Alès corrida concours: Barcelo ou La Golosina ?

Alès corrida concours: Barcelo ou La Golosina

Les remises de prix en corrida, comme en courses camarguaises, sont toujours sujettes à discussion.

Si le prix du meilleur torero attribué à Sanchez Vara est indiscutable tout comme celui du meilleur picador à Paco Navarette et celui de la meilleure cuadrilla pour celle de Castaño , celui du meilleur toro est discutable.

En corrida concours le premier tiers est prépondérant. Le vainqueur doit être complet dans les trois tiers. Seul le toro de Barcelo, bien que mal lidié par Castaño a coché les trois cases. Le La Golosina, vainqueur de la compétition, a été un grand toro de troisième tiers mais a été discret au cheval.

A défaut de ne pas récompenser le Barcelo, victime d’une lidia défaillante, la non attribution du prix aurait été plus compréhensible.

Les toros

Les toros français étaient la vedette de cette corrida concours télévisée. Le François André n’avait pas de passes à offrir. Le Valverde, violent et décasté, et le Tardieu Frères ont eu la chance d’échoir à Sanchez Vara dont la technique lui a permis d’en tirer quelques séries méritoires.

Le Yonnet , dans les mains de Damian Castaño est passé sans peine ni gloire.

Le Barcelo a eu la malchance de rencontrer Castaño qui n’a pas su montrer qu’il était le toro le plus brave et le plus complet du concours.

Le noblissime La Golosina est malheureusement tombé dans les mains de Miguel Andrades.

Les toreros

Sanchez Vara La été le torero de la tarde. Excellent chef de lidia, il a touché deux toros mansos et de peu de caste. Que ce soit au premier ou au second, il s’est attelé à la tâche et, avec motivation et technique, a cherché à améliorer ses deux opposants. Cela a été difficile avec le dangereux toro de Valverde, mais il a réussi un miracle avec le Tardieu. Il a coupé la seule oreille de la tarde.

Damian Castaño, en plus de mal tuer, n’a pas jouer le jeu de la corrida concours. Il a fait le minimum face au Yonnet et n’a pas en valeur le Barcelo le toro le plus complet de la corrida concours.

Miguel Andrades a pris ce jour l’alternative. Il est trop vert pour figurer au cartel d’une corrida concours. Certes il n’y avait rien à tirer du François André. Mais le torero de Jerez est passé complètement à côté du noblissime La Golosina.

Fiche technique

• Arènes d’Alès, corrida concours de la Féria 2025. Toros dans l’ordre de sortie de François André, Valverde, Hubert Yonnet, Tardieu frères, Barcelo, La Golosina.
  • Sanchez Vara : vuelta (avis) , oreille
  • Damian Castaño : silence (avis), silence (avis)
  • Miguel Andrades : alternative silence, silence (avis)
• Seize piques cavalerie Heyral
• Les prix suivants ont été décernés
  • Meilleur picador Paco Navarette qui a piqué le quatrième
  • Meilleure cuadrilla à celle de Damian Castaño
  • Meilleur torero Sanchez Vara
  • Meilleur toro La Golosina
• Président: Arnaud Imatte
• demie arène
• chaleur étouffante et lourde

La corrida concours vue par l-objectif de Philippr Gil Mir cliquer sur la vignette pour voir les photos https://flic.kr/s/aHBqjCggER

Toro à toro

Toro N°38 Novelon François André Miguel Andrades

Le premier est dans le type de l’encaste mais manque cruellement de tête d’autant plus que ses deux cornes sont escobillées. Juste de force, il est reçu à la cape par Miguel Andrades qui sera mis en danger à plusieurs reprises . Dès le début, il cherche à fuir le combat. Il prend deux puyazos, le premier dans l’épaule, le suivant un peu moins mal placé est pris sans s’employer.

Après un bon tercio de banderilles, Miguel Andrades devient matador de toros des mains de Sanchez Vara sous l’œil de Damian Castaño. Il essaie de commencer sa faena au centre. C’est peine perdue, le toro prend deux passes et part aux tablas. Il est plus près d’une alimania que d’un toro brave. Inquiets le parrain et le témoin sont dans le callejon près du nouveau torero et surtout prêts à intervenir. Le toro n’a pas une passe que ce soit à droite ou bien à gauche. Miguel Andrades, qui rêvait sûrement d’une tout autre alternative, prend l’épée de muerte. Silence.

Toro N°80 Alargatoso Valverde Sanchez Vara

Le second est plus typé Conde de la Corte que ses congénères de la corrida matinale. Veleto, très armé, et avec du volume, il est applaudi à son entrée en piste. Il semble violent et Sanchez Vara le soumet avec efficacité dès les premiers capotazos. Bien mis en suerte, il prend trois puyazos en venant au trot et sans jamais pousser. Après un bon tercio de banderilles, Sanchez Vara le met au centre et l’entreprend sur la corne droite.

Le toro répond au cite avec violence et manque de prendre le torero. Il a le même comportement à gauche. Avec courage et en utilisant son bagage technique, Sanchez Vara va lui imposer des séries courtes où le mérite l’emporte sur l’expression artistique. Il y a de l’émotion mais pas de caste. Le toro est avisé et la mise à mort est risquée et compliquée. Elle est forcément laborieuse mais le public reconnaissant le travail du torero l’invite à faire une vuelta.

Toro N° 59 Conquistador Yonnet Damian Castaño

Le Yonnet est un superbe toro dont l’entrée en piste est ovationnée. Damian Castaño s’emploie au minimum pour le recevoir à la  cape. Le toro prend trois puyazos ne poussant qu’à la seconde rencontre. A la muleta,il le cite de loin. Le Yonnet est tardo et a très peu de charge et manque de race. Au troisième tiers , le natif de Leon va la jouer aussi minimum. A aucun moment, il n’a cherché à corriger le moindre défaut de l’animal et a enchaîné des séries sans grande autorité et sans s’employer oubliant que l’on était en corrida concours. Et en plus la faena s’éternise. Comme à son habitude Castaño tue mal. Silence après un avis.

Toro N°70 Romano Tardieu Frères Sanchez Vara

Le Tardieu, bien présenté, est reçu avec autorité et efficacité par Sanchez Vara. Manso et juste de forces, le toro prend deux piques légères sans s’employer. Après un tercio de banderilles quelconque, Sanchez Vara commence sa faena par des doblones. Le toro est faible et n’a pas de charge. Le torero de Guadalajara va faire une démonstration de ses qualités de lidiador. Petit à petit, il va inventer un toro noble là où il n’y avait que manque de race et de fond. Il arrive à obtenir du Tardieu des séries courtes mais méritoires sur les deux pitons. Comme il tue d’une entière efficace, il coupe une oreille méritée au vu de son œuvre du jour que ce soit face au Valverde ou face au Tardieu.

Toro N°96 Cornalon Barcelo Damien Castaño

Le toro de Michel Barcelo est un peu juste de présentation. Il a tendance à sauter dans la cape de Damien Castaño. Il va livrer au cheval la meilleure pelea de l’après-midi. Avec bravoure, il vient trois fois au cheval et à chaque fois met les reins et fait reculer le groupe équestre. Le toro a de la caste et est exigeant. Il charge avec une noblesse un peu piquante la muleta de Castaño et le met en difficulté sur la première série à droite.  A gauche, il est aussi noble mais semble moins exigeant sur ce piton. Le torero va la jouer facile, enchaînant des séries de naturelles sans s’impliquer vraiment. Il va soigneusement éviter la corne droite ne donnant pas sa chance au toro de montrer ses qualités (ou ses défauts). Comme à son habitude, le cadet des Castaño tue mal. Silence après un avis.

Toro N° 179 Molino La Golosina Miguel Andrades

Le premier toro b de la ganaderia La Golosina ne peut pas cacher ses origines La Quinta. Miguel Andrades le reçoit à la cape avec plus d’efficacité que d’élégance. Mal lidié, mais bien piqué, le toro prend trois puyazos sans beaucoup pousser. Après avoir fait le numéro de la chaise aux banderilles, Andrades nous fait celui de la « Silla al inicio de la faena » oubliant que l’on est en corrida concours. Il se met en difficulté lors de la première série à droite.

Le toro, toro de troisième tiers, est extrêmement noble et suave. Entre d’autres mains nous aurions vu une grande faena. Andrades a du courage mais il manque de style. Il a enchaîné les séries mais est resté en dessous du potentiel du bonbon qui était en face de lui. Quel gâchis, la mise à mort est à la hauteur de la faena. Elle est laborieuse. Silence après un avis.

Thierry Reboul