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Pascal Bounneau, président de Maubourguet Toros : « venez à notre novillada. »

Les Hautes Pyrénées sont une terre de toros. Les organisateurs locaux se battent pour défendre la culture taurine dans ce département. Ils méritent que l’Aficion s’intéresse à eux et de déplace. Les festejos sont intéressants et l’accueil des gens du « 65 » est plus que généreux. Castelnau Rivière Basse organise une non piquée début juillet. Ce dimanche, c’est au tour de Maubourguet de proposer sa novillada.  Pascal Bounneau, le président du club taurin Maubourguet Toros a bien voulu répondre à nos questions et nous présenter cette novillada.

Tertulias: «Depuis quand y-a-t’il des spectacles taurins à Maubourguet ?»

Pascal Bounneau : « La première trace de spectacle taurin à Maubourguet, c’est un course landaise en 1894. Le premier spectacle à l’espagnole a eu lieu en 1896. C’était une course hispano-provençale avec du bétail de la manade Yonnet. 0n a des traces de novilladas dans les années 1928-1932 avec du bétail de Viret.  En 1950, Charles Fidani est venu toréer à cheval chez nous. Les Pouly sont également venus à Maubourguet. Les premières novilladas avaient lieu de façon épisodique. Elles étaient montées par des organisateurs qui avaient des spectacles itinérants. Dans les années cinquante, une novillada a fait une très mauvaise entrée et Monsieur Pouly, pour se payer, est parti avec les arènes de Maubourguet. »

Tertulias: « Quand a eu lieu la première non piquée ?»

Pascal Bounneau : « Il y a eu ensuite un vide en termes de tauromachie espagnole. Il a fallu attendre 2004 pour que cela redémarre. Tout d’abord il y a eu une capéa sans mise à mort. Elle était organisée par une section de l’association sportive locale. L’année suivante est née le club taurin Maubourguet Toros qui a monté une non piquée. Depuis cette date, nous organisons tous les ans une novillada sans chevaux à Maubourguet. »

Tertulias:« Quels sont les faits marquants de ces presque vingt ans de novilladas ?

Pascal Bounneau : « Depuis 2005, on a vu toréer des novilleros qui ont fait carrière. Thomas Dufau, Jésus Enrique Colombo, Leo Valadez, Isaac Fonseca, Yon Lamothe, les élèves de Richard Milian entre autres, sont passés chez nous.  On fournit un effort particulier sur la présentation des novillos. Un des lots de Jacques Giraud a même reçu le prix de la meilleure novillada non piquée du Sud-ouest. Pagès-Mailhan, avec des erales d’encaste César Chico, a laissé un bon souvenir. Il y a eu quelques couacs. Je me souviens d’une course de Huertas, pour sa première en France, dont la présentation et la faiblesse nous ont déçus. On a une sensibilité torista. Mais on ne prend pas pour une grande arène comme Vic. On reste une placita de non piquées. »

Tertulias: « Quelle est la fréquentation pour ces non piquées ?»

Pascal Bounneau : « Les arènes ont une capacité de 1650 personnes assises. Elles jouissent d’une certaine réputation en courses landaises et la course des Fêtes fait toujours une belle entrée. En tauromachie espagnole, c’est plus compliqué. On a fait la une de l’actualité en 2014 avec l’envahissement du ruedo à la fin du paseo par des antis. Mais force est resté à la loi et la novillada a pu avoir lieu. Depuis cette date, sans qu’il y ait de lien de cause à effet, on a une baisse des entrées. La plus mauvaise taquilla, c’est celle d’avant le COVID, en 2019. On avait déplacé la course en septembre car les fêtes de Maubourguet coïncidaient avec celle de Dax à qui nous ne voulions pas faire concurrence. Il a plu le jour de la novillada et l’entrée s’en est cruellement ressentie. »

Tertulias: « La date est-elle bien choisie ? »

Pascal Bounneau : « On est toujours tiraillé entre être à la fin du mois d’août, juste après le marathon estival des férias ou décaler. On se pose beaucoup de question sur la fréquentation. On se demande si on doit garder cette date où si on doit se décaler plus tard ou plus tôt. L’équipe municipale souhaite que la novillada reste intégrée au programme des Fêtes. Il y a beaucoup d’estivants à Maubourguet, de Maubourguetois expatriés qui sont là au mois d’Août. Cependant pour toucher le public aficionado extérieur, c’est compliqué. Les deux arènes des Hautes Pyrénées rencontrent des difficultés et on est inquiet pour leur avenir. On a besoin que les gens répondent cette année et viennent à Maubourguet pour nous soutenir. »

Tertulias: « Quelle est la ganaderia que vous avez choisie ? »

Pascal Bounneau : « Pour les toros, nous avons fait confiance à la ganaderia Alma Serena., Pierre et Philippe Bats avaient fourni le bétail de la capéa qui a relancé la tauromachie espagnole chez nous. Plus tard ils ont eu fourni deux novillos en concours avec Jérôme Bonnet et Jean Louis Darré. On a pensé que c’était à Philippe de venir cette année avec un lot complet. Les novillos correspondent à ce qui est attendu pour une arène comme la nôtre.  J’espère qu’ils serviront. »

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Tertulias: « et les toreros ? »

Pascal Bounneau : « On a continué à faire confiance à l’Ecole Taurine Adour Aficion. Elle sera représentée par Jean Larroquette, le novillero béarnais. Il ouvrira le cartel. Nous avons un devoir de soutenir les élevages français et les vocations locales. Il y aura ensuite Miriam Cabas (cf l’entrevue qu’elle a accordé à Tertulias). On a vu la jeune torera en début d’année face à un imposant lot de l’Astarac à Aignan. La matinée a été difficile pour elle.  Depuis elle a beaucoup toréé en Andalousie et a triomphé à plusieurs reprises. Elle s’est en particulier qualifiée pour la « Grande Semifinale » des novilladas organisées par Canal Sur le 21 août. On croit beaucoup en elle. C’est une jeune fille. On y voit une signe d’évolution de notre société et d’un monde taurin qui s’ouvre aux femmes. C’est un signe positif que l’Aficion envoie à la société

. Pour fermer le cartel, il y a Cristiano Torres. Fils du matador Ricardo Torres, on l’a vu à Arzacq. C’est un torero qui très puissant, qui pèse sur les toros. Trémendiste, sa tauromachie devrait plaire à notre public. Il est lui aussi qualifié dimanche pour la » Grande Semifinale » de Canal Sur. C’est un cartel original avec des novilleros qui ont progressé tout au long de la temporada. »

Tertulias: «Quels sont les à-côté qui accompagnent la novillada ? »

Pascal Bounneau : « La novillada est à 19h. Après il y aura une soirée tapas. On a choisi l’option « après course » plutôt que de faire une journée complète. Les jeunes du club ont pris en main les affaires. Ils proposent, outre les boissons, une assiette complète pour 8 euros. La soirée sera animée par les Armagnacs d’Eauze qui joueront aussi avant le spectacle. Dans le cadre des Fêtes de Maubourguet. Il y a la Nuit des Regards. Ce festival, qui se passe en ville, pas très loin des arènes, fait le lien entre la peinture et le sport. C’est une occasion de découvrir notre village d’une manière originale.»

Tertulias: « Qu’est ce qui fera, que les organisateurs , seront contents samedi vers 22h ? »

Pascal Bounneau : « Tu imagines bien qu’elle va être ma réponse. On a besoin qu’il y ait du monde sur les gradins. Ce sera, pour moi et ceux qui m’accompagnent, la plus belle des récompenses. Si on pouvait décoller au niveau des entrées, cela nous ferait chaud au cœur. Et ce qui nous ferait aussi plaisir, c’est que les gens soient contents à l’issue de cette soirée taurine passée à Maubourguet. Et nous espérons  être là l’an prochain pour qu’ils reviennent pour la novillada 2023. »

Merci Pascal pour ce moment que tu nous as accordé.  Rendez vous est pris pour ce samedi 20 août aux arènes de Maubourguet pour cette novillada non piquée. La course est à 19h mais il serait dommage de ne pas profiter du concert des Armagnacs à 18h à la Bodega devant les arènes.

Propos recueillis par Thierry Reboul

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