Boujan, Turquay: Cela aurait pu être une belle journée.
Boujan, Turquay: Cela aurait pu être une belle journée.
Le résumé
Première novillada complète et cinquante ans de la ganaderia Turquay, cela aurait du être une belle journée. C’est ce qu’attendaient Manu Turquay et ses nombreux amis présents sur les gradins. Malheureusement le niveau de Juanillo qui n’a pas su lidier le meilleur novillo, des problèmes de faiblesse et une décision incompréhensible du palco ont gâché la fête.
La canicule a comme samedi grandement pénalisé la taquilla.
Juan Molas et Pedro Luis ont fait le job mais ont mal tué.
Les novillos
Dans le type de l’encaste, certains bien présentés, les novillos de Turquay ont eu des comportements hétérogènes. Le premier a été handicapé par sa faiblesse. Les second, troisième,quatrième et a un degré moindre le cinquième ont été justes de forces mais leur noblesse leur permettait d’offrir des possibiltés de faena. Le sixième, un invalide de gala, n’aurait jamais du être maintenu en piste. Sans l’incident du sixième, la novillada aurait pu être qualifiée de « moyenne ». La non prise de la décision qui s’imposait par le palco l’a rétrogradée à une notation plus basse .
Les novilleros
Juan Molas a eu une premier toro faible pour qu’il puisse s’exprimer. Il a voulu imposer son concept de tauromachie avant de lidier son second comme il devait l’être. Quand il a baissé la main, la faena a pris une autre dimension. Les aciers ont privé le Dacquois de trophées. Salut, silence
Pedro Luis a eu du mal à s’adapter au comportement du toro de Santa Coloma. Quand il a lui aussi baissé la main , il a pu donner de bien meilleurs muletazos. Lui aussi a eu des soucis avec les aciers. Silence et salut.
Juanillo n’avait pas les compétences pour intégrer le cartel du novillada piquée qu’elle soit d’encaste Santa Coloma ou d’un autre encaste. Silence, silence.
La novillada vue par l’objectif de Philippe Gil Mir https://flic.kr/s/aHBqjCjLXH
Fiche technique
- Arènes de Boujan , 2nde novillada de la Féria. Novillos de Turquay
- Juan Molas: salut, silence
- Pedro Luis : salut (deux avis), salut (avis)
- Juanillo : silence, silence
- piques, cuadra Bonijol
- A l’issue du paseo, un cadeau a été remis par les amis de la ganaderia à la famille Turquay pour célébrer les cinquante ans et la première novillada piquée complète de l’élevage.
- Président : Benjamin Boisselier
- 4/10 ème d’arène
- Que calor
Novillo à novillo
Premier novillo Juan Molas
Le premier est haut mais dans le type Buendia. Il se défend dans la cape de Juan Molas. Il prend un seul puyazo en tombant au contact de la pique. Blessé ou très faible, il va tomber également lors du second tercio. Molas commence sa faena par le haut , le Turquay est noble mais trop juste de forces. Le Dacquois s’applique, essaie de mettre en œuvre sa tauromachie épurée et artistique mais sa prestation ne transmet pas à cause du toro. Même si la dernière série est la plus aboutie, la faena est trop longue. Molas salue après avoir pinché puis tué d’une entière contraire.
Second novillo Pedro Luis
Le second est haut et bien fait. Juste de forces, il sort rapidement de la première rencontre avec la cavalerie. La seconde se limite à un picotazo. Début de faena par le haut, le toro est noble. Pedro Luis termine ses premiers muletazos par le haut. Il a du mal à trouver le sitio. Il donne l’impression de ne pas savoir comment prendre le novillo. Lors de la cinquième série, la première à gauche, deux naturelles sont données en baissant la main et le Turquay fonctionne bien mieux. Le novillero se fait déborder puis donne deux séries en muleta en bas et la faena prend une autre dimension car le toro s’emploie . Deux avis sonneront avant que Pedro Luis ne parvienne à tuer son adversaire après plusieurs entrées à matar dont la dernière s’est soldée par un bajonazo. Silence
Troisième novillo Juanillo
Le troisième est applaudi à son entrée en piste. C’est la panique en piste quand Juanillo essaie de le parer. Débordé le novillero le met mal en suerte pour deux rencontres avec la cavalerie lors desquelles il met les reins sans arriver à bouger le cheval. Muleta en main, Juanillo est vert et manque totalement de confiance. Il recule à chaque fois sans arriver à donner une passe digne ce nom. Pourtant le Turquay est noble et ne demande qu’à être lidié. Juanillo finit par aller chercher l’épée. La mise à mort est à l’image de la faena approximative et laborieuse. Silence pour le torero et palmas pour un novillo gâché qui sera resté inédit.
Quatrième novillo Juan Molas
Le quatrième, très bien présenté, est applaudi à son entrée en piste. Il met la tête dans la cape de Juan Molas. Le novillo prend deux puyazos s’impliquant plus lors de la première rencontre. Le Dacquois commence sa faena par des doblones. Il a du mal à trouver le sitio lors des deux premières séries, une sur chaque corne. Il cherche à imposer son contexte de tauromachie avant de lidier le novillo. A partir de la troisième série , il baisse la main. Le toro s’emploie. Naturelles et derechazos prennent une autre dimension et la noblesse du Turquay est mise en évidence. Par la suite , le novillero peut s’exprimer en fonction de sa conception de la tauromachie. Les naturelles sont alors bien meilleures que les derechazos. La mise à mort est laborieuse avec deux épées de gendarmes et plusieurs descabellos. Silence pour le torero et palmas pour le novillo.
Cinquième novillo Pedro Luis
Le cinquième,bien présenté, remate à plusieurs reprises dans les planches. Il se défend lors d’une première rencontre dont il sort blessé. La seconde mise en suerte relève de l’hérésie. Pedro Luis commence sa faena par des doblones . Le novillo semble s’être repris malgré des premiers muletazos qui sont trop violents. Le Péruvien change de stratégie. Il baisse la main et le novillo s’emploie dans la muleta. La suite de la faena comporte de bons passages sur chaque piton. Les derniers muletazos, en réduisant les distances, sont moins intéressants. Pedro Luis pinche deux fois, entend un avis puis tue d’une entière tombée et salue, Palmas au toro.
Sixième novillo Juanillo
Le sixième est un invalide. Il tombe à plusieurs reprises avant d’être paré puis mis en suerte pour être piqué par Juanillo . Si le règlement ne prévoit pas de changer un toro faible, il est évident qu’un tel invalide rentre dans la case « toro ayant un problème avant d’entrer en piste » .
Comme un arbitre se doit de siffler un en-avant de 5 mètres, un palco doit sortir un mouchoir vert dans un pareil cas et faire sortir le sobrero qui était dans le camion comme le règlement l’exige. Celui de la course du jour sort le mouchoir blanc et ne change pas le toro. Résultat il n’y aura pas de faena, le toro étant figé dès le début du troisième tiers. La partie aficionada du public râle à juste titre, se fait insulter par une petite fraction des gradins.
Ce qui se passe en piste et sur les gradins n’est pas dans l’éthique de la corrida. L’ambiance devient désagréable dans les arènes. La novillada et la féria se terminent en eau de boudin sur une mauvaise note. Il y a des lignes de règlement à recopier qui se perdent.
Thierry Reboul