Madrid, Saltillo – Ora Pro Noblis
Madrid, Saltillo – Ora Pro Noblis (priez pour nous)
Résumé
Madrid, accueillait un peu comme une conclusion du week-end toriste débuté quelques kilomètres au Nord à San Agustin (amen), une corrida de Saltillo. Pour les affronter d’ailleurs, nous retrouvions Luis Gerpe et Cristobal Reyes qui étaient au cartel du desafio de la veille. Les accompagnait aujourd’hui un certain Javier Castaño, frère de celui qui s’enferma le matin en banlieue face à 6 Dolores.
La corrida débuta par une minute de silence pour le pape et s’enchaina par une ovation pour JC. Non pas le Christ mais Javier Castaño cette fois ci, pour l’ensemble de sa carrière, ce contrat étant sa dernière apparition à Las Ventas del Espiritu Santo. (re-amen).
Les toros de Saltillo sont souvent synonymes d’Enfer pour les toreros. Les 6 du jour bien que n’étant pas des anges, permettaient pour celui qui a décidé de porter sa croix (et le reste) de récolter au minimum quelques ovations. Peut-être même ils pouvaient offrir aux piétons du jour une fenêtre vers le paradis d’une temporada remplie de contrats. Fallait il rappeler que la dans la cathédrale madrilenne et d’autant plus face aux estampes grises, les choses doivent se faire selon la liturgie et, l’orthodoxie prévaut.
Ce purgatoire taurin se transforma rapidement pour le spectateur en purge, et malgré tous leurs efforts les piétons du jour n’ont su trouver les clés pour résoudre l’équation proposée. Les catéchumènes pourront je pense renouveler leurs leçons, et dispenser quelques rappels aux cuadrillas notamment aux piqueros tous aussi féroces que Cerbère bien qu’on sache que les voix des saigneurs sont impénétrables.
Alors que retenir de cette après midi :
Les toreros
Javier Castaño a plus couru autour de ses deux opposants que torée. Dommage il y avait le marathon de Madrid ce matin. Son premier Saltillo tomba d’ennui et accessoirement d’une demi basse. Au second il passa par les boulevards pour 2 pinchazos et une atravesada.
Luis Gerpe est courageux, mais sa tauromachie fut inadaptée. Ses passes finissant par le haut ne permettent pas d’enchainer, il n’obligea pas le toro et ne le « conduisit » que sur la moitié de sa charge le laissant ensuite vaquer la tête vers le celeste. Il écouta un silence d’église à son premier après 3/4 de lame devant et une entière. Face à son second, Gerpe sans idée reproduit le même office. Il se fit d’ailleurs accrocher et piétiner par Presisidiario I le toro de la tarde et sortit commotionné. Il revint regonflé comme un pape pour servir deux séries chevaleresques mais sans dominio. Ensuite et malgré une épée desprendida,il effectua une vuelta qui provoqua un schisme au sein des tendidos. C’est vrai qu’une pétition venant de l’ombre avait été lancée, mais son passage devant le soleil ressembla à une montée du Golgotha.
Cristobal Reyes qui confirmait son alternative est allé s’agenouiller à la sortie du toril. Le toro passa le long des planches sans le voir. Au capote, les véroniques servies caressaient systématiquement le cieux. Au troisième tiers le placement de Christ o bal fut précautionneux. Retenons une dernière serie de derechazos supérieure. 3 entrées à matar avec conviction, silence du conclave.
Devant l’ultime, le Jerezano ne sut expier les difficultés de son opposant hormis je le confesse , sur deux naturelles durant l’avant dernière serie qui furent les meilleures de la tarde. 2 avis sonnèrent durant lesquels il tenta 5 coups de sabres
Judas « François » Iscariote
Les toros
25 Presidiario II 01/21 567 kg. 2 piques traseras en protestant. Applaudissements
37 Millorquito 11/19 543 kg. 3 piques (2 traseras et apuyées). Le toro a poussé. Ovation
33 Chinito 11/19 572 kg. 3 piques traseras (la première la pique ne rentrait pas (?)). Ovation
10 Astador 01/21 597 kg. 2 piques traseras. Le toro pousse peu
36 Presidiario I 01/21 563 kg . 2 piques traseras. Le toro pousse. Grosse ovation.
48 Relamido 03/21 533 kg. 3 piques traseras. Le toro pousse peu. Ovation
La corrida vue par l’objectif de Philippe Gil Mir
