El Mene a reçu le prix Marie Sara.
  • Président : Lionel Lohiague
  • 8/10ème d’arène
  • La canicule est supportable sous la coupole parentissoise.

Novillo à novillo

Novillo numéro 51 Aaron Palacio

Le premier est bien présenté. Il sort abanto. Aaron Palacio à du mal à le fixer. Bien mis en suerte,  il prend un premier puyazo en poussant. Il n’y aura pas de seconde rencontre. Brindis au public,  Palacio commence par doubler le toro. Il le fait genoux ployés. Il continue avec des derechazos. Le novillo est noblote et manque de charge.  Le novillero s’applique mais le José Cruz est de plus en plus  soso et ne transmet rien. A gauche,  il se déplace sur deux mètres. Le torero reprend la main droite,  le toro est parado. Palacio prend l’épée de muerte. 3/4 de lame tombée, le José Cruz tarde à tomber. Un descabello et l’arrastre peut entrer en piste. Une minorité du public demande et obtient une oreille.

Novillo numéro 07 El Mene

Le second est plus léger. Il ne s’emploie pas dans la cape de El Mene. Bien piqué,  il pousse lors de l’unique rencontre.  El Mene brinde au respectable et entame les débats par derechazos et pechos. Le novillo est noble mais manque de peps. Deux séries et il s’éteint. Tentative à gauche, la lumière ne revient pas. Le torero insiste mais il n’y a ni émotion ni art. Final par manoletinas pour réveiller le public,  l’épée est presqu’en place. Le toro tarde à tomber. L’oreille, elle, ne tarde pas à tomber.

Novillo numéro  60 Javier Zulueta

Le troisième sort abanto et fait une violente vuelta de  campana dont il sort amoindri. Javier Zulueta le fait peu piquer. Le tercio de banderilles est approximatif. Début par le haut, le toro est noble mais ne tient pas debout. Il retombe à la fin de la première série à droite. C’est dommage car le toro a des qualités.  Il a une bonne corne gauche Tenu à mi-hauteur, il permet à Zulueta d’enchaîner quelques bonnes naturelles. Retour à droite,  le José Cruz s’est un peu repris. Ce que fait le torero est bien fait mais manque de transmission. L’épée trasera tue vite. Oreille

Novillo  numéro 50 Aaron Palacio

Le quatrième est bien présenté. Il met la tête dans la cape de Aaron Palacio. Il prend un fort,  trop fort puyazo, en poussant. Début de faena par des doblones appuyés, Palacio enchaîne ensuite à droite. Le novillo est noble. A gauche, il manque de chispa. Il est en fait plus soso que noble. Palacio a du talent et parvient à donner du relief à la faena. Le novillo finit par s’éteindre et la faena va  » à menos « . Final dans les tablas,la  première entrée à matar se solde par un pinchazo, la seconde par une entière suffisante. Une oreille.

Novillo numéro 58 El Mene

Le cinquième est commode de tête mais sérieux de trapio. Il met la tête sans conviction dans la cape de El  Mene. Il prend un puyazo appuyé en poussant. Nouveau brindis au public, le torero entame les débats par des doblones.  Le toro est suelto et d’une noblesse fade. Le novillero enchaîne sur les deux cornes des muletazos appliqués mais sans grande transmission. C’est bien fait mais quand il n’y a pas de toros. A gauche,  le toro réduit sa charge et la faena va à menos. Le final par luquesinas ne s’imposait pas. Une demie épée caidita met fin rapidement à la discussion. Deux oreilles.

Novillo numéro 16 Javier Zulueta

Le dernier est le plus lourd du lot.  Il est commode de tête. Lui aussi ne s’emploie qu’à contrecœur dans la cape de Javier Zulueta. Il prend un bon et efficace puyazo en poussant.  Brindis au public, le torero débute avec des aidées par le haut puis des trincheras. Juste de forces,  le novillo est noblote quand Zulueta le cite pour les premiers derechazos. A gauche,  la charge est courte et molle. Reprise de la droite,  le novillero s’applique face à un toro qui s’éteint petit à petit. L’épée est entière et caidita donc efficace, oreille.

Thierry Reboul

Une réflexion sur “Parentis, José Cruz: six piques et sept oreilles

  • Mon bon Thierry,

    Tu a sûrement dû t’embêter un maximum à Parentis pour écrire une telle reseña, toi habituellement si consensuel !
    Alors comme ça, ce n’est pas la faute des toreros, OK, ce n’est pas non plus la faute des organisateurs (???) c’est qui alors qui choisi les élevages ? J’espère tout de même qu’ils savent ce qu’ils mettent dans leur arène non ?, Ce n’est pas non plus la faute du Palco, sauf que ce sont aussi les organisateurs qui les mettent en place. Donc, selon toi, c’est la faute du ganadero qui produit ce genre d’animaux. Sauf que les éleveurs en question sont aussi des commerçants (pour ne pas dire des maquignons) qui produisent simplement ce qu’ils peuvent vendre. Rappelle-toi la citation pleine de bon sens de notre ami Coluche qui disait : « Quand tu penses qu’il suffirait que personne ne l’achète pour que ça ne se vende pas ». Ça mérite au moins une petite réflexion.
    Tu vois, j’ai comme d’habitude, lu ton écrit avec beaucoup d’attention, mais cette fois-ci, je suis très étonné que tu puisses écrire : «Il est forcément mal venu d’être à contrecourant après un tel triomphe au risque de passer pour un rabat-joie». Il est donc, pour toi, mal venu d’être à contre courant ? Plus bas, deuxième couche: « La responsabilité incombe aussi probablement à de vieux aficionados qui recherchent l’émotion, si rare, du danger ou de l’art en se rendant aux arènes au lieu de préférer le triomphalisme moderne ». Heureusement que j’étais assis !!! Ceci dit vous ne serez plus gênés bien longtemps avec ces vieux aficionados dont je fais partie, ils vont se lasser et déserter les tendidos alors, la tauromachie moderne comme tu l’appelles, aura les coudées franches. Pour ma part, il y a bien longtemps que j’ai déserté Parentis, depuis que l’ADA n’organise plus.

    Autant je peux comprendre la réserve que tu mets dans tes écrits rapport à tes accréditations, autant là, je trouve que tu pousses le bouchon un peu loin !
    Allez, sans rancune et au plaisir d’en discuter autour d’un verre à notre prochaine rencontre.
    Abrazo.
    PS : Excuse la longueur de mon commentaire.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by ExactMetrics