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Céret Escolar : COURAGE et EMOTIONS

Rares sont les corridas où l’émotion, la vraie, la pure, arrive au niveau atteint par la corrida des Escolar Gil à Céret. Superbement présentés, braves sans plus au cheval, ils ont été d’une exigence hors norme. Cette corrida est de celles qui font se dresser les poils sur les avant-bras et font monter les larmes aux yeux.

Face à ces toros trois toreros pleins de courage et d’envie qui pour certains ont payé de leur sang leur engagement et leur sincérité.

Alvaro de la Calle a parfois été débordé par l’exigence du premier Escolar. Il n’a jamais reculé malgré les avertissements donnés par son opposant. Pris spectaculairement au moment de tuer, il est immédiatement parti à l’infirmerie puis à l’Hôpital avec trois trajectoires dans la cuisse.

Javier Cortès est lui aussi passé par l’infirmerie pris en entrant à matar à son second toro. Revenu , tout juste remis, pour toréer le dernier , il s’est appliqué, comme il l’avait fait à son premier. Malgré son courage, il a souvent subi la loi imposée par les Escolar Gil.

Gomez del Pilar doit pester contre la Présidence et contre lui même. Le palco l’a privé d’un second trophée à son premier après une très bonne faena bien conclue à l’épée. Face à second, il a réalisé une de ces faenas qui marquent la carrière d’un torero et l’histoire d’un arène. Malheureusement il a perdu tout espoir de trophées à l’épée. L’ovation de despedida qui a accompagné son départ du ruedos laisse augurer d’une belle et longue histoire d’amour entre le torero madrilène et l’aficion cérétane.

Fiche technique:
  • Arènes de Céret, troisième corrida de la Féria 2023, six toros de Escolar Gil très bien présentés, encastés et exigeants pour
    • Alvaro de la Calle : blessé salut de la cuadrilla
    • Javier Cortès : salut, salut, silence
    • Gomez del Pilar: oreille et deux vueltas, vuelta (deux avis)
  • dix huit piques et rencontres , cavalerie Bonijol
  • Le prix au meilleur picador n’a pas été attribué
  • Grande ovation de despedida pour Gomez del Pilar
  • Président: Bernard Sicet
  • 8/10ème d’arène
  • Soleil des jours de triomphe
Le reportage photographique de Philippe Gil Mir ⤵️
PSX_20~1_01
PSEA2E~1
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Toro à toro
Liston Alvaro de la Calle  

Très armé, le premier colle à la cape quand Alvaro de la Calle le reçoit. Il prend un premier puyazo sans pousser et reste dans le peto. La seconde pique est plus légère. Tardo il prend la troisième sans pousser. Début par doblones,  le toro donne des coups de tête en fin de chaque passe.  A gauche,  il est avisé. A droite, le torero est brouillon et s’expose au retour du toro. Il enchaîne sur une bonne série mais manque de se faire prendre à plusieurs reprises.

Le torero a un courage énorme. Il le à chaque fois trois bonnes passes puis débordé par le toro, il se l’envoie dessus au moment de remater. Le toro est très exigeant et arrive à la mort sans être dominé. Le torero s’engage avec toute son âme pour tuer et se fait prendre spectaculairement.  Il part à l’infirmerie avec trois trajectoires au niveau de la cuisse. Javier Cortes met une demie et plusieurs descabellos avant que ne tombe le toro.  Salut émouvant de la cuadrilla d’Alvaro de la Calle.

Confitero Javier Cortes

Ovationné à sa sortie, le second est bien reçu à la cape par Javier Cortes. La première pique est appuyée et trasera, le toro ne pousse pas. La seconde est un peu plus soft.  Bien mis en suerte , l’Escolar Gil tarde à venir pour la troisième. Le président change le tercio avant que le toro ne soit piqué. Antonio Molina salue après deux grandes paires de banderilles très exposées. Doblones puis naturelles,  le toro avance au pas. Il devient complexe dès la seconde série. A droite trois passes et le toro comprend et bouscule le torero.  Trois naturelles très exposées et Cortes prend l’épée.  Il pinche à trois reprises avant de mettre une bonne entière. Salut

Misterioso Gomez del Pilar

Très armé et bien fait, le troisième est reçu avec beaucoup de classe par Gomez del Pilar. Le toro prévient le torero. Il est dangereux à droite et à gauche. Première pique forte, le toro pousse sur une corne. Il prend la seconde sans pousser. Le bicho, en bon Santa Coloma, donne l’impression qu’il est au bout du rouleau après la pique et se refait la santé au second tercio. Gomez del Pilar pose sa montera devant l’infirmerie en hommage à Alvaro de la Calle.

Doblones genoux ployés pour commencer, le toro humilie et la première série à droite est superbe. Très bonne série à gauche pour suivre, retour à droite car le toro avertit sur le piton gauche,  Les derechazos pèsent sur l’Escolar. Cela permet au torero d’instrumenter trois naturelles templées et un desplante avant de finir par des derechazos de gala. Les oreilles sont au bout de l’épée.  Le torero s’engage et tue dune belle entière. Une oreille avec forte pétition de la seconde.et deux vueltas pour le torero. Ovation au toro et pitos pour le palco.

Carasucia Javier Cortes Arbolario I Javier Cortes

Le quatrième est superbe. Peu piqué à la première rencontre, il l’est mal à la seconde prise sans pousser comme les suivantes . Javier Cortes double le bicho et a du mal à le fixer. L’Escolar est exigeant et le torero est desconfiado. Le toro devient le patron en piste.  Cortès doute et renonce très vite. En entrant Cortes se fait prendre. Il met du temps à récupérer . et entre à nouveau à matar pour une quasi entière. Salut et départ à l’infirmerie pour le torero de Getafe.

Vinatero I Gomez del Pilar

Gomez del Pilar reste seul matador en piste. Son visage trahit son envie de triompher quand sort le cinquième. Très décidé, il le reçoit avec classe et autorité à la cape . Le toro prend trois piques en poussant. Del Pilar dirige la lidia du premier tiers et second tiers avec attention et professionnalisme. Le madrilène commence sa faena par des derechazos. Le toro,encasté, mais tardo exige énormément de poder de la part du torero. Giomez del Pilar est sur un petit nuage.

Chacun de ses gestes pèse sur un toro qui ne permet aucune erreur. Difficile de prendre des notes tant l’émotion est présente en piste et sur les gradins des arènes catalanes. Le torero se place dans le terrain du toro, se croise, aguante et déclenche la charge et lie les trois passes et le pecho qu’il est possible de tirer à un toro encasté bien loin d’être naïf.

Quand un matador parvient à le faire une fois, c’est beau. Quand il le fait deux fois c’est superbe. Mais quand il le fait quatre, cinq, six fois alternant sur les deux pitones, comme del Pilar c’est du grand art et les arènes de Céret se lève. Le public est prêt à réclamer les deux oreilles. Un silence religieux règne sur les gradins juste troublé par la sonnerie du premier avis. Del Pilar s’engage épée en main mais pinche trois fois. Un second avis sonne et le torero descabelle. Ovation pour le toro. La déception se lit sur le visage du Maestro lors qu’il fait une vuelta chaleureusement réclamée par le public.

Carasucia Javier Cortes

Javier Cortès, à peine remis,  revient de l’infirmerie pour lidier le dernier. Ce sixième est un seigneur toro. Il déborde le torero qui l’accueille à la cape. Le piquero protège son torero en piquant fort à la première et à la seconde. La troisième est plus légère. Le toro ,encasté, est exigeant. Cortes doute. Il lie quand même une bonne série de naturelles. Les suivantes sont plus brouillonnes et ne pèsent pas sur le toro. A droite c’est courageux mais les passes ne pèsent pas non plus. Après une faena inutilement prolongée. Cortes pinche à plusieurs reprises avant de mettre une demie suffisante.  Silence

Thierry Reboul

12 réflexions sur “Céret Escolar : COURAGE et EMOTIONS

  • Tout est dit.
    Et soudain, les larmes ont envahi mes yeux pendant le deuxième combat de Noé Gomez del Pilar. Maestro!
    Belle et grande édition de Céret 2023.
    A l’an prochain Noé!

    Beñat

  • On est d’accord!!!!
    Une première géniale.

  • Commentaire précédent un peu à l’arrache.
    Je précise donc un peu.
    C’était ma première fois à Céret et j’ai été enchanté.
    J’ai vu de tout. Du médiocre au sublime et ce genre de panel me va très bien.
    Dans les trucs qui coincent.:
    Je croyais que Céret tenait particulièrement à son tercio de pique… Mouais.
    Il y a des novilleros qui ferait mieux d’envisager un avenir différent.
    Quoi d’autre??. Rien . Le reste était parfait!
    Des estampes de toros.
    Des toreros avec l’envie
    Le courage poignant d’Alvaro de la calle qui ne s’est pas dégonflé face à un monstre qui pourtant le dominait avec la fin que l’on connaît. Terrible.
    Les escolar… Rien à ajouter tout ceux qui y étaient savent déja.
    Vraiment un bon week-end taurin. Je suis en-chan-té !!!!

  • Et la musique?

  • Pas le moindre tercio de piques à se mettre sous la dent pendant 3 jours, même à Céret. Triste féria. Il est temps de tirer le rideau sur la corrida. Dommage.

    • fais pas ton grognon frederic !!!

  • J’aimerais en voir souvent de tristes férias comme celle-là.

    Beñat

  • c’est vrai que les sicos avaient la flemme.
    et c’est même gomez del pilar qui leur a remué le cul pour qu’ils lâchent leur portable pour jouer.
    je me suis fais la réflexion : céret se prend pour madrid ou quoi ?

  • Terminé définitivement. La dérive constatée ces dernières années atteint même des plazas réputées comme Céret. Comment peut-on se satisfaire d’une féria torista ou il n’y a pas eu le moindre véritable tercio de pique, quand on se dit aficionado a los toros ?
    Perso, je préfère rester sur mes souvenirs des Hernandez Pla de 2003, des Victorinos de la fin des années 90 de Mont de Marsan, des Rocio de La Camara à Vic que de cautionner cette décadence taurine.
    Comme l’a fait l’Anda par le passé, il vaut mieux se saborder et garder son honneur.
    Bon courage et bonne continuation à vous tous.

    • Apres tout tu as tes convictions et elles t’honorent .
      Tu es en droit de refuser cette importance désormais prioritaire du tercio de faena mais le monde est ainsi fait de cycles et de changements.
      Je suis serein avec les quatres ou cinq places qui ne se moquent pas (trop) du monde pour étancher ma soif.
      Abrazo frederic

  • Certes il n’y a pas eu de grands tercios de piques mais beaucoup de toros ont apporté de l’émotion, présentaient de la castes et un danger toujours présent.
    Et en plus j’ai vu une estocade exceptionnelle et un très grand torero Noé Gomez del Pilar.

    Beñat

    • pile poil

Commentaires fermés.

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