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Madrid, Beneficencia, Fernando Adrian triomphe

Quand on monte une corrida avec des toros de trois ganaderias, on a forcément une corrida inégale en présentation et en comportement. Cela peut se comprendre en fin de saison ou dans un pueblo. Par contre , comme on dit dans le Sud-est, cela marque mal quand il s’agit de la corrida de la Beneficencia à Madrid. Les quatre premiers ne permettaient pas grand-chose. Le cinquième, Victoriano del Rio, était intéressant mais de Justo est resté en dessous et a mal tué.

Comme en courses landaises, il ne faut pas rater la dernière sortie. Le dernier, juste au cheval, a été un grand toro de troisième tiers. Fernando Adrian a su en tirer profit pour triompher et sortir par la grande porte.

Sébastien Castella, qui revenait après son triomphe et sa blessure, a construit deux faenas intéressantes. Il a perdu l’oreille à l’épée à son premier. Son second, exigeant, a permis de voir les qualités techniques du torero français. La pétition d’oreille était pour le président minoritaire.

Emilio de Justo est resté en dessous d’un intéressant toro de Victoriano del Rio qu’il a mal tué. Son premier ne permettait pas grand-chose.

On dit, parfois que les présidents volent une oreille à un torero. Celui du jour a volé une faena à Fernando Adrian en maintenant en piste un invalide.  Heureusement il y a une justice et le torero madrilène a touché un toro très noble avec beaucoup de transmission. Adrian le voulait, il l’a fait. La faena est sincère, dominatrice avec quelques muletazos de très grande classe. L’épée est efficace. Madrid aime faire les toreros . La Puerta Grande s’ouvre pour la seconde fois pour Fernando Adrian.

Fiche technique
  • Arènes de Las Ventas, corrida de la Beneficencia, toros de Juan Pedro Domecq (2,4,6) , Daniel Ruiz ( 1,3) et Victoriano del Rio ( 5)
    • Sébastien Castella : salut (avis) , vuelta (avis)
    • Emilio de Justo : silence, silence (avis)
    • Fernando Adrian : silence, deux oreilles
  • Treize piques  
  • Salut de José Chacon au quatrième et Marcos Prieto au sixième
  • Président :  José Luis Gonzalez Gonzalez
  • Le Roi Felipe VII assiste à la corrida depuis la loge royale.
  • 17 125 spectateurs
  • Beau temps , quelques nuages et du vent
  • A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée en mémoire d’Ivan Fandiño , mort il y a six ans. Le paseo « Ivan Fandiño » a été joué par la banda de musica après l’arrastre du troisième
Toro à toro

Jugueton Daniel Ruiz

Très bien armé, n’humilie pas dans la cape de Sébastien Castella. Il ne s’emploie pas lors deux rencontres règlementaires. Il fait une vuelta de campana à la sortie de la seconde. Le Daniel Ruiz est juste de forces. Castella subit une voltereta en donnant un quite par saltillera . Il relève et termine la série qu’il avait commencée. Le torero français commence sa faena par des cambiadas et pechos au centre du ruedo. Les deux dernières passes par le bas déclenchent les « olé ».

Une première série à droite, le toro a du rythme et embiste mais il faut le toréer à mi-hauteur.  Il baisse de rythme sur la seconde car le torero baisse un peu plus la main. Il en est de même à gauche. Castella est dominateur. Les muletazos sont profonds mais il manque un peu de transmission au toro. Final sur un terrain plus réduit, la première entrée à matar, quand sonne le premier avis,  se solde par un pinchazo. La seconde résulte entière mais basse et trasera. Salut.

Trabaluz Juan Pedro Domecq

Le second est reçu par Emilio de Justo par une larga de rodillas. Sans mise en suerte, il prend un premier puyazo en poussant. Il perd les mains en sortant du cheval. Il repart seul et avec alegria au cheval pour y prendre une seconde pique légère. Le toro est lui aussi juste de forces. Début de faena par trincheras, le torero est gêné par le vent et doit changer le toro de terrain. Au tercio, devant le 5, de Justo enchaîne des derechazos mais le toro a une charge courte et il proteste à chaque passe. A gauche, il passe mieux mais sa charge est courte. Malgré les efforts du torero , la faena manque de contenu et de rythme.  Le torero insiste mais le toro, et la faena, vont à menos.  Le torero s’engage et tue d’une entière contraire très rapide à faire effet. Silence

Artesano Daniel Ruiz

Le troisième n’est pas très bien fait et est très juste de présentation pour Madrid. Le 7 proteste. Le Daniel Ruiz est également juste de forces ce qui accentue l’ire du célèbre tendido madrilène.  Le toro prend un picotazo et perd les mains à la sortie du peto. La colère enfle, le bicho s’effondre à la sortie de la seconde pique. Le président le maintient en piste. Aux banderilles, le toro a tout d’un invalide. Les oreilles du président sifflent. Fernando Adrian, qui veut triompher,  commence la faena à genoux et se fait prendre. Le toro se couche au deuxième derechazo. La faena est pathétique avec un torero qui veut se montrer et un toro impropre à la lidia. Adrian insiste ce que n’apprécie pas une partie du public. Il finit par aller chercher l’épée. L’estocade est trasera et tendida. Pitos fournis à l’arrastre et silence pour le torero.

Relance Juan Pedro Domecq

Le cinquième est un colorado ojo de perdiz correctement présenté. Il montre des signes de faiblesse dès les premiers capotazos de Sébastien Castella. Il sort seul de la première rencontre. et l ne s’emploie ni à la seconde ni à la troisième.  José Chacon salue à l’issue du tercio de banderilles. Le torero français brinde à la mémoire d’Ivan Fandiño. Début de faena plein de classe par doblones, le toro embiste mais est exigeant à droite. Il transmet ce qui convient à la tauromachie de Castella. Sur la seconde série à droite , le bicho proteste. Il commence à rompre « par intermittence » à gauche quand Sébastien baisse la main.

A droite et à gauche, le torero toréé avec précision un toro exigeant et qui n’a jamais vraiment complètement rompu et demande les papiers au torero.  L’avant dernière série, derechazos changement de main naturelle et pecho, est la meilleure de la faena. Un avis sonne quand le torero prend l’épée de muerte. L’estocade portée avec engagement est en place, entière et efficace.  Forte pétition d’oreille, vuelta

Impuesto Victoriano del Rio

Le cinquième est bien reçu à la cape par Emilio de Justo.  Le Victoriano prend une première pique sérieuse en mettant les reins. Il reste collé au peto. puis montre quelques signes de faiblesse quand il est remis en suerte. Le toro vient avec alegria lors de la seconde rencontre et met à nouveau les reins. Il fait une vuelta de campana en sortant du cheval. Fernando Adrian prend son tour et réalise un quite par saltilleras. Le toro vient de loin, charge avec de la caste et du piquant.

Le piton derecho est le meilleur.  Dommage qu’il manque de forces, ce qui ne permet de l’obliger par le bas.  Le torero de Cacerès s’applique mais sa faena ne pèse pas sur le toro. Il se fait accrocher la muleta à gauche. C’est mieux à droite avec une bonne série de derechazo. La faena est en dessous du potentiel de toro. De Justo pinche à la première entrée à matar. La seconde épée est trasera et basse.  Elle est longue à faire effet. Un avis sonne avant que De Justo ne le descabelle. Silence, palmas à l’arrastre.

Sequestrador Juan Pedro Domecq

Le dernier est suelto. Il prend deux puyazos sans mettre les reins. Marcos Prieto salue après deux bonnes paires de banderilles. Fernando Adrian commence sa faena par des cambiadas avant une bonne série à gauche. Le toro est noble et embiste avec alegria. La deuxième série est excellente. La première série à droite est profonde et sincère. Le torero exploite les qualités du toro. Les derechazos suivants font rugir le public. Le torero prend la main gauche et l’avant dernière naturelle est exceptionnelle. La faena a été simple courte mais pleine d’envie et de sincérité. Fernando Adrian s’engage avec sincérité et met une entière légèrement tombée. Forte pétition de la seconde oreille, le président sort les deux mouchoirs. Ovation au toro de Juan Pedro Domecq.

Thierry Reboul corrida vue sur Mundotoro

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