Bilbao, un train peut en cacher un autre
Bilbao, un train peut en cacher un autre
Résumé
Diego Urdiales a beau avoir un joli cartel sur le sable gris de Bilbao, la substitution de Morante était un sale coup pour l’affiche de ce vendredi. Les gradins se sont bien remplis malgré ce.. On invita gentiment Borja Jimenez à saluer pour fêter l’indulto de mercredi à la grande surprise de mon voisin de tendido totalement ignorant de la chose. A la mi-temps du festejo, pour nobles qu’ils étaient, les Garcigrande ne donnaient pas énormément d’émotions et la bienveillance du public se trouvait frustré de ne pas voir les mouchoirs sortir du palco. La 2° partie sera bien plus intéressante et marquée par la prestation XXL de Diego Urdiales, ses compagnons de cartel restant bien en deçà du natif de la Rioja.

Les Toros
Nobles mais manquant de poder, les Garcigrande ont rythmé cette corrida. Noble mou, noble docile , noble mais arrêté, noble tout court etc…Urdiales a parfaitement compris le 4° et a su profiter de sa fixité et sa répétition. Présentation héterogène pour les pupilles de Justo Hernandez.
Les toreros
Le vétéran Diego Urdiales a pleinement profité du remplacement de Morante. Décidé à faire les choses bien, le torero d’Arnedo a fait oublier l’absence de l’andalou avec une superbe prestation au 4° avec des naturelles de soie, gratifiée de deux pavillons ultra mérités. Comme quoi un train peut en cacher un autre!
Alejandro Talavante a donné dans un autre genre pour couper une oreille dans une faena grosses c… dans les cornes, le toro n’ayant qu’une charge réduite. Ici on aime ça!
Borja Jiménez n’a pas pu capitaliser sur l’indulto de mercredi. Décidé certes, il a eu trop tendance à vouloir mettre le public avec lui. On l’a connu plus convaincant.
En détails
Diego Urdiales
1 Barbaro
Cornu mais léger, le 1er Garcigrande et le capote d’Urdiales ne restent qu’en contact distant. 2 piques sans grande catégorie (la 1° mal donnée et carioquée). Le vétéran riojano sait qu’il a touché un toro noble, mais manquant de forces. 2 doblones suaves parfument le début de la faena. 3 séries droitières correctes précèdent un passage à gauche plus cahotique avant de finir sur la droite avec quelques accrochages de la flanelle. Une entière légèrement tombée rapide d’effet qui déclenche une pétition minoritaire. Vuelta.
4 Guapeton
Le mal nommé 4° est lourd, mais d’armures étroites. Curieux de découvrir le redondel, il ne permet pas à Urdiales de délivrer les véroniques dont il a le secret. Trois contacts avec le groupe équestre que le Garcigrande n’apprécie guére. Urdiales après brindis à tous, entame avec des passes de chatiment par le bas, pour bien fixer la manso. Du coup l’animal s’engouffre dans la muleta. La faena change de dimension quand le petit gars de le Rioja prend la main gauche pour servir deux séries de naturelles extras. Belle reprise sur la droite avant d’aller chercher l’épée puis de superbes naturelles de face précèdent une épée de « mort de faim »…Matias sort, sans coup férir, les deux mouchoirs. Chaude ambiance dans les tendidos.
Alejandro Talavante
2 Comunista
Joli burraco, le toro ne se livre pas à la cape. Il pousse sous la 1ère puya et reste plus discret sur la suivante. Le quite de Borja indique que le passage au cheval a discipliné la charge du Garcigrande. Après un début par statuaires, Talavante attaque à droite côté sur lequel, le toro suit docilement. C’est moins limpide à gauche et le torero reste périphérique. L’animal s’éteint au fil des passes données à nouveau sur la main droite. L’extremeño ornemente ses séries de molinetes, passe de las flores, toreo à la croupe et bernardinas finales. Laide atravesada puis entière plate. Avis. Silence.
5 Almirante
Réception capotera décidée de Talavante. Deux piques rapides pour garder l’allant au Garcigrande. Le démarrage a genoux et passe dans le dos fait plus de mal que de bien au toro qui physiquement et moralement en prend un coup. Charge très réduite de la bête, Talavante opte pour un arrimon dans les cornes, se faisant prendre sans mal au passage. Le public est impressionné mais de faena il n’y en a pas vraiment. Entière concluante rapidement. Oreille.
Borja Jimenez
3 Nautico
Accueil vibrant par Puerta Gayola donnée quasi au centre puis deux largas suivies de véroniques, chicuelinas et revolera finale. Lastima, le bestiau souffre semble t’il d’un problème locomoteur, ce qui réduit l’épreuve de la pique à deux picotazos. Le brindis à tous souffre de quelques contestations. Début genoux en terre pour se mettre le public dans la poche. La bestiole, le bicho diraient certains, est très noble mais pas très gaillarde de l’avant. Long passage à droite avant quelques naturelles. C’est joliet mais manque singulièrement d’émotions. Le toro rend les armes, Borja enfouit la sienne, mal d’ailleurs, avant un double coup de verduguillo.
6 Obispo
Nouvelle puerta gayola d’accueil mais bizarrement sans émotion, le Garcigrande semblant plus attiré par les planches que la cape de Borja. Lidia cahotique, Borja laisse échapper le toro pour deux contacts médiocres suivis d’un 3°rapide mais plus orthodoxe, que pena! Commencée perpendiculaire aux tablas, Borja finit par gagner le centre pour délivrer une faena essentiellement droitière. De l’envie certes mais cela manque de fluidité car la condition du toro ne permet pas de grandes envolées. Pinchazo hondo mal donné, mais suffisant.
Philippe – Vue des gradas sol y sombra
Voir le reportage photographique de Philippe Gil Mir
Fiche Technique
- Bilbao – Toros de Garcigrande (529, 580, 531, 583, 522, 585 kg) pour
- Diego Urdiales vuelta, 2 oreilles
- Alejandro Talavante silence (avis), oreille
- Borja Jiménez silence, saluts
- 14 piques et contacts
- Président : Matias Gonzalez
- Public : trois-quarts
- Météo : bleu avec quelques nuages