Alès non piquée : Une oreille pour Nino Julian
Soleil, Mistral et un tiers d’arène pour la non piquée qui ouvre la partie espagnole de la Féria d’Alès . A l’exception du La Suerte manso , les trois autres erales de ganaderias françaises ont offert des possibilités aux novilleros. Mentions spéciales au François André et au Barcelo nobles et donnant du jeu. Le San Sebastian , groggy après un choc contre un burladero, avait beaucoup de potentiel mais n’a pas pu l’exprimer.
Clément Hargous, le plus mal servi, s’est beaucoup appliqué mais son novillo ne permettait pas grand chose. Rafael Ponce de Leon a su améliorer le novillo de San Sebastian mais a mal tué. Le Barcelo a débordé Javier Campos, très vert. Nino Julian a coupé la seule oreille de cette non piquée pour une faena appliquée et intéressante mais un peu en dessous du potentiel du François André.
A l’issue de la novillada, une plaque en hommage à Philippe Cuillé a été découverte à l’entrée des arènes par Max Roustan, Maire d’Alès, et Dominique Cuillé.
Fiche Technique
- Arènes du Temperas 1er festejo de la Féria 2022
- Novillada sans picador, erales de La Suerte, François André, San Sebastian, Barcelo
- Clément Hargous : un avis et silence
- Nino Julian : un avis et une oreille
- Raphael Ponce de Leon : deux avis et silence
- Javier Campos : salut au tiers
- Le prix du triomphateur revient à Nino Julian. Celui de la meilleure épée est attribué à Clément Hargous pour sa seconde entrée à matar.
- un tiers d’arène
- Président: Stéphane Sauvaire
- Soleil et Mistral sont présents à Alès.
L’album complet de la novillada , Photos de Philippe Gil Mir ⤵️
Toro par toro
En premier sort un eral de La Suerte. Haut sur pattes, Clément Hargous l’accueille de rodillas. Tardo, il a tendance à serrer et à venir sur l’homme dès les premiers capotazos. Après un bon tercio de banderilles, le torero girondin brinde au public. A la muleta, le novillo est violent et manque de race. Clément, avec beaucoup d’application, essaie de lui tirer des muletazos à droite. Le bicho, très compliqué, vient par à-coups, avec des hachazos, en se retournant très vite. A gauche, le La Suerte n’est pas meilleur et offre peu d’options au torero. En fin de faena, il va à menos et part aux planches. Après une épée très, très en avant, Clément s’engage pour une bonne entière en place et efficace. Silence pour le torero, certains applaudissent le toro (?).
Le second est un très joli François André parfaitement dans le type Santa Coloma. Il humilie dans le capote de Nino Julian et charge avec de l’entrega. Il inflige une grosse voltereta à Rafael Ponce de Leon sur un quite. Après deux bonnes paires de banderilles sur trois, Nino commence sa faena à mi-hauteur. Le toro est noble et répète. Le nîmois instrumente une faena intéressante et appliquée . Dommage qu’il ne donne pas un peu plus de distance et d’allonge à un eral qui pouvait plus humilier. On retiendra de l’ensemble deux très bonnes séries à droite. Final par manoletinas, avant une entière trasera et atravesada, une oreille pour le novillero et palmas (très justifiées) pour le novillo.
Le troisième, un joli novillo de San Sebastian, heurte avec violence un burladero . Groggy, il tombe à plusieurs reprises. Le Président le maintient en piste (absence de sobrero?). Très faible, il ne sera quasiment pas banderillé. Rafael Ponce de Leon le toréé à mi-hauteur car dès qu’il baisse la main, le bicho tombe. Avec beaucoup d’intelligence et de technique, le novillero aide le San Sebastian à se reprendre. Petit à petit, on se rend compte que le novillo a un vrai fond de noblesse et de classe et qu’il va a mas (à condition de ne pas trop l’obliger). Dommage, il y avait un vrai potentiel chez ce toro. La fin de faena permet à Rafael de réaliser quelques bons muletazos avant de connaître quelques difficultés à la mort, silence.
Le quatrième, Barcelo, est un novillo très costaud mais gacho. Il sort avec beaucoup de gaz et déborde Javier Campos à la cape. L’eral est noble, vient de loin et répète. Malheureusement, le novillero de Valencia est vert et se fait déborder par la caste du toro. Le bicho va a mas sans que le novillero exploite ce potentiel. Un pinchazo, une entière tombée pour conclure une faena qui nous laisse sur notre faim, salut au tiers.
Thierry Reboul