Méjanes, un festival 3 étoiles
Méjanes, un festival 3 étoiles
C’est maintenant une tradition. L’association 1toro pour 1rêve d’enfant de Marc Serrano organise le 19 octobre son Festival caritatif aux arènes de Méjanes. Les fonds recueillis seront partagés, comme l’an dernier, entre deux associations qui s’occupe du bien être des enfants à savoir le Service de Pédiatrie de l’Hôpital d’Arles et le dispositif d’éducation « Les Capitelles » de Nîmes. Tertulias a rencontré Marc Serrano qui nous a présenté l’édition 2025 de ce Festival.
Tertulias : « Quel bilan tires-tu du bilan du Festival de l’an dernier ? »
Marc Serrano : « L’an dernier nous avons pu partager 18179 € entre le service pédiatrique de l’Hôpital d’Arles et Les Capitelles de Nîmes. Je suis content à la fois du résultat financier et artistique. Les toreros ont pu s’exprimer. Il y a eu des toros intéressants. Des oreilles ont été coupées et le public est sorti des arènes content. Sans faire du triomphalisme, je suis satisfait de cette édition 2024.

On peut toujours espérer avoir plus de monde mais nous sommes sur la même dynamique que les années précédentes. Bien entendu on va essayer de faire encore mieux au plan économique cette année. Pour ce qui est du résultat artistique, cela ne dépend pas de nous. Il faut que la météo soit favorable, que les toreros soient en forme et que les toros embistent. C’est la magie de la tauromachie. »
Tertulias : « Le déménagement à Méjanes a été très favorable, mais en matière de fréquentation, il semblerait y avoir un plafond de verre, comment l’expliques-tu ? »
Marc Serrano : « On a du mal à passer la barre des mille personnes. Nous n’avons pas encore dépassé cette fréquentation. Honnêtement je n’ai pas la réponse. En fin de saison, mobiliser les gens c’est toujours un peu plus difficile. Au plan local, il y a toujours de grosses courses camarguaises en particulier à Lunel. Cela peut nous enlever 100 à 200 personnes.
En dehors de ces férias, c’est plus difficile de remplir les arènes. Pour cette année à date, il semblerait qu’il y ait plus de réservations que les années précédentes. Mais dans une période où la météo peut varier, il est difficile d’en tirer des conclusions. Il y a eu mes deux passages à la télé qui ont fait du bien en faisant parler du festival. Mais tout se jouera dans la dernière ligne droite. Dans le temps on va essayer de progresser petit à petit . »
Tertulias : « Comment est construit le cartel du Festival ? »
Marc Serrano : « Avant tout, il faut avoir des toreros qui aient envie de jouer le jeu. C’est tout à l’honneur de ceux qui viennent. La base du cartel ce sont des gens motivés par notre projet. J’essaie de mettre, et ce sera le cas cette année, 50% de toreros français. A mes côtés, il y aura les deux novilleros ( 1 avec et 1 sans picador). Adrien Salenc et Juan Leal étaient prêts à venir. Mais entre temps ils ont eu des engagements à cette date. Ce n’est que partie remise. J’en ai contacté d’autres qui ont décliné l’invitation. J’ai essayé de trouver des toreros confirmés et avec une certaine actualité. »
Tertulias : « Comment s’est donc opéré le choix des acteurs du Festival 2025? »
Marc Serrano : « Jimenez Fortes est un des toreros que les aficionados ont envie de voir cette année. Il a été présent avec de grandes après-midi dans pratiquement toutes les férias. Il est surtout et c’est important sensible à la cause. Daniel Crespo, est un torero que l’on n’a pas vu en France. Il a eu une saison intéressante avec en particulier la Copa Chenel et un triomphe au Puerto de Santa Maria. Il peut être une belle découverte pour les aficionados.


Octavio Chacon a déjà participé au festival quand il se faisait à Samadet. On le connait, il a une Peña dans le Sud-est. Je l’ai vu très bien en fin de saison lors d’une corrida télévisée à Ubrique. Puis il a manifesté son intérêt pour le projet en m’appelant pour se proposer. Le novillero sera Clément Hargous. La première année, il avait remporté le Bolsin du matin. Je l’ai vu à Millas en fin de saison où il a triomphé. Je l’ai trouvé très bien pour un novillero qui a peu toréé. C’est une belle opportunité à lui offrir. Lui aussi s’est proposé pour participer au Festival. »


Tertulias : « Est-ce que cela sera pour toi la manière de fêter tes 25 ans d’alternative. »
Marc Serrano : « On devait fêter les 25 ans lors d’une corrida. Cela ne s’est pas fait. Qui sait peut-être finalement fêtera t-on les 26 ans. Pour ma part c’est toujours un plaisir de toréer et de participer. Le Festival, pour moi, c’est une double tension le même jour. Je m’entraine régulièrement mais, pour cette occasion, je donne un coup de boost à ma préparation. J’ai une obligation de double résultat mais cela reste un plaisir, sinon je ne le ferai pas.»
Tertulias : « Par rapport à cette double casquette, comment vivrais tu les deux hypothèses extrêmes : tu triomphes mais l’entrée n’est pas celle espérée, ou tu connais une journée sans et les gradins sont pleins.»
Marc Serrano : « Je le vivrais de manière mitigée. Dans ma tête je sépare les deux. Il y aura une partie de satisfaction et une partie plus mitigée qui m’oblige à tirer les conséquences de ce qui n’allait pas pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Mais dans tous les cas, pour moi, cela reste une jolie aventure. »
Tertulias : « Cela fait maintenant quatre ans que le Festival se déroule à Méjanes. Le choix du lieu est-il définitif ? »
Marc Serrano : « Pour le moment, il n’y a pas de raison qu’il ne le soit pas. Mais dans la vie, rien n’est éternel et plein de choses rentrent en ligne de compte. A ce jour, je remercie la famille Guillot qui nous met à disposition les arènes et nous aide beaucoup dans l’organisation, ainsi que Michèle Ricard et son équipe. A ce jour tant que toutes les parties seront contentes, il n’y a pas de raison de changer. »
Tertulias : « Qu’est ce qui fait que cela devient une habitude de te voir sur les plateaux télévision ? Qu’apportent ces interventions et quels retours en as-tu ? »
Marc Serrano : « Au niveau général, la politique de la chaise vide n’est pas bonne. Nous avons connu une époque où Simon Casas était omniprésent dans les medias. Avec le recul cela faisait partie des raisons qui donnaient envie à des gens de venir aux arènes. A partir de 2000, il s’est mis en recul, on a vécu replié sur nous-mêmes et monde taurin a cultivé l’entre-soi. Y-a-t-il une relation de cause à effet? Il y avait un peu moins de monde aux arènes. Avec la période Caron, par hasard je me suis retrouvé à faire deux plateaux télé l’un avec Pascal Praud et Cyril Hanouna.
Au travers des retours que j’en ai eus, j’en ai conclu que de ne pas aller à la télé était une erreur. Pour beaucoup de personnes si tu ne passes pas sur le petit écran, tu sors de la société et on ne pense plus à toi. Sur les réseaux sociaux après le passage chez Hanouna, j’ai reçu une centaine de messages. Au delà des10% d’insultes de la part d’antis et 30% d’aficionados reconnaIssants, tout le reste venait de personnes qui ne me connaissaient pas. Les messages étaient positifs et exprimaient une envie de venir aux arènes. Passer à la télé de manière réfléchie ou du moins contrôlée, nous a donné de la visibilité. »
Tertulias : « Qu’en a-t-il été de deux dernières interventions en 2025 ? »
Marc Serrano : « L’an dernier Pascal Praud (cnews) m’avait reçu pour parler de Méjanes. Cette année, il y a eu le concours de circonstances de l’influenceur-espontaneo de Nîmes et l’annonce du Festival. J’avais déjà prévu de faire une annonce à Paris comme chaque année. Hanouna m’avait contacté. Je ne sentais pas trop le contexte cette fois-ci. Praud m’a invité mais c’était déjà dans les tuyaux avant l’évènement nîmois.
Il y a eu aussi, le passage sur RMC aux Grandes Gueules. Il y avait encore cet influenceur avec une habituée (Barbara Lefevre) habituée des tribunes anti-taurines et des bêtises inhérentes. J’en retire quelque chose de positif. Cela a permis de parler du Festival ce qui est pour moi important. Cela a aussi donné une visibilité positive à la tauromachie et permis de présenter un autre son de cloche. Quand on entend ce qu’ils osent dire en notre présence, cela serait pire en notre absence. Ce n’est pas toujours agréable de le faire mais il faut y être. »
Tertulias : « Pierre Gagnaire (chef cuisinier 3 étoiles) est le parrain du festival. C’est une personnalité connue et reconnue. N’a-t-il pas eu peur d’associer son nom et son image à la corrida ? »
Marc Serrano : « Je lui en avais déjà parlé une année précédente. Pour des raisons d’agenda cela n’avait pas pu se concrétiser. Il n’a jamais eu de craintes et a dit oui de suite car il ne se cache pas d’être aficionado. Le parrain est toujours une personne qui se revendique ouvertement aficionada. Jamais il n’a exprimé de réserves. Je l’ai rencontré souvent à l’occasion des Férias de Nîmes. On a beaucoup d’amis en commun ce qui nous a permis de se connaître plus intimement. En plus de ses talents de cuisinier, c’est une belle personne. »

Tertulias : « As-tu trouvé facilement, en cette année de pénurie, des toros ? »
Marc Serrano : « Curieusement je n’ai pas eu de problème pour trouver des toros cette année. Tout le monde m’a dit oui très rapidement. Par contre, je pense, qu’il n’aurait pas fallu que j’en ai besoin d’un toro supplémentaire. J’en profite pour remercier tous les éleveurs, tous les professionnels quels qu’ils soient, les sponsors, les bénévoles de l’association. »
Tertulias : « Les arènes seont décorées , qui sera en charge de le faire? »
Marc Serrano : « Cette année ce sera Lilian Euzéby. C’est l’artiste peintre nîmois qui a fait l’affiche du Festival. Cela a d’autant plus de sens qu’il est très proche de Pierre Gagnaire. Dans beaucoup de ses restaurants, dont l’Imperator, il y a des peintures de Lilian. »
Tertulias : « Il y aura, et c’est une nouveauté cette année, une première journée. Pourquoi? »
Marc Serrano : «Hervé Galtier m’a demandé un jour comment les aficionados practicos pouvaient s’associer à notre projet. C’est difficile d’intégrer une tienta dans le programme déjà chargé de la journée. On s’est mis d’accord sur un tentadero avec des vaches de Turquay organisé la veille à 15h30. L’entrée sera gratuite. L’AFAP fera un don pour les enfants. Le soir, il y aura une soirée à La Bergerie au cours de laquelle Pierre Mailhan se produira comme chanteur. Ce sera dans un esprit festif, familial et taurin. Cela permettra à ceux qui viennent de loin d’avoir, la veille, un spectacle, dans le même esprit. »
Tertulias : « Quel est donc pour résumer, le programme de la journée du dimanche? »
Marc Serrano : « Comme chaque année à 10h30, il y aura le bolsin. Les vaches seront d’El Campo. Chacune sera torée par deux élèves des écoles taurines françaises. Pour Adour Aficion, ce sera Jules Dujols, pour Arles Manuel Fuentes, Béziers Esteban Navarro, Pour l’AFAP Matias Sauvaire et Dorian Garcia , et un indépendant Rémy Asensio. Le public votera à l’issue du Bolsin pour désigner le novillero qui intègrera le cartel de l’après-midi. Ensuite, il y a aura l’apéritif et le repas puis à 15h30 ce sera l’heure du Festival.»
Tertulias : « Quels sont les tarifs?»
Marc Serrano : « Cette année, la gestion du repas et du spectacle ont été séparées. En ce qui concerne le repas, il faut appeler directement le restaurant de Méjanes au 04 90 97 10 10 . Pour la partie taurine la journée est à 30 euros. Pour ceux qui ne viendrait qu’à un des spectacles, le Bolsin est à 7euros, le Festival est à 28 euros. Les réservations se font au 06 22 12 54 05 ou sur 1toro1revedenfant@gmail.com. »
Suerte à l’organisateur et toreo, et merci Marc pour le travail que ton équipe et toi vous réalisez pour les enfants.
Propos recueillis par Philippe Latour et Thierry Reboul.