Le moment d’après
Le moment d’après
Jour pour l’histoire à Madrid
Alors, celle-là on l’avait pas vu venir..
Le dia de hispanidad clôturait une journée de double « no hay billetes ». En matinée à l’initiative de Morante de la Puebla, un retour en noir et blanc sur des toreros inoubliables et inoubliés. Curro Vazquez et Cesar Rincon ont en quelques minutes montré à toutes et tous ce que voulait dire être torero. L’âge ne change rien à l’affaire .. De sa barrera céleste, Antoñete a dû apprécier et griller quelques cigarettes supplémentaires devant cet hommage au toreo eterno et à la tauromachie classique si éloignée de certains contorsionnistes d’aujourd’hui.
- Madrid. Toro de El Capea (1º) et novillos de Garcigrande et José Luis Osborne (6º).
[📹 𝗥𝗘𝗦𝗨𝗠𝗘𝗡] En video, el resumen de una mañana para la historia de #LasVentas. pic.twitter.com/WJCdnTkDla
— Plaza de Las Ventas (@LasVentas) October 12, 2025
Le seisme
Arrive l’après-midi, jour de départ pour un guerrier de l’arène Fernando Robleño. Un torero cantonné aux batailles obscures alors que son toreo méritait sûrement autre chose. La première moitié de la corrida était plutôt pesante, faute de Garcigrande à la hauteur de l’évènement et puis tout bascula dans l’irréel.
On sent Morante plein d’envie et sur une dernière passe de capote le Garcigrande l’envoie dans les airs. Le corps lourd de l’artiste retombe sur le sable et le temps s’arrête, le torero ayant bien du mal à se remettre debout et à retrouver ses esprits.

Morante tente absolument après avoir ravalé une crise de larmes de se remettre en condition, étonnant. Il revient finalement en piste pour servir une faena ciselée, et parsemée de passes d’une proximité et d’une entrega totale. L’estoconazo fait basculer l’arène qui demande et obtient les deux pavillons ravissant beaucoup, faisant grincer quelques dents pour certains sceptiques. Peu importe, là n’est pas le plus important, car après avoir effectué son tour d’honneur, le torero de La Puebla s’en va pleine piste, en pleurs et dans la stupeur générale et une ovation grandissime, se couper lui-même la coleta. Morante s’en va, sans possibilité de retour, l’histoire taurine de ce torero que certains considèrent comme un (sinon le) des plus grands de l’histoire se finit un jour du dia de hispanidad 2025.

Fernando Robleño donnera tout pour partir comme un grand et il y arrivera au cinquième que seul un coup d’épée mal placé empêchera de sortir par la grande porte que sa carrière aurait méritée… voilà c’est fini! Ha non, Sergio Rodriguez confirmait, sûrement que lui seul, s’en souviendra. L’histoire est cruelle parfois! Sergio Rodriguez le liquidateur! Il confirme et deux toreros se coupent la coleta.
Dernier adieu
Morante porté par une foule immense sortait par cette grande porte qui fut, pour lui, une maîtresse bien capricieuse. Quel manque de respect de la part de cette jeune aficion qui n’eut de cesse d’arracher des bouts de costumes de l’andalou. La savoir vivre et le savoir être ne sont pas des valeurs en vogue aujourd’hui. Le reste appartient à l’histoire. Morante de la Puebla torero clivant. Vient le temps des hommages, des pleurs pour certains mais aussi des sentiments de soulagement, de contentement pour d’autres. En tout cas José Antonio Camacho a réussi sa sortie avec art, courage et panache. Adieu l’artiste.

- Madrid. Toros de Garcigrande. Morante de la Puebla silence, 2 oreilles Fernando Robleño silence, oreille Sergio Rodríguez saluts (avis), palmas.
Voir le résumé vidéo
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Pour notre part, plutôt que partir dans des circonvolutions sans fin sur ce départ.. nous vous donnons à relire la chronique écrite lors des deux oreilles et le rabo de Séville pour savoir quels sont nos sentiments :
Et pour terminer quelques photos qui déjà appartiennent à l’armoire aux souvenirs!
La plus belle façon de partir
Beñat