Garlin novillada, à Norte la Grande Porte

Julio Norte est sorti par la Grande Porte de Garlin pour la novillada de printemps de Garlin.

De cette première novillada garlinoise de l’ère post-pedraza on retiendra surtout le grand novillo de Domecq Nuñez sorti en premier lieu, la classe et le technique d’Aaron Palacio et l’estocade de Norte au dernier

On se souviendra aussi de cette novillada comme la dernière en France du picador Laurent Langlois auquel les aficionados disent merci pour sa longue et belle carrière au service de notre Culture.

Les novillos

Quand le brave et encasté premier novillo a fait la vuelta, beaucoup pensaient avoir trouvé les successeurs des Pedraza de Yeltès. Hélas les cinq novillos de Domecq Nuñez suivants étaient loin d’avoir la classe du premier. Tous étaient très bien présentés, mais ils ont été compliqués, justes de forces et de peu de race. Ce fer faisait ses débuts en piquée et Madrid ne s’est pas fait en un jour. Il reste à la famille Domecq à s’appuyer sur le famille du premier de la matinale et de l’après-midi pour développer ce nouvel élevage.

Les novilleros

Aaron Palacio a montré face à l’excellent premier une fois de plus qu’il sera un novillero à suivre cette temporada. Face à un adversaire encasté et exigeant,  il a toréé avec aguante et une technique aboutie. Dommage qu’il ait mal tué. Son second novillo ne lui a offert que peu d’options.

Martin Morilla, le qualifié de la matinale, est volontaire mais manque d’officio. De plus il a touché deux toros sans fond ni race et a connu des difficultés à l’épée.

Julio Norte fera parler de lui cette temporada, c’est certain. Et il y aura forcément des polémiques car il abuse parfois du trémendisme. Il faisait ce jour ses débuts en piquée et se comporte encore en novillero sin caballos. Sa tauromachie est spectaculaire. Il s’expose, prend des coups et connecte avec le publc. mais manque toutefois de technique sauf à l’épée qui est son point fort. Il coupe deux oreilles au troisième, une de trop. L’estocade au dernier valait à elle seule un trophée.

Le reportage photographique de Philippe Latour

Garlin la novillada en galerie photos

Fiche Technique

• Arènes de Garlin, novillada de Printemps. Six novillos de Domecq Nuñez pour
  • Aaron Palacio : oreille, silence (avis)
  • Martin Morilla : silence, silence (avis)
  • Julio Norte : deux oreilles (la seconde discutable et discutée), oreille (avis)
• Dix piques, cuadra Bonijol, une chute
• Vuelta au premier novillo
• A l’issue du paseo Julio Norte a reçu le prix UCTF du triomphateur des non piquées en 2024 dans le Sud-ouest.
• Un cadeau a été remis à Laurent Langlois qui piquait pour la dernière fois dans une arène française.
• Julio Norte a reçu le prix du triomphateur de la tarde.
• Président : Jean Christian Dabadie
• 3/4 d’arène
• Ciel gris mais pas de pluie

Novillo à Novillo

Aaron Palacio

Costaud et bien armé,  le novillo serre à droite sur Aaron Palacio qui le reçoit à la cape.  Sans mise en suerte, il prend un premier puyazo dans l’épaule.  Il pousse et renverse le groupe équestre coinçant le piquero qui reste sous le cheval de longues minutes. Toujours pas de mise en suerte, le toro pousse avec bravoure à la seconde rencontre.  Échange de quites entre Palacio et Morilla,  le toro est exigeant et met en difficultés les deux novilleros.

Brindis au public,  Début de faena par doblones, le toro charge avec une certaine violence. Palacio aguante et lui impose une bonne série à droite. La suivante pèse sur l’animal et soumet le Domecq Nuñez. Le toro est encasté et Palacio est, en début de faena, à la hauteur du défi imposé par le novillo. A gauche c’est un peu plus compliqué et le torero se fait accrocher la muleta.  C’est mieux quand il reprend la main droite. Le toro finit toutefois par rompre à gauche et permet une belle série de naturelles. Adorños dominateurs, l’épée est malheureusement très basse. Le novillero est bousculé lors de la seconde entrée à matar.  L’épée est caidita mais efficace.  Une oreille et vuelta au novillo.

Martin Morilla

Le second est lui aussi charpenté. Il boîte quand Martin Morilla le reçoit à la cape.  Pourtant économisé à la pique il accuse le coup après le premier tercio.  Norte se met en danger en réalisant un quite par trop spectaculaire. Le novillo ne s’emploie pas au second tercio. Au troisième,  il est vite parado. Morilla fait des efforts mais l’utrero ne permet pas grand-chose.  Malgré les efforts du novillero, la faena ne transmet pas.  Le pensum prend fin avec une épée basse longue à faire effet et deux descabellos. Silence

Julio Norte

Le troisième est gacho mais corpulent La réception de Norte à la cape est spectaculaire. Le novillo prend une seule pique en faisant chanter les étriers. Il est juste de forces. 

Début de faena par cambiadas spectaculaires, le novillo est noble et répète. Norte profite de sa noblesse pour lier de bonnes naturelles. Juste de forces,  l’utrero baisse de rythme,  colle au torero qu’il bouscule.  Norte par nécessité raccourcit les terrains et finit sur une note trémendiste, L’épée est en avant et légèrement tombée. Un descabello.  Deux oreilles,  la seconde injustifiée et contestée. 

Aaron Palacio

Aaron Palacio tente de recevoir le quatrième par une larga de rodillas.  Le’ novillo se freine et est compliqué à toréer à la cape.  Comme le premier,  le novillo s’emploie à la première unique et trop longue rencontre.  Bon tercio de banderilles,  salut de la cuadrilla. Début par le haut,  le novillo est compliqué. Court de charge,  il se défend.  Palacio l’oblige et lie une bonne série à droite.  A gauche,  le toro se défend encore plus et désarme Palacio.  Le toro manque de transmission et est de plus plus difficile à gauche. La faena est plus que méritoire mais elle manque forcément d’émotion. Le torero est bien meilleur que le Domecq Nunez. Un avis sonne et Pamacio tue d’une entière basse après deux pinchazos. Silence

Martin Morilla

Le cinquième se freine dans la cape de Martin Morilla.  Le toro se défend au contact de la pique lors de ses deux rencontres avec le cheval. A la muleta, il est violent et suelto.  Sur le voyage Martin Morilla enchaîne des derechazos brouillons et se fait déborder.  La faena est hachée et ne transmet pas beaucoup. Malgré les efforts du torero,  on s’ennuie. Le novillero pinche plusieurs fois avant de tuer d’une demie.  Silence après un avis

Julio Norte

Le dernier est très lourd. Il accroche la cape de Julio Norte. Il pousse à la première rencontre puis vient de loin mais sort seul à la seconde. Coupant le terrain aux banderilles il met en danger la cuadrilla, salut de Ruben Blasquez. Il est tardo à la muleta.  Norte commence par le haut.  C’est spectaculaire mais brouillon. Le bicho manque de race mais la tauromachie de Norte porte sur le public.  Il alterne passes trémendistes et brouillonnes. Il finit par se faire prendre et termine la faena en jouant sur l’émotion. L’épée est superbe mais le novillo tarde à tomber. Et un avis sonne. Oreille

Thierry Reboul