Madrid, Alcurrucen: heureusement Palacio

Le titre de cette reseña a failli être « Madrid, Alcurrucen : second flop ».  Aaron Palacio a sauvé la tarde en construisant une bonne faena face au seul novillo de la tarde digne d’intérêt.

Sergio Sanchez et Javier Zulueta ont fait ce qu’ils ont pu

A l’exception du cinquième, les Alcurrucen (et le sobrero de Montealto) ont été mauvais.

Les toreros*

 Sergio Sanchez est un torero appliqué. Mais avec deux novillos justes de forces sans race et sans transmission, il est difficile de s’exprimer et encore moins de briller.

On sait qu’Aaron Palacio est un très bon novillero. Son premier ne permettait rien. Il attend le cinquième avec motivation à porta gayola. Le novillo est noble et transmet. Le torero de Zaragoza ne laisse pas passer l’occasion de construire une bonne faena avec d’excellents passages à gauche. La mis à mort est un peu laborieuse mais Palacio coupe quand même une oreille.  

Javier Zulueta est un torero sévillan et sa tauromachie est sévillanne. Difficile pour lui de l’exprimer, même si quelques détails de ses faenas ont été de qualité, avec deux toros sans race, ni fond.

Les novillos

Pas grand-chose à retenir d’un lot d’Alcurrucen (complété par un sobrero de(Montealto) justes de forces, sans race et sans fond. Seul le cinquième a été à la hauteur de ce que l’on attend d’une novillada d’Alcurrucen dans les arènes de Las Ventas. Cinq toros mauvais et un bon, c’est très peu.

Fiche Technique

• Arènes de Madrid , 1ére novillada de la San Isidro . Novillos de Alcurrucen dont un sobrero (2^nd bis) et un sobrero  de Montealto (3^ème bis).
  • Sergio Sanchez:  silence (avis),  silence
  • Aaron  Palacio  :   silence (avis), oreille (avis)
  • Javier Zulueta : silence, silence
• Les trois novilleros se sont présentés ce jour à Madrid   
•  Douze piques, 
• 515 , 539 , 535 , 494 , 504 , 516 Kg
• Président : Victor Oliver Rodriguez
• 19776 spectateurs, de quoi faire rêver nombre d’organisateurs de novilladas
• ;
• Météo agréable

Novillos à novillos

Amable Sergio Sanchez

Le premier est typé Alcurrucen. Il sort abanto et ne s’emploie pas dans le capote de Sergio Sanchez. Il prend un premier puyazo sans s’employer et sort seul de la seconde rencontre. Quite court mais de bon niveau de Aaron Palacio, Sergio Sanchez répond par des aragonesas. Brindis au public, le novillero attaque par des statuaires puis cambiada et pecho. Il continue à droite. Le toro , toréé à mi-hauteur, se défend dans la muleta.

A gauche, l’Alcurrucen a une charge courte d’autant plus que le torero ne baisse pas la main. Sanchez reprend la main droite, il a du mal à canaliser son adversaire. S’en suivent des naturelles sans l’épée, le torero trouve le bon sitio et la faena monte d’un ton. Un extraño met en difficulté Sergio Sanchez. Deux derechazos et il va prendre l’épée de muerte. Le final par bernardinas réveille un public jusque là très froid. L’épée est défectueuse, un avis sonne et le Nuñez va mourir aux planches. Silence

Colegial Aaron Palacio

Le second est sérieux de présentation. Aaron Palacio le met en suerte en rematant par une chicuelina. Première pique trasera, le toro, juste de forces, pousse sur une seule corne. Le 7 proteste. Le second puyazo est tout aussi trasero mais la rencontre ne dure que quelques secondes.  Le toro est vraiment faible, le président sort le mouchoir vert.

Zambombero Aaron Palacio

Le premier sobrero est un Alcurrucen. Il est très sérieux de présentation. Il se défend dans la cape de Aaron Palacio. Puyazo trasero, le toro ne s’emploie pas. Mieux piqué, il ne s’emploie pas plus à la seconde rencontre. Le quite de Zulueta est applaudi par le public. Début par derechazos, le toro est noble et charge avec une certaine alegria mais il n’humilie pas. Première série à droite, le novillero pèse sur le novillo.  Cite de loin, le Nuñez désarme Palacio lors de la série suivante.

A gauche, il est plus violent. Changement de main, les muletazos sont plus assurés et le toro passe mieux. La faena est bien construite, appliquée et efficace. Elle manque un peu de transmission. Le novillo cherche à partir aux planches et Aaron Palacio va chercher l’épée de muerte. La première entrée à matar se solde par un pinchazo. Un avis sonne. La seconde se traduit par une entière delantera rapide d’effet. Silence

Jaboncito  Javier Zulueta

Javier Zulueta reçoit le troisième par des véroniques en douceur. Il se fait désarmer en fin de réception du novillo. L’Alcurrucen semble fragile du train arrière. Il prend un premier puyazo sans s’employer. Il va deux fois au tapis et les « Florito’s Boys » entrent en action.

Tarbernero (Montealto) Javier Zulueta

Le second sobrero est un Montealto.Pas des plus jolis avec un morillo proéminent mais pas de cou, il tombe avant que Javier Zulueta ne lui donne une passe de cape puis fait une quasi vuelta de campana. Il met les reins à la première rencontre et manque d’envoyer le cavalier au tapis puis sort seul de la seconde rencontre. Nouvelle chute sur un quite de Sergio Sanchez. Le 7 commence à scander « toros, toros ! » d’autant plus que le Montealto chute à nouveau au second tercio.

Brindis au public accueilli de manières diverses. Le sévillan commence par des doblones et passes hautes, l’animal va une fois de plus au tapis. Le Montealto est noblote mais doit être toréé à mi-hauteur. Les naturelles sont élégantes mais le toro n’a qu’une moitié de charge. C’est bien fait mais l’absence de toro se fait cruellement sentir. Zulueta n’insiste pas. L’estocade est quasi entière mais basse et de travers. Le Montealto tombe mais cette fois-ci, il ne se relèvera pas. Silence

 Clarinete Sergio Sanchez

 Le quatrième est le plus léger du lot. Il humilie dans les premiers capotazos de Sergio Sanchez (à droite) puis se défend. I prend deux piques, la première carioquée sans s’employer. Aaron fait un quite par tafalleras . Le torero de  Badajoz commence sa faena par des derechazos, le premier cité de loin. Le novillo est noble mais juste de forces.  Il ne tient pas la série et tombe. A gauche, le torero instrumente de bonnes naturelles mais le toro est handicapé par sa faiblesse et manque de race. Sergio Sanchez réduit les terrains mais le toro n’a plus de charge. Un pinchazo, un autre pinchazo hondo celui-là et un descabello pas tout à fait règlementaire et on passe au suivant. Silence            

Burlon   Aaron Palacio

 Pour réveiller le public, Aaron Palacio attend le cinquième à la porte des toriles.  Il enchaîne sur des véroniques qui essaient de fixer un novillo suelto. Mal piqué par Espartaco, il ne s’emploie pas sous le fer. Javier Zulueta fait un très bon quite par chicuelinas et media. Palacio commence sa faena par des derechazos et pechos de rodillas. Le toro semble avoir un peu plus de race que ses précédents congénères. Il est noble, répète et transmet.

Après une bonne série à droite, Palacio enchaîne sur des naturelles allurées. Il reprend la main droite et torée avec autorité et classe. Le public est sorti de sa torpeur et apprécie les naturelles suivantes. La dernière série, de face et sincères, sont les meilleures de la faena (et de la tarde). L’épée est engagée, elle résulte légèrement tendida. Le toro tarde à tomber et un avis sonne. Deux  descabellos sont nécessaires. Une oreille, palmas au toro.

Socarron Javier Zulueta

Le sixième est un peu juste de tamaño. Il montre des signes de faiblesse quand Javier Zulueta le reçoit à la cape.  L’Alcurrucen prend deux puyazos traseros sans pousser. Brindis à Luis de Pauloba. Le sévillan entame sa faena par des doblones. L’animal est tardo et charge sans grande conviction. Zulueta le torée à droite avec douceur passe à passe. C’est bien fait, et même méritoire, mais le toro ne transmet rien. A gauche, le toro ne s’emploie pas, il est aplomado. Malgré les efforts du torero, il n’y a pas plus de transmission sur ce piton que sur l’autre. Le Sévillan finit par abréger la faena et tue d’une bonne entière. Silence

Thierry  Reboul, corrida vue sur Telemadrid