Eauze, to be continued
Eauze, to be continued
Résumé
Juan Bautista et Alain Lartigue, les organisateurs de la corrida d’Eauze ont atteint leurs deux principaux objectifs. Malgré l’absence de Marco Perez , il y avait du monde sur les gradins des arènes Nimeno II. Et surtout le public est sorti des arènes satisfaits.
La grande toréabilité des toros de Gallon et l’entrega des trois toreros ont largement contribué à la réussite de cette tarde. Tout n’a pas été parfait, un esprit puriste aura des choses à redire sur les premiers tiers, les trophées attribués. Mais on peut envisager la continuation des corridas dans la cité élusate avec un peu plus d’optimisme. Et ce jour c’est la chose la plus importante.
Les toros
Si les toros de Gallon ont été peu piqués, leur très grande noblesse et leur toréabilité a permis aux trois toreros de s’exprimer muleta en main. Les deux meilleurs ont été les troisième et sixième. Les autres ont été pénalisés par leur manque de forces. Le cinquième, probablement celui avait le plus de fond, humiliait à chaque début de série, faisait l’avion à la première passe mais avait du mal à supporter les passes suivantes.
Les toreros
Emilio de Justo a construit à son premier, une faena en douceur et relâchée. On retiendra le très bon final par naturelles. La mise à mort a privé le torero de Caceres de trophée. A son second, en début de faena, sa tauromachie plus marginale a beaucoup porté sur le public. Les dernières séries à gauche ont été les meilleures moments de sa faena. L’épée est caida et le toro tombe au premier descabello. Le président n’hésite pas à sortir deux mouchoirs.
Fortes, le remplaçant de Marco Pérez, est dans un très bon moment. Ses deux réceptions à la cape ont été à la fois originales et d’une grande classe. Son premier toro ne lui a pas trop permis de baisser la main autant que le torero ne le souhaitait mais ses naturelles et les derechazos finaux ont été les muletazos les plus profonds de la tarde. Son second, par manque de forces, n’a pas permis à la faena de transmettre. Pourtant on a pu voir des détails de grande qualité aussi bien à droite qu’à gauche.
Yon Lamothe jouait une partie importante ce jour à Eauze. Il a coupé une oreille à chaque toro. Le Français a toréé avec beaucoup d’application et en laissant respirer ses deux Gallons entre chaque série leur permettant de durer. Si on peut discuter l’oreille accordée au sixième à cause de l’épée , celle reçue au troisième ne souffre aucune contestation et sourire sur les lèvres du jeune Français faisait plaisir à voir.
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour
Fiche technique
- Eauze, corrida des Fêtes 2025. Toros de Gallon
- Emilio de Justo : silence (deux avis), deux oreilles (avis)
- Fortes : oreille (avis), salut (avis)
- Yon Lamothe : oreille (avis), deux oreilles (deux avis)
- Six piques, cavalerie Bonijol
- Vuelta au sixième et le ganadero Michel Gallon a salué à l’issue de la course.
- Président : Christophe Robin
- Grosse moitié d’arène
- Température agréable
Toro à toro
Toro numéro 65 Emilio de Justo
Le premier est applaudi à son entrée en piste. Emilio de Justo le reçoit par des faroles puis des delantales. Mis en suerte par chicuelinas marchées, le Gallon, juste de forces, prend une pique légère. De Justo débute sa faena par des derechazos et trincheras. Le toro est noble mais faible. Beaucoup de douceur dans les premiers muletazos à droite, le torero doit continuer sa faena à mi-hauteur. A gauche il se fait accrocher la muleta sur les premiers muletazos puis la série va à mas. Très posé, il torée avec relâchement. Le toro baisse de rythme Le bon final par naturelles de face emportent l’adhésion du public. Trois pinchazos, un avis sonne. Un nouveau pinchazo précède un quart de lame puis un autre quart de lame. Le second avis sonne suivi de trois descabellos. Silence
Toro numéro 34 Fortes
Le second sort abanto et suelto. Fortes le pare avec efficacité. Le toro s’emploie mais est peu piqué. Brindis au public, le torero entame les débats par des derechazos, le premier cité de loin. Le toro est noble mais manque de forces. Le torero s’applique mais la faiblesse du toro ne lui permet pas de baisser autant la main qu’il le souhaiterait . A gauche, Fortes doit finir toutes les passes par le haut mais certaines naturelles sont superbes. Retour à droite, le Gallon est meilleur sur ce piton. Le torero termine par de bonnes naturelles. Fortes s’engage pour une bonne entière. Un avis sonne, le Gallon tombe au premier descabello. Oreille
Toro numéro 36 Yon Lamothe
Le troisième est lui aussi applaudi à son entrée en piste. Yon Lamothe le pare par des chicuelinas. Nouvelle pique légère, le toro est lui aussi juste de forces. Le Français démarre par cambiadas et pechos. Cité de loin, le toro répond avec noblesse et alegria lors de la première série à droite. Yon laisse respirer le toro entre chaque enchaînement de passes. Bonne série à droite, le Gallon humilie dans la muleta. A gauche les naturelles sont plus accrochées. Petit à petit le toro s’éteint. Yon Lamothe raccourcit les terrains et lie une bonne tanda à droite. Il termine par des redondos sur un petit périmètre. L’épée résulte entière mais continue. Un avis est sonné, le toro tombe au second descabello. Une oreille et palmas au toro.
Toro numéro 17 Emilio de Justo
Le quatrième est costaud mais commode de tête. Emilio de Justo le reçoit avec classe par véroniques puis chicuelinas. Mis en suerte par delantales, le toro est peu et mal piqué. Après avoir brindé au public, De Justo commence sa faena par des derechazos de rodillas qui portent sur le public. Le bicho est noble mais juste de forces. Emilio le torée à mi-hauteur sur le voyage. A gauche c’est appliqué mais cela manque de profondeur. La série suivante est plus centrée. Le vent gêne le torero. La dernière série de naturelles porte sur le public tout comme les manoletinas et le pecho final. L’estocade est caida. Un avis sonne, le Gallon tombe au premier descabello. Deux oreilles, une de trop compte tenu de l’épée. Palmas au toro.
Toro numéro 25 Fortes
Le cinquième est un superbe jabonero. La réception de Fortes à la cape est superbe. Une seule pique mais le toro s’emploie sous le fer. Début de faena par le haut, le toro manque de charge. Les gestes de Fortes sont superbes mais le toro est très faible. Quand il humilie, il commence à faire l’avion mais ne peut pas aller au bout de la passe. A gauche comme à droite certains muletazos sont superbes mais le toro ne manque de transmission. Le torero prolonge inutilement la faena. Un avis sonne quand Fortes tue d’un bajonazo. Le puntillero est plus que maladroit. Salut.
Toro numéro 44 Yon Lamothe
Le sixième est reçu avec des capotazos variés par Yon Lamothe. Il prend lui aussi une pique légère. Brindis aux Armagnacs, le Français commence sa faena par des derechazos de rodillas. Première série à droite, le toro est noble et humilie. Le torero le laisse se reprendre puis lie trois bons derechazos. Le toro s’emploie dans la muleta. Yon Lamothe prend la main gauche. Le Gallon humilie toujours. La faena est appliquée mais manque un peu de transmission. Le final par redondos et muletazos sur terrain réduit porte sur le public. Joselillas et luquesinas concluent la faena. Un avis sonne avant la première entrée à matar. Huit dixièmes d’épée tombée, le Gallon tarde à mourir. Un second avis résonne, trois descabellos sont nécessaires. L’oreille accordée est discutable tout comme le mouchoir bleu pour le toro.
Thierry Reboul