Actualités TaurinesReseñas

Madrid, Arauz de Robles: la grande tarde de Fortes

Madrid, Arauz: la tarde de Fortes

Course paradoxale que ce onzième festejo de la San Isidro. Les toros d’Arauz de Robles ont manqué de caste et de race. Pourtant il y a eu au moins trois faenas intéressantes grâce à l’application de Morenito de Aranda et surtout à la toreria et à la classe de Fortes qui aurait pu couper une oreille au moins s’il avait mieux tuer. Le torero de Linares a confirmé qu’il mérite une bien meilleure carrière que celle qu’il a fait jusqu’à ce jour. Il a aussi justifié son engagement à Mont de Marsan et Dax.

Adrian de Torres a eu un lot qui ne permettait pas.

Les toros

Aussi bien chez les titulaires d’Arauz de Roblès que chez le sobrero de Castillejo de Huebra, il n’y avait pas beaucoup de bravoure , de race et de caste en piste ce jour à Las Ventas. Seul le cinquième a eu un peu plus d’implication au troisième tiers. Il fallait du métier pour en tirer des faenas au moins intéressantes. Heureusement Fortes et Morenito ont de l’expérience.

Les toreros

Morenito de Aranda a du métier et est dans un bon moment de sa carrière. Le premier toro  ne permettait pas. Le second nécessitait une lidia efficace et appropriée. De Aranda lui impose et obtient tous les muletazos que le toro pouvait donner avec autorité et sincérité. Malheureusement,  les aciers ont toujours posé problème à Morenito. Silence au deux .

Fortes a perdu à l’épée tout espoir de couper une oreille. Pourtant, avec un calme olympien il a construit deux faenas précises, suaves et d’une grande sincérité qui ont fait  résonner les « olés ». Après la seconde, le torero de Malaga a fait une vuelta unaniment fêtée.  Espérons que sur sa lancée, Fortes renouvelle de telle prestation à Mont de Marsan et Dax.

Adrian de Torres avait besoin de cette corrida pour booster sa carrière. Hélas il a touché deux toros sans race, sans caste et sans transmission. Silence et silence. Que pena !

Fiche technique
  • Arènes de Madrid,  corrida de la San Isidro. Cinq toros d’ Arauz de Robles et un sobrero (6ème bis) de Castillejo de Huebra.
    • Morenito de Aranda: silence (deux avis), silence (avis)
    • Fortes : silence (avis), vuelta (avis)
    • Adrian de Torres : silence (avis), silence
  • Douze piques, cuadra Equigarce
  • Salut d’Ivan Garcia après avoir banderillé le quatrième.
  • 563, 575, 599, 601, 612, 620 Kg
  • Président : José Maria Fernandez Egea
  • Trois quarts d’arène
  • Soleil et chaleur
Toro à toro
Chistero Morenito de Aranda

Morenito de Aranda reçoit le premier par des véroniques. Le toro ne s’emploie pas dans le capote.  Bien mis en suerte, il prend un premier puyazo en poussant sur une corne. Il hésite à venir pour la seconde rencontre. Le torero doit le replacer. L’animal se comporte en manso, sortant seul au contact du fer. Fortes tente un quite par chicuelinas. Il se fait accrocher le capote. Dés le premier muletazo, Morenito se fait désarmer. Il reprend la discussion par des doblones autoritaires.  

Premières séries à droite, le torero pèse sur un Arauz de Robles qui n’humilie pas. A gauche, il l’oblige par le bas et en tire des naturelles méritoires compte tenu des difficultés posées par le toro. Retour à droite, le manso est de plus en plus court de charge. Morenito va chercher l’épée de muerte , le toro est difficile à place pour la suerte suprème. Le torero pinche juste avant que ne sonne un premier avis. Seconde entrée à matar, l’épée est quasi entière et en avant. Le toro tarde à tomber, se relève. Un second avis sonne. Silence

Gimotero Fortes

Le second est suelto. Il ne s’emploie pas dans la cape de Fortes qui finit par enchaîner trois véroniques. La première rencontre avec la cavalerie est brève et légère. Bien piqué, il se défend lors de la seconde. Adrian de Torres fait un quite par chicuelinas.  Fortes commence sa faena par des derechazos donnés avec un certain temple.  Le toro manque de chispa mais il est noble. Le toro baisse rapidement de rythme.

A gauche, les naturelles sont données avec personnalité et temple. Dommage que le toro n’ait qu’une demi-charge à lui proposer. Les deux derechazos et le pecho qui concluent la faena sont superbes.  Beaucoup de suavité et de quiétude dans la manière de toréer de Fortes. Le public apprécie tout comme il apprécie les naturelles et trinchera d’adorño. Malheureusement le torero pinche à plusieurs reprises avant de tuer d’une entière tombée. Silence

Pitillo Adrian de Torres

Le troisième sort abanto et suelto. Adrian de Torres le reçoit avec efficacité. Juste de forces, il prend un premier puyazo poussant sur une corne sur le devant du peto. La seconde pique est brève mais mal exécutée.  Aux banderilles, le toro marche parcourant le ruedo puis douillet il pique des sprints derrière les banderilleros. De Torres débute par des doblones puis enchaîne à droite. L’Arauz de Robles met la tête mais fait la grève du zèle en s’arrêtant avant la moitié de la passe. Il colle en fin de passe et bouscule le torero lors d’un des premiières naturelles. 

Une demi-passe plus tard, il montre des signes d’intérêt pour les planches. Dans un contexte défavorable De Torrès s’applique mais la faena ne transmet rien. Parti en querencia, l’animal est totalement décomposé et le torero abrège le pensum. La première entrée à matar à l’encuentro  se solde par un pinchazo. La suivante, plus classique, aussi. Nouveau pinchazo, un avis sonne. Le bovidé finit par tomber après une entière contraire. Silence

Campiña Morenito de Aranda

Le quatrième est bien armé. Suelto, il oblige Morenito de Aranda à s’employer pour le fixer. Il finit par le faire avec des véroniques allurées. Le toro prend deux piques sans pousser.  Bon quite de Fortes par véroniques. Comme d’habitude Ivan Garcia banderille très bien , le public est debout et le torero salue. Morenito amène le toro au centre. Il le cite à distance et enchaîne trois derechazos appliqués. L’Arauz de Roblès est noble mais avec une charge désordonnée.

A gauche, il a peu de charge. Le torero s’arrime pour enchaîner trois naturelles. Le toro le bouscule, c’est un miracle, sans mal, sur la série suivante. L’animal raccourcit sa charge et Morenito lui arrache les derniers muletazos à droite puis à gauche.  Le torero pinche à trois reprise. Un avis sonne et l’Arauz de Robles ne demande pas son reste et se couche. Silence.

Chivita Fortes

Le cinquième a lui aussi du bois sur la tête. Comme ses congénères, il est suelto et visite le ruedo de Las Ventas. Fortes ne s’énerve pas, attend le bon moment et le fixe avec des capotazos tout en douceur.  La première pique est plus que trasera, la seconde est aussi mauvaise. Il est impossible de mesurer la bravoure d’un animal dans de telles conditions. Le piquero se fait houspiller à sa sortie du ruedo. Fortes brinde au public. Il double le toro avec fermeté et suavité.

La première série à droite commence bien et finit un peu brouillonne. La suivante, main basse, est de classe. Le toro, obligé par le torero, humilie, faisant presque l’avion.  Deux derechazos brouillons, puis le torero se croise, aguante et enchaîne sur trois bons muletazos. Colocation sincère et parfaite, les naturelles arrachent les olés au public madrilène. Le toro se garde de plus en plus mais le torero insiste et arrache de bons muletazos  avec calme et fermeté. Malheureusement Fortes pinche juste avant qu’un avis ne sonne puis met une entière en deux temps qui résulte de travers. Vuelta « unanime ».

Verdial Adrian de Torres

Que pena, le sixième, le plus sérieux de présentation du lot, se blesse en faisant une vuelta de campana à son entrée en piste. Au tour des « Florito’s Bueyes » d’intervenir.

Descuidero Castillejo de Huebra Adrian de Torres

Le sobrero est un Castillejo de Huebra. Il est typé Murube. Il se défend dans la cape d’Adrian de Torres puis tombe une première fois et boîte en se relevant. Le public proteste. Le toro est abanto et le torero a du mal à le mettre en suerte pour la première rencontre. Le Castillejo prend une première pique en poussant, il reste collé au peto et boîte toujours. Il sort seul de la brève seconde rencontre. Les cris « toros, toros ! » montent du tendido 7 .

Le brindis au public n’est pas du goût de tout le monde. Début par statuaires. Le toro est plus que soso. Si le torero baisse la main, il tombe. Adrian de Torres qui a peu de contrat se sent obligé d’insister mais la faena manque de transmission et d’intérêt. Cite à distance, naturelles de face et trois-quarts, le torero de Linares s’applique mais quand il n’y a pas de toro, il est difficile de toréer. Un pinchazo et deux demies ont raison du Murube. Silence

Thierry Reboul, corrida vue sur Télémadrid

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by ExactMetrics