Madrid, le vert leur va si bien
Madrid, le vert leur va si bien
Après les émotions de la veille, qu’allait nous réserver cette corrida du samedi? Dans les chiqueros des Domingo Hernandez (aïe!). Dans les zapatillas pour les affronter, le protégé d’un des maîtres du lieu Alejandro Talavante, l’artiste inspiré ces derniers temps Pablo Aguado et le jeune loup Jarocho qui confirme son alternative. A vrai dire, on ne sait quel pronostic porter sur le devenir de cette course et on espère que les Domingo Hernandez seront des toros de troisième tiers de qualité, car pour ce qui est du premiers tiers et du contact avec le fer, ce n’est à vrai dire pas une grande spécialité de la casa.
Résumé
Quelle corrida mes aieux…une de celles qu’on oublie de suite, tant il ne se passa quasiment rien. Triste pour Jarocho de n’avoir aucune cartouche pour sa confirmation. Si Alejandro Talavante et Pablo Aguado eux reviendront c’est sûr, on espère pour le confirmant qu’on lui donnera une autre chance de montrer son talent. Le 2ème fut changé. On eut aimé que le mouchoir vert sorte à tout coup pour avoir l’opportunité de voir autre chose que ce désastreux défilé de cornus sans âme. Un vrai camouflet pour l’élevage que ce passage madrilène.
Les toros
Y aurait-il un problème de sélection chez Mme Hernandez? Le lot sorti en cette soirée fut d’une nullité crasse. Faible, manso, sans race, caste enfouie au plus profond de leur caracasse, c’est au choix. On ne va pas infliger une revue de details … Tous sifflés à l’arrastre, on aura compris!
La corrida toro par toro
1 – Jienense – 540kg – 12/20
Tout commence par un extraño du toro et un désarmé pour Jarocho. Le Domingo n’est pas très gaillard de l’avant. Ça se voit au cheval et lors du quite de Talavante. Jienense est un mauvais compagnon de confirmation. Faible, sans jus il ne permet à Jarocho qu’une faena de peu de portée. Dès que le torero baisse la main, l’animal fléchit. Circulons il n’y a pas grand chose à voir et le confirmant manque d’habileté avec l’épée. Silence. Pitos pour le cornu.

2 – Retamero – 598 kg – 11/20 puis Posadero 614kg 11/20
Gros mais mou, le 2ème ne montre rien qui vaille…quelques génuflexions dont une de trop fait sortir le mouchoir vert après la pique. Son remplaçant a du mal à porter ses 614kg, handicapé semble t-il du train arrière. Le président reste impassible. Sans surprise, il n’y a rien à faire et logiquement Talavante ne fait rien. Silence pour l’homme, sifflets pour l’animal.

3 – Limonero – 568kg – 04/21
Ce castaño aime beaucoup plus les barrières que le capote. Il est difficile à fixer. Il se comporte en manso total sur les deux premiers contacts avec la puya avant de s’éteindre sous le troisième…Ni race..ni caste. Le toro va à son air. En début de faena, le Domingo veut aller vers le toril. Aguado arrive en quelques passes à le garder dans le tiers du tendido 10. Il va servir une faena inespérée mais qui reste superficielle et trop longue avec un animal sans flamme. Long avec l’épée. Silence pour le torero et…pitos pour la dépouille.

4 – Morado – 543kg – 04/21
Quelques coups de capes laissent espérer un mieux côté bovin. Le Domingo reste longuement collé au peto même s’il manque de puissance en deux fois. Ce 4° est le moins mauvais de l’envoi (attention pas le meilleur, nuance de taille). Il tient à peu prés debout et charge…mais il le fait sans classe..Talavante dans une faena désincarnée occupe longuement le terrain et finit par agacer le public. L’engagement à l’épée est équivalent à celui montré avec la flanelle. Silence pour l’un, sifflets pour l’autre.

5 – Germano – 580kg – 11/20
Encore une bête qui n’a qu’une envie celle de repartir d’où elle est sortie.. L’envie de sauter au callejon se fait sentir. Dans le capote de Pablo Aguado, un extraño sur la droite ne présage rien de bon..Deux piques appuyées calment les ardeurs de fuite du castaño. Aux banderilles, par deux fois, le Domingo coupe Mambru sur la corne droite. Au dernier, ce n’est pas un toro bravo mais un charolais qui de plus semble avoir des problèmes pour respirer. Le sévillan abrège au bonheur de tous. Silence pour le torero et pitos pour l’arrastre.

6 – Cuarteto – 589 kg – 11/20
Pauvre Jarocho. Avec le dernier, il essaya au capote et à la muleta de justifier son rang. Seulement Cuareto ne l’entendait pas de cette oreille et lui aussi plongea l’ensemble dans la médiocrité dont Jarocho sans qu’on lui en veuille pour autant ne puisse l’en sortir . Vous connaissez la rengaine, silence pour l’homme, sifflets pour l’animal.

Fiche Technique
- Madrid, 3ème festejo de la Feria de Otoño. Toros de Domingo Hernandez (tous sifflés) pour
- Alejandro Talavante : silence, silence
- Pablo Aguado : silence, silence
- Jarrocho (confirmation) : silence, silence
- 13 piques, cuadra Equigarce
- Président : Iñaki San Juan Rodriguez
- Lleno
- Beau temps chaud
Philippe – vu du tendido 6
Extrait de la fiche Domingo Martin de l’excellent site Terre de Toros https://www.terredetoros.com/elevage.php?m=0&l=210
…..Côté résultats, il sont excellents ou beaucoup moins plaisants selon que l’on se place du côté empresa-torero ou du côté aficionado. En d’autres termes, si vous êtes capable d’apprécier le toreo sans émotion venant de la part animale, si les génuflexions ne vous ôtent pas votre plaisir, vous aimerez… sinon vous détesterez …..
Il vous reste les Goyas du Prado !!!!!
Courage
D.ROGER