Dolores, je vous aime.
Dolores, je vous aime.
Il y a quelques dizaines d’années en arrière, la revue Toros titrait sous la plume de son directeur Pierre Dupuy, un éditorial : « Marie Louise je vous aime ». Par cette déclaration d’amour, il entendait rendre un hommage vibrant à Maria Louisa Dominguez Perez de Vargas, à la tête de la ganaderia éponyme, devise bleu et jaune. A l’époque, MLDPV avait en charge les Pedrajas de la casa Guardiola.
Les plus anciens auront en mémoire la bravoure brute et la caste vive de ses toros. Les corridas concours de Jerez, avec les indultos de Piano et Peleon, les lunes de resaca des férias de Séville, le face à face Trompetillo – Ruiz Miguel en 1986 à Nîmes, l’indulto du novillo Peleon toujours à Nîmes sont autant de souvenirs vivaces.

Qu’il me soit aujourd’hui permis, à mon tour et en toute courtoisie, de déclarer ma flamme, à Doña Dolores Aguirre Ibarra. Contre vents et marées, elle aura su perpétrer l’élevage d’un toro hors norme. Un toro, dont la sauvagerie et la caste ont quasiment disparu de l’univers ganadero actuel. Dolores Aguirre Ibarra, devise jaune et bleu. A cet hommage, il convient d’associer, bien entendu, sa fille, Isabel Lipperheide Aguirre. Elle a repris en 2013, sans aucune concession et avec abnégation, l’héritage maternel.
« Dolores, Isabelle, je vous aime ».
Mesdames, je vous aime. Je vous aime pour nous avoir donné à Vic, Cigarrero, grand brave qui s’est littéralement tué en poussant sous le fer de José Caballero, dont la monture était acculée aux tablas et y être revenu, sans rechigner, à trois reprises. Le poumon perforé, Cigarrero asphyxié, abdique dans la muleta de Juan de Castilla. Il laissera apercevoir avant de mourir que sa bravoure ne se limitait pas au seul premier tiers.

Mesdames, je vous aime pour avoir amené à Orthez, Yegüizo, véritable toro de bandera. Son tercio de vara, mené par Gabin Rehabi, restera de façon indélébile dans la mémoire des chanceux présents. Un toro pour l’histoire.

Mesdames, je vous aime pour avoir élevé, Cantinillo. Ce mastodonte armé comme un cuirassier, qui, à Vic en 2014, sema la panique, dans le ruedo. Ce terrifique manso con casta permit à Gabin Rhéhabi, à son cheval Destinado de la cuadra Bonijol et à son matador Alberto Lamelas d’entrer dans la légende.
Mesdames je vous aime, pour me donner l’envie de revenir à Madrid, Bilbao, San Augustin, Ceret et Vic. C’est dans ces ces plazas que vos pupilles, années après années, écrivent l’histoire. Mesdames, je vous aime pour raviver sans cesse la flamme de mon aficion, malmenée, et qui sans vous menacerait souvent de s’éteindre aux vents de la monotonie et de la médiocrité.
Alors Mesdames pour tout cela soyez infiniment remerciées. Quant à vous, Madame Lipperheide Aguirre puissiez-vous poursuivre votre œuvre encore longtemps à Constantina. Continuez à nous offrir des Cantinillo, Cigarrero et Yegüizo qui figurent à jamais dans mon panthéon du Toro Bravo.

Olivier Castelnau.
Bonjour,
Je viens régulièrement sur votre site que j’apprécie mais :
» Cigarrero, grand brave qui s’est littéralement tué en poussant sous le fer de José Caballero, dont la monture était acculée aux tablas et y être revenu, sans rechigner, à trois reprises. Le poumon perforé, Cigarrero asphyxié, abdique dans la muleta de Juan de Castilla. Il laissera apercevoir avant de mourir que sa bravoure ne se limitait pas au seul premier tiers. »
Cigarreo s’est perforé le poumon à cause de la monture acculée aux tablas… ça me fait mal à moi aussi. Mais de savoir qu’il aurait été bon au troisième tiers s’il n’avait pas été « littéralement » mort au premier me rassure.
Précision : j’étais à la course bien sûr.
il est vrai que dans tous les élevages présents actuellement. il n’y a plus beaucoup de toros qui sont capables de prendre 4 piques et de faire une lidia complète. dolores en fait parti.