EAUZE: une oreille pour Tristan Barroso à la non piquée.

A Eauze le beau temps est de retour et l’entrée bonne pour une non piquée. Les quatre erales de la ganaderia gersoise du Lartet ont manqué de forces, le second a été celui qui a eu le plus de fond. Après une faena sans grande transmission à son premier, Juanito a lié, avec élégance, quelques bonnes séries à droite à son second. Il a malheureusement mal tué . Tristan Barroso, avec un certain métier, a su profiter des qualités sur la corne droite de son premier. Il coupe une oreille après une faena intéressante. Il a réussi quelques bons muletazos face à son second très juste de forces mais il a lui aussi mal tué.

Fiche technique

• Arènes d’Eauze , novillada non piquée organisée par le club taurin élusate.
• quatre erales du Lartet correctement présentés mais justes de forces pour
  • Juanito: salut au tiers , silence
  • Tristan Barroso: une oreille, salut au tiers (un avis)
• Président: Roland Bruno
• Le prix du club taurin revient à Tristan Barroso, celui de la ville d’Eauze à Juanito et les deux toreros se partagent celui des organisateurs du Sud-ouest.
• Un tiers d’arène, un vrai soleil de jour de corrida.

Toro par toro

Le premier léger mais bien présenté est abanto et donne des coups de têtes dans la cape de Juanito. Après un bon quite de Tristan Barroso, Juanito brinde son eral au public. Le « Le Lartet » est faible et fléchit dès la première série par cambiadas. Jean le toréé à mi-hauteur, le toro se défend sur les premiers muletazos à droite. Un petit essai à gauche, l’eral a très peu de charge sur ce piton. Retour à droite, la faena manque d’Alegria. Le torero s’applique mais a du mal à connecter avec le public d’autant plus que son adversaire ne transmet pas grand-chose.  De la faena ressort une bonne série à droite sur la fin, Jean arrive à faire humilier le bicho sans qu’il ne tombe. Salut au tiers après deux tiers de lame très basse.

Le second a plus de présence que le premier. Il fait une vuelta de campana dont il mettra du temps à se remettre. Il a une excellente corne droite dont saura profiter Tristan Barroso. Deux bonnes séries à droite, sur la troisième le novillo commence à se garder et à tirer vers les planches. Avec du métier, Tristan réduit la distance, « monte sur le toro » et oblige le toro pour deux bons enchaînements à droite et un à gauche. La fin de faena est plus superficielle mais elle porte sur le public ce qui permet au novillero de couper une oreille après 2/3 de lame.

Le troisième, bien présenté, est abanto. Après une réception correcte à la cape, Juanito commence sa faena par des derechazos (deux séries) élégants, relâchés qui portent sur le toro et sur le public. A gauche, torero et toro sont plus brouillons. Les trois séries suivantes à droite sont d’un bon niveau et on retrouve un Juanito décontracté et qui semble prendre du plaisir à toréer. Les derniers passes sont d’un niveau moindre car le toro est allé à menos et a raccourci sa charge. Une entière légèrement tombée nécessite l’usage du descabello, silence.

Le dernier eral est plus léger. Il est juste de forces. Avec de l’expérience et du savoir-faire Tristan Barroso le soutient et construit une faena qu’il arrive à rendre intéressante malgré la faiblesse du toro. Après trois bonnes séries à droite, le novillo est arrivé au bout de ses possibilités physiques. Le final, plus trémendiste, est destiné à porter sur le public et cela marche. Malheureusement la mise à mort laborieuse ne permet pas à Tristan qu’un simple salut au tiers.

On reverra Juanito demain à Castelnau Rivière Basse et Tristan le 14 à Plaisance du Gers.

Thierry Reboul