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Madrid, Borja Jimenez dégonde la grande porte

Madrid, Borja Jimenez dégonde la grande porte

Après le désastre ganadero d’hier, la corrida de Victorino était attendue pour offrir de l’émotion, surtout après sa sortie très réussie lors de la dernère San Isidro. La terna composée de jeunes toreros qui ont encore pas mal de choses à prouver et à revendiquer donnait des espoirs quant à l’entrega dont les porteurs de montera feraient preuve en piste. Côté toros, la corrida fut entretenue. Côté torero, si Roman rapidement blessé fut le malchanceux de l’après-midi, Borja Jimenez donna sa pleine mesure et emporta l’adhésion unanime du public madrilène. La prestation du torero andalou permit à toutes et tous de vivre une belle et grande émotion pour cette dernière corrida de la feria de Otoño.

Les toros

La corrida de Victorino, fut entretenue et passa au révélateur les toreros en piste. Le sixième fut le plus complet et permis à Borja Jimenez de conclure superbement sa prestation de la tarde. Le premier incertain blessa Roman. Les deuxième et quatrième avaient de la caste et il ne fallait pas se tromper devant eux. Le troisième, faible, passa sin pena ni gloria et le cinquième mit Valadez sur le reculoir.

Les toreros
Roman

N’eut malheureusement pour lui , peu d’occasion de prouver quoi que ce soit , blessé en milieu de son premier combat (20 cms dans la cuisse droite). Il dut être opéré à l’infirmerie des arènes avant d’être transféré vers l’hôpital.

Borja Jimenez

Le torero d’Espartinas est le torero qui monte cette temporada. Il est arrivé le couteau entre les dents et a marqué les esprits dans une corrida qui comptera dans sa carrière. Sa tauromachie sincère, engagée et profonde a pleinement convaincu l’aficion madrilène qui rapidement s’est mis avec lui. Trois faenas, trois occasions de montrer son concept en offrant de très bons moments et des faenas bien construites à des animaux qui n’étaient pas de naifs collaborateurs. Un détail à corriger, qui pourrait ne plus en être un dans l’avenir, l’estocade qui semble ne pas être son point fort. Il coupa une oreille à chaque Victorino, le président répondant aux pétitions unanimes. L’andalou nous a offert une démonstration de tauromachie vraie et donne envie de le revoir, ce qui sera sûrement le cas de nombreuses fois en 2024.

Leo Valadez

Le mexicain est apparu trop tendre pour affronter ce genre de bétail. Sa muleta manque de poder et l’envie ne suffit pas. Il passa une soirée plutôt compliquée.

Fiche Technique
  • Madrid, Las Ventas , dernière corrida de la feria de otoño. Toros de Victorino Martin (531, 529, 538, 580, 535, 540 kgs) pour
    • Román saluts (blessure)
    • Borja Jimenez oreille (avis), oreille (avis), oreille
    • Leo Valadez silence, silence
  • 12 piques, cuadra Equigarce
  • Président : Victor Oliver Rodriguez
  • Trois quarts d’arène
  • Beau temps chaud, on se croit toujours en été
Toro a toro
Gardacho – Román

Dès sa sortie, l’animal reste cironspect dans le capote de Roman. Il se fait dechirer le cuir sous la puya. Il sort de l’épreuve avec un train avant flageolant. Le début par droitieres confirme que le toro ne se livre guère, tardo et chargeant au pas. Sur la troisieme série, Roman se fait surprendre et part dans les airs cuisse droite encornée. De toute évidence, le torero n’est plus en en état de toréer. Il veut absolument rester en piste et se met en danger sur les quelques passes suivantes. Il porte l’estocade comme il peut et part à l’infirmerie. Jimenez en finit avec le descabello.

Paquecreas – Borja Jimenez

Jimenez essaie de canaliser au capote la charge collante du Victorino. Rien de ce que fait le toro n’est agréable pour le torero. En entame de faena l’animal se retourne comme un chat en serrant l’homme. Jimenez aguante et prend la main gauche et fait rompre le toro en offrant son corps sur chaque passe et donnant des séquences de toute beauté, celles de la sincerité et du courage. L’estocade est plate mais efficace. Oreille de verdad malgré l’épée.

Gallareto – Leo Valadez

Le Victorino ne va jamais se départir de son fond de faiblesse tout au long de sa pelea. Valadez va proposer une faena ambidextre qui ne decollera pas, d’autant que sa muleta manque de poder. Le Victorino ne rompra jamais. Entière plus descabello.

Patero- Borja Jimenez

Belle présentation de ce noir Victorino. Même si son passage sous la puya ne marquera pas les esprits, le toro reste attentif à toutes les sollicitations. Il se livre dans le quite de Valadez. Il ne faut pas se tromper avec ce Victorino et faire les choses bien, faute de se faire punir. Et Jimenez va bien faire les choses. Tout d’abord dans une premiere moitié de faena gauchère d’intensité croissante avant de prendre la main droite avec laquelle il va servir des series qui vont mettre le public en fusion et complètement avec le torero. C’est ce qui explique sûrement que le public demandera avec force l’oreille malgré une épée plus défectueuse que la première et un descabello. Le président cède à cette demande majoritaire après un long moment légitime d’hésitation.

Venadito – Leo Valadez

Le mexicain va à Porta Gaiola, pour forcer le destin. Ca sera la seule fois où il en aura l’espoir. Le Victorino sans être terroriphique fait planer un danger sourd et va prendre le dessus sur le torero dont chaque passe donnée ressemble à une petite défaite. L’epée (8 essais) n’en sera que la triste conclusion.

Plazuelo- Borja Jimenez

A porta Gaiola , Jimenez va accueillir le dernier . Dès la reprise au capote , le Victorino se pose là. Il y a du toro! Au piquero, le Victorino met les reins sous deux piques bien administrées. Jimenez sur ses premières séries a droite se rend maitre du ruedo mais un maitre sous surveillance. A gauche, c’est une autre limonade, et l’andalou trouve la clé sur sa deuxieme série mais se fait vite avertir. Retour à droite et un final avec des passes, genou ployé, qui font rugir Las Ventas. Jimenez s’engage derriere son épée pour une estocade à nouveau plate mais efficace. L’oreille est demandée avec force. Le mouchoir tombe.

Philippe. Vu du tendido 6, sol bajo.

2 réflexions sur “Madrid, Borja Jimenez dégonde la grande porte

  • Borja Jimenez sensationnel! Je ne l’avais jamais vu; il est à revoir sans modération. Il faut que toutes les arènes du sud ouest de la France l’engagent en 2024.
    Ses naturelles au premier et son final au dernier furent énormes et ont déclenché ces olés unanimes de Madrid qui me donnent la chair de poule.
    Malgré la catastrophe d’hier je ne regrette pas le déplacement : deux mansissimos vendredi face à deux ouragans et aujourd’hui Jimenez qui met Las Ventas en ébullition avec un lot de toros digne de ce nom.

    Beñat

  • Et du sud est aussi!!!
    Je l’ai manqué a cenicientos suite au demontage des cartels par la nouvelle municipalité.
    Une étoile est née?

Commentaires fermés.

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