Arles. NSP : les Jalabert en imposent, seul Quintana s’impose
Arles. NSP : les Jalabert en imposent, seul Quintana s’impose
La novillada sans picador matinale a été entretenue grâce à un lot de becerros de l’élevage Jalabert Frères encasté et d’excellent jeu, justifiant le salut du mayoral à la fin de la course. Ce n’est pas faire offense aux jeunes toreros du jour de préciser qu’ils ont souvent été en dessous des qualités du bétail. Seul le Cordouan, Manuel Quintana, est parvenu à se hisser au niveau de son eral, par ailleurs récompensé d’une vuelta posthume.
Mettons d’emblée un terme à deux polémiques entendues à la sortie des arènes. La première concerne le mouchoir bleu en NSP. Je parle bien du mouchoir bleu et non pas du mouchoir orange qui effectivement n’a pas sa place dans ce contexte. Certes, règlementairement, la vuelta al ruedo récompense un animal exceptionnel et complet notamment lors du tercio de piques qui permet de juger de sa bravoure. Je pose alors la question : comment récompense-t-on un becerro exceptionnel par son comportement sachant, qui plus est, que la bravoure, si elle trouve sa pleine expression au cheval, se juge aussi lors des deux autres tiers ?
La deuxième polémique concerne la présidente qui demanda à la musique de se taire lorsque Mehdi Savali, certes aujourd’hui simple banderillero mais qui fut dans un autre vie matador de toros, s’est vu inviter à partager les banderilles par « Lisares ». Cette décision a été considéré par la majorité du public, à juste titre, comme un excès de zèle inopportun vis à vis de l’Arlésien, par ailleurs omniprésent durant la matinée.
Résumé
Les erales.
De présentation variée, fonction de leur âge, les pensionnaires de La Chassagne ont tous présenté un grand jeu offrant de véritables possibilités aux novilleros. Mention au 1 récompensé d’une vuelta al ruedo, mais également au 2 et au 6, encastés et de grande noblesse, qui auraient pu prétendre à la même récompense. Le 3 possédait également une excellente charge venant de loin et maintenant le rythme soutenu d’une faena très longue. Seuls le 4, plus faible que ses frères, a été un poil en dessous. Son piton droit était peu clair mais le gauche était excellent . Le 5 restera inédit.
Les novilleros
Manuel Quintana
L’expérimenté Manuel Quintana de l’école taurine de Cordoba hérite donc d’un eral de grande classe,. L’animal a étalé une noblesse magnifique sur les deux bords. Le Cordouan parvient à profiter de ce sucre d’orge. Il propose une faena complète lui permettant de couper deux oreilles méritées et de remporter le prix mis en jeu.
Marco Polope
On peut en vouloir à Marco Polope de l’école taurine de Valencia qui remplace Daniel Artazos blessé à Malaga. Il passe à côté d’un novillo encasté de grande embestida. Auteur d’une faena profilée et en retrait alors que le Jalabert exige engagement et entrega. Il tue d’un vilain coletazo et coupe une oreille après pétition minoritaire.
Manuel Fuentes,
Le local Manuel Fuentes, blessé ici même au mois de juin, est apparu en difficulté face à un utrero qui n’en présentait pas. Il est juste, cependant, de relever un excellent quite par zapopinas en déclenchant la charge par un jeté de montera, au becerro de Polope. Pour le reste, la faena a été brouillonne. Souvent servie sur le passage le premier temps de la passe a été escamoté. Travail laborieux s’éternisant et conclu par un bajonazo après trois pinchazos et deus avis. Salut de sympathie.
Clovis Germain, « Clovis »
Le Nîmois Clovis Germain, « Clovis », de l’école taurine de Béziers, très en vue ces derniers temps, fait aujourd’hui sa despedida en sans picador. Le sort lui réserve un animal flojito dont la charge est courte à droite. Le tercio de banderilles est plaisant. Durant la faena, par excès de confiance, il se fait avertir à deux reprises à tribord. La première se fut sur un remate d’une série de naturelles et la deuxième fois lors d’une série de derechazos. Marqué par ces situations périlleuses, il parvient cependant à exploiter le piton gauche mais sur le pico. Il tue d’un estoconazo, valant à lui seul le trophée attribué.
Pedro Fernandez
Pedro Fernandez, parfait inconnu, remplaçait Jaime de Pedro sans qu’aucune annonce ne fut faite. Le garçon, très « vert », est complètement dépassé par son adversaire qui paraît posséder de belles qualités. Il demeure donc inédit.
Lysio Streppavera, « Lisares »
La bonne surprise est venue de Lysio Streppavera, « Lisares ». L’arlésien a gagné sa place, ce matin, en remportant le bolsin Francis Espejo. Le garçon montre de bonnes qualités. Son toreo est un peu électrique mais il fait preuve d’une grande lucidité en captant les qualités d’un adversaire encasté. Sa marge de progression est importante. Estocade en place, transperçante. Nouvelle épée en place efficace. Oreille justifiée et le garçon donne envie de le revoir.
La novillada vue par l’objectif de Daniel Chicot
Conclusion
Matinée durant laquelle le public ne s’est pas ennuyé une minute. Le comportement du bétail des Frères Jalabert y est pour beaucoup.
Fiche technique
- Arènes d’Arles, novillada non piquée des Prémices du Riz. Erales de Jalabert Frères
- Manuel Quintana (École taurine de Cordoba) : 2 Oreilles
- Marco Polope (École taurine de Valencia) : Oreille
- Manuel Fuentes (École taurine du Pays d’Arles) : Salut
- Clovis (École taurine de Béziers) : Oreille
- Pedro Fernando (Pérou) : Silence
- Lysio Strepparana « Lisares » (École taurine du Pays d’Arles) : oreille
- Vuelta al ruedo du 1er eral.
- Salut de Mehdi Savali
- Sortie a hombros de Manuel Quintana.
- Salut du mayoral
- Entrée : 1/3
Olivier Castelnau
