Céret, il s’appelle Mario Vilau, il est Catalan.

Céret, il s’appelle Mario Vilau il est Catalan.

Résumé

Le soleil est de retour en Catalogne et c’est devant un public nombreux que s’est déroulée la novillada de la Féria de Céret.

Si Pepe Luis Cirugeda est passé sans peine ni gloire, Jésus de la Calzada a confirmé qu’il était un novillero sérieux pour novillada sérieuse. Côté bétail, si les cinq premiers Quintas n’ont pas transmis grand chose, le sixième encasté et d’une grande noblesse peut laiiser à penser qu’il y a des choses intéressantes dans cette ganaderia d’encaste minoritaire.

Mario Vilau a marqué les esprits avec une très bonne faena à l’excellent sixième bis et de très bons coups d’épée à chacun de ses novillos. Et en plus, il est Catalan et pourrait devenir le porteur de flambeau dont l’Aficion Catalane a tant besoin.

Les novillos

L’ADAC, dans sa quête, de nouvelles ganaderias d’encastes minoritaires avait choisi de programmer une novillada de Quintas (encaste Martinez). Correctement présentés, les cinq premiers novillos n’ont été ni des monstres intoréables, ni des bonbons sucrés. Peu piqués car justes de forces, ils ont été discrets au premier tiers. A la muleta, ils ont manqué de fond et de transmission. Le sixième renvoyé au toril pour boîterie, sort un sobrero dont le comportement tranchera avec ses congénères. Au cheval, il prend deux piques en poussant sur une corne puis met les reins à la troisième rencontre. A la muleta, il est d’une grande noblesse et fait l’avion quand Mario Vilau le cite sur la corne droite.

Après les cinq premiers, on était enclin à vouloir oublier les Quintas. Après avoir vu le sixième, on ne peut qu’avoir envie de revoir ce fer dans nos arènes. Merci l’ADAC pour cette découverte.

Les toreros

 Beaucoup de sincérité et d’application de la part de Jésus de la Calzada lors d’une première faena courte mais bien construite face à un premier  Quintas qui se défendait dans la muleta. L’épée est tombée et tarde à faire effet.Salut Le quatrième est faible et s’éteint rapidement. Quelques muletazos arrachés et De la Calzada abrège. Silence ; Fortement secoué lors du premier tercio , le novillero rejont l’infirmerie à l’issue de sa faena pour ne plus revenir.

La première faena de Pepe Luis Cirugeda commence bien mais le torero opte rrapidement pour une tauromachie superficielle et marginale. Le novillo manque de race et le torero de recours. L’ensemble va à rapidement « a menos ». Salut après une demie rapide d’effet. Le cinquième n’a ni fores, ni race. Pepe Luis Cirugeada commet l’erreur d’insister. Le public s’ennuie et le fait savoir. Silence

Le Catalan Mario Vilau a ses supporters sur les gradins. Le novillero est appliqué mais sa tauromachie reste sur le voyage et n’exploite pas toute la noblesse, matinée de faiblesse du Quintas. Le public arrache au président la première oreille de la tarde. Si la première oreille peut prêter à discussion, la seconde est venue récompenser une bonne faena et une belle épée face à un sixième novillo noblissime qui faisait l’avion sur la corne droite et que le Catalan n’a pas laissé passer.

La corrida vue par l’objectif de Philippe Gil Mir

Fiche technique

• Arènes de Céret, novillada de la Féria 2025. Quatre novillos de Quintas dont un sobrero (6ème bis) et deux de Hermanos Quintas (1er et 3ème).
  • Jesus de la Calzada : salut, silence
  • Pepe Luis Cirugeda : salut, silence
  • Mario Vilau : oreille, oreille
• Salut de David Adalid au second.
• Dix-sept piques, cuadra Bonijol
• Le prix au meilleur picador n’est pas attribué.
• Président : Thomas Turies
• 2/3 d’arène
• Un peu de nuages et beaucoup de soleil.

Novillo à novillo

Virgencito Jésus de la Calzada

Le premier est reçu à porta gayola par Jésus de la Calzada. Le novillo est haut sur pattes. Première pique dans l’épaule, la seconde est meilleure, le novillo pousse bien que juste de forces. Le tercio se termine par un picotazo. Début de faena par doblones, le Quintas est tardo et serre à gauche. Premières naturelles sincères et appliquées, le novillero continue à droite. Cites de face, De la Calzada construit  une faena intéressante face à un animal qui se défend et devient de plus en plus compliqué. L’épée résulte entière mais tombée. Le novillo tarde à tomber. Palmas au novillo et salut pour le novillero.

Caperucito Pepe Luis Cirugeda

Au tour de Pepe Luis Cirugeda d’attendre son novillo à porta gayola. Il continue et véroniques de rodillas. Le Quintas est plus armé que le premier. La première pique est aussi légère qu’elle est trasera. Pour suivre, mal piqué il prend deux picotazos. Le novillo est compliqué à banderiller . David Adalid salue après deux paires risquées. Début de faena par doblones, à droite le novillo est noble. Pepe Luis Cirugeda exploite cette noblesse et donne deux bonnes séries à droite. La troisième est chahutée. Les premières naturelles sont marginales. Retour à droite, torero et novillo vont à menos. Les manoletinas à genoux sont malvenues.  La demi-lame est en avant et rapide d’effet   Salut

Napolitano Mario Vilau

Nouvelle porta gayola, Mario Vilau enchaine par des largas de rodillas et de bonnes véroniques . Le Quintas, bien présenté, est juste de forces. La première pique est dans l’épaule et ressemble à un picotazo. La suivante est tout aussi light. Le tercio de banderilles est plus que brouillon. Le catalan entame les débats par des doblones. Le novillo est noble mais juste de forces. La première série à droite est sur la marge. La seconde est un peu plus centrée. A gauche, c’est un peu mieux. Retour à droite, le torero est en difficulté et abrège la faena. Les bernadinas finales portent sur le public. L’épée est entière mais légèrement trasera.  Le Quintas tarde à tomber. Oreille arrachée au président par un public bienveillant.

Pensionitsta Jésus de la Calzada

Quatrième porta gayola, Jésus de la Cazalda attend debout le toro à la sortie des toriles et le reçoit par des gaoneras. Le Quintas est abanto . Le novillero est violemment bousculé en mettant le toro en suerte au cheval. Le Quintas,très faible, prend deux piques sans s’employer. Il manque de charge. Le novillero lui arrache une première série à droite. Il le cite à gauche en se croisant mais le Quintas est éteint. De la Cazalda abrège la faena. Il pinche à plusieurs eprises avant de mettre une demie basse et efficace. Silence pour le novillero et pitos pour le novillo.

Moneda Pepe Luis Cirugeda

On continue dans la série des Porta Gayola. Cette fois-ci s’est à genoux que Pepe Luis Cirugeda reçoit le cinquième. Le Quintas est abanto et fait une vuelta de campana. Bien mis en suerte, il est très mal  piqué lors de la première rencontre. Bis repetita, le novillo flageole. Ter repetita mais toujours pas de poussée. Brindis au public, Pepe Luis entame les débats de rodillas par derechazos. Le toro est tardo et les muletazos sont brouillons. Soso, il suit la muleta sans rien transmettre. Le torero s’applique et le public s’ennuie. La faena dure au-delà du raisonnable et cela commence à râler sur les étgères et les manoletinas de conclusion sont contestées. Le novillero pinche puis conclut par un quai bajonazo. Silence pour le torero et pitos pour le toro.

Macarito Mario Vilau

Après la Santa Espina, Mario Vilau s’avance vers les toriles et reçoit le sixième à Porta Gayola. Le novillo est boiteux. Mouchoir vert.

Canadiense  Mario Vilau

Pour ne pas perdre les bonnes habitudes, Mario Vilau attend le sobrero à porta gayola. On continue par des largas et des véroniques. Le novillo est suelto et est juste de forees. Il  pousse sur une corne à la première, la seconde. Il s’emploie plus à la troisième rencontre. Vilau commence sa faena par une bonne série à droite. Le novillo très noble fait l’avion et le torero en profite avec motivation et à-propos. A gauche, le Quintas est plus réservé. Porté par le public, Vilau lie deux bonnes séries de naturelles . Le toro se réserve de plus en plus et le novillero va chercher l’épée. Il se fait prendre en portant une bonne épée entière . Le novillo tarde à tomber. Une oreille pour le torero et ovation pour le novillo.

Thierry Reboul