Dax, non piquée: ténor ou basse?

Résumé

A l’opéra, certains aiment les arias chantés par les ténors , brillants et spectaculaires, et d’autres ceux entonnés par les basses à la voix plus sombre et profonde. C’est la même chose en tauromachie. Certains préfèreront un novillero très technique et avec une certaine profondeur comme Manuel Quintana et d’autres celle plus brillant et plus légèr comme le mexicain Ignacio Garibay (remplaçant de Manuel Dominguez blessé). Les deux toreros se sont qualifiés pour la finale de demain matin. Espérons que la partition proposée par Espartaco et ses erales les mettront autant en valeur que celle de Gabriel Rojas.

Clovis a coupé une oreille un toro manso sans démérité. David Guttierrez, desconfiado, et Alejandro Rubio, très vert, n’ont coupé aucun trophée.

Compte tenu de la canicule, le lever de rideau aura lieu demain à 10 heures.

Les erales

Les erales de Gabriel Rojas ont été la bonne surprise de cette matinale dacquoise. Correctement présentés, ils ont permis par leur comportement d’évaluer les jeunes toreros. Le premier a été d’une très grande noblesse. Les second et cinquième ont été exigeants mais avec du fond. Le troisième et le quatrième ont été moins intéressants.

Les novilleros

Alejandro Rubio

Alejandro Rubio touche un premier eral très noble et très encasté. De la sincérité et de l’application mais le mais le manque de métier se fait sentir en particulier au moment de tuer.

Premier eral Alejandro Rubio

Le premier est léger et gachito. Alejandro Rubio le reçoit par des véroniques de rodillas. Le novillo est abanto. A un quite de  Rubio répond par des gaoneras. Le novillero, après avoir brindé au public, débute sa faena de rodillas. Le novillo est noble et répète.  Rubio peut baisser la main dès les premiers derechazos.  Même si le toro baisse un peu de rythme, il humilie sur les deux pitones.  Le novillero s’applique et est sincère mais reste en dessous du potentiel du novillo. Le final est brouillon. Rubio pinche à plusieurs reprises avant de mettre une entière en place quand sonne le premier avis.  Silence.

Manuel Quintana

Le second est compliqué.  Avec domination et classe,  Manuel Quintana construit une très bonne faena qu’il conclut d’un grand coup d’épée.

Second eral Manuel Quintana

Le second est plus costaud et est applaudi à son entrée en piste.  Il se freine dans la cape de Manuel Quintana. Dès le premier tiers, le toro a tendance à partir aux planches. Brindis au public,  Quintana double le novillo qui a peu de charge et de forces. Le novillero lie en pesant deux bonnes séries à droite puis à gauche.  Les naturelles suivantes sont excellentes. Le novillo a été dominé. Beaucoup d’engagement à la mort, l’épée est entière, en place et efficace. Deux oreilles.

David Guttierrez

Le troisième est manso et met en difficulté David Gutiérrez dès les premiers muletazos.  Desconfiado,  le novillero se fait dominer par son opposant et tue très mal. 

Troisième eral David Gutiérrez

David Gutiérrez reçoit le troisième avec de la suavité.  A un bon quite de Clovis, Gutiérrez répond par des delantales. Nouveau brindis au public, le novillo découpe la muleta à la première passe. Il tape dans la muleta à chaque passe.  Il a tendance à s’échapper en sortie de passe.  Le novillero alterne le bien et le brouillon. C’est mieux sur la troisième série à droite. A  gauche, il a du mal à trouver le sitio et il ne pèse pas. Le Gabriel Rojas va à menos. Desconfiado,  Guttierrez tue d’un vilain bajonazo. Silence

Clovis Germain.

Le quatrième est décasté et querencioso.  Clovis s’arrime et coupe une oreille après une faena méritoire. 

Quatrième eral Clovis Germain

Clovis Germain attend son novillo à Porta Gayola. Le Gabriel Rojas est  bien présenté.. Le Français est ovationné après le tercio de banderilles. Début par derechazos de rodillas,  le toro est suelto. Série suivante,  le Gabriel Rojas va aux planches.   Clovis le met au centre et, à gauche,  l’y maintient. Retour à droite,  le novillero est accroché.  Il enchaîne en parallèle aux tablas. Final par luquesinas,  la première entrée à matar se termine par une demie.  Le premier descabello est le bon. Une oreille. 

Ignacio Garibay

Si la faena de Ignacio Garibay, au noble sixième,  est selon les goûts superficielle ou brillante, l’estocade est par contre une grande estocade. 

Quatrième eral Ignacio Garibay

Remplaçant Manuel Dominguez blessé,  Ignacio Garibay reçoit le dernier par des chicuelinas . Comme il se doit le torero brinde au public. Il débute par des statuaires. Il continue par des derechazos citant de loin. Le novillo est noble.  Les naturelles sont intéressantes mais mériteraient un peu plus de distance. La série suivante est meilleure. Le torero est un Sud-américain . Sa tauromachie  est brillante mais reste parfois sur le voyage. Le final trémendiste  porte sur le public.  Le coup d’épée est excellent. Deux oreilles, la seconde est affaire de goût.

Fiche technique

• Arènes de Dax, novillada de qualification des non piquées 2025, erales de Gabriel Rojas
• Alejandro Rubio : silence (avis)
• Manuel Quintana : deux oreilles
• David Gutierrez : silence
• Clovis Germain : oreille
• Ignacio Garibay : deux oreilles
• Président: Bastien Roulier
• Une demi arène
• La canicule, c’est pour demain.

Thierry Reboul