Hagetmau: joyeux anniversaire à La Cinco

Hagetmau: joyeux anniversaire à La Cinco

La Peña d’Hagetmau « A Las Cinco de la Tarde » avait mis les petits plats dans les grands pour fêter son 45ème anniversaire. Très bien organisée, la Fiesta Campera a connu une belle entrée dans un village où il est souvent difficile de mettre du monde sur les gradins des arènes. Succès taquillero mais aussi succès artistique avec un très bon novillo de Gallon et deux faenas à deux oreilles de Juan del Alamo et de Dorian Canton.

Cet annivesaire réussi en appelle d’autres pour les cinquante et puis pour les soixante ans (c’est important les 60 ans) de la Peña.

Les toreros

Les plus anciens

Alberto Lamelas est tombé sur un toro qui manquait de race. Il a dû batailler pour le garder au centre du ruedo. Le Madrilène a fini sa faena dans les planches avant de mal tuer.  Ce fût compliqué avec les aciers. Salut.

On a retrouvé la tauromachie de Juan del Alamo avec beaucoup de sincérité et cette manière particulière de guider la charge du toro. Point positif, le torero a été calme, malgré un trac certain, ce qui lui a permis de construire une faena intéressante sans se laisser submerger par ses émotions. Il a coupé deux oreilles après une épée rapide d’effet. Del Alamo mérite probablement d’avoir une seconde chance après ses ennuis de santé et sa blessure de la Copa Chenel. Deux oreilles

Les plus jeunes

Dorian Canton avait le sourire quand il a quitté les arènes d’Hagetmau. La noblesse et la classe du troisième (ganaderia Gallon) lui ont permis de vraiment toréer et de le faire avec sincérité et élégance. Le novillo était bon à droite et à gauche. Il a répondu à toutes les sollicitations du torero. Il est peu fréquent de rencontrer un novillo pareil et le Béarnais a su en tirer le meilleur du meilleur. Deux oreilles

Si Dorian Canton a pu associer entraînement et plaisir, pour Solal cela a été plus compliqué. Son Gallon se défendait dans la muleta. Il nécessitait patience et autorité ce qu’a très bien fait le Nîmois sur une série de naturelles au milieu de la faena. Puis le toro est allé à menos. Une oreille après une conclusion un peu longue.

Les novillos

On retiendra de ce desafio amical entre les ganaderias Durand et Gallon, l’excellent novillo de la ganaderia Gallon sorti en troisième position. Dommage que sa morphologie ne lui ait pas permis de sortir dans une course « formelle ». Beaucoup de classe, de race et une noblesse supérieure, il a permis à Dorian Canton de prendre du plaisir à le toréer et au public présent d’apprécier la prestation du toro et du torero.

Pour Durand, le meilleur a été le second noble avec beaucoup de fixité, il a permis à Juan del Alamo de couper deux oreilles.

L’autre Gallon et l’autre Durand ont été plusieurs tons en dessous.

Fiche technique :

• Arènes d’Hagetmau, 45 ans de Peña « A la Cinco de la Tarde« , Fiesta Campera. Reses de Durand (1er, 2nd) et Gallon.
  • Alberto Lamelas : salut
  • Juan del Alamo : deux oreilles
  • Dorian Canton : deux oreilles
  • Solal :oreille
• Vuelta au troisième novillo
• Président: Monsieur Ducamp
• 4 piques, cuadra Bonijol
• 500 entrées payantes
• Grand ciel bleu et coups de soleil programmés.

La Fiesta Campera vue par l’oeil de Romain Tastet

Novillo à novillo

Novillo numéro 12 Ganaderia Durand Alberto Lamelas

Le premier est un Durand. Il est suelto.  Alberto Lamelas finit par le fixer. Le toro prend un puyazo en poussant.  Après un quite par tafalleras, le Madrilène débute sa faena par des cambiadas.  Le novillo vient avec force.  Cite de loin,  le toro est noble mais désordonné.  La corne gauche est compliquée. Puis l’animal part aux tablas.  Lamelas insiste par des naturelles. Le toro est décomposé et de plus en plus querencioso. Le torero lui impose trois naturelles et des pechos dans le terrain des planches. Avec autorité et efficacité , il tire une série à droite. Final méritoire à droite, manoletinas le Durand veut aller en querencia. Un pinchazo précède une quasi entière contraire,  le novillo tarde à tomber. Salut

Novillo numéro 14, Ganaderia Durand Juan del Alamo

Le second,très typé Miranda de Pericalvo, est reçu, par Juan del Alamo par des véroniques en douceur. Il prend un picotazo en sortant seul. Très joli quite au centre du ruedo,  El Santo pose une bonne paire de banderilles.  Del Alamo commence par doubler le novillo.  Le Durand est noble avec de la fixité. Première bonne série à droite, la seconde est meilleure. Cite de face,  Del Alamo torée avec beaucoup de sérénité. Bonne série à gauche, la suivante manque de transmission. Le novillo est allé à menos.  Retour à droite,  beaucoup de sincérité dans les derniers muletazos, l’épée résulte contraire et efficace.  Deux oreilles

Novillo numéro 36 Ganaderia Gallon Dorian Canton  Gallon 36

Cornicorto mais costaud le premier Gallon met la tête dans la cape de Dorian Canton.  Il prend un puyazo sans beaucoup s’employer. Le béarnais fait un bon quite par chicuelinas.  Il entame les débats par le haut puis enchaîne par des derechazos. Le novillo est noble mais juste de forces. 

Dorian lie une bonne série à droite, le bicho humilie. Il laisse respirer le Gallon puis reprend par des naturelles. L’animal a beaucoup de classe et sa bravoure lui fait surmonter son manque de forces.  Main très basse,  les naturelles suivantes sont les meilleures de la faena.  Le toro permet de toréer et Dorian Canton ne manque pas de profiter de la classe de l’animal. Final tout en finesse,  l’épée est en place et efficace  deux oreilles et mouchoir bleu. 

Novillo numéro 58 Ganaderia Gallon Solal

Joli novillo bien fait,  le quatrième met bien la tête dans la cape de Solal. Il prend un puyazo en poussant.  Le torero enchaîne par un quite par tafalleras et chicuelinas.  Bon tercio de banderilles, le nimois commence sa faena de rodillas.  Le novillo est noble mais un peu désordonné. A mi-distance, il est brusque. A gauche,  Solal, prend son temps, baisse la main et l’oblige.  A ce moment-là le toro se discipline un peu.  La suite est appliquée mais le toro  n’a pas les qualités du précédent. Redondos brouillons , la faena va à menos. Le nimois réduit les terrains et finit par des luquesinas. Entière en deux temps et perpendiculaire,  3 descabellos et la fiesta caméra prend fin.  Oreille

Thierry Reboul