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Madrid, Alcurrucen = déception

Madrid, Alcurrucen = déception

A Madrid, comme ailleurs les Alcurrucen déçoivent. Ceux sortis à Las Ventas ont manqué de bravoure, de caste et de race. Malgré les efforts des trois toreros expérimentés qui constituaient la terna, cette douzième corrida de la San Isidro a été ennuyeuse. Seul le sobrero de Zacarias Moreni (4ème bis) a offert quelques options à Castella.

Daniel Luque a fait le job parvenant par moment à compenser le manque de race des toros.

Miguel Angel Perera a eu le moins bon lot.

Les toros

Présentation juste acceptable pour Madrid, les toros d’Alcurrucen mansos, justes de forces, avec peu de race et de caste, sont passés sans peine ni gloire. C’est une déception quand on connait les possibilités de la terna qui leur était opposée.

Le meilleur toro de la tarde a été le sobrero de Zacarias Moreno (4ème bis).  Noble sans grande difficulté, il a offert quelques options à Sébastien Castella.

Les toreros

Beaucoup d’application de la part de Sébastien Castella face à un premier Alcurrucen manquant de race et surtout de transmission. Le second toro du Français est un sobrero de Zacarias Moreno très noble. Castella construit une faena élégante, avec de très bons passages (et quelques muletazos accrochés). La conclusion avec l’épée n’est pas à la hauteur de la faena. Silence et ovation.

Miguel Angel Perera a fait du Perera à son premier toro, un Alcurrucen sans grande transmission. Son second est décasté et manque de race. Il ne permet rien. Le torero de Badajoz a mal tué surtout le cinquième. Silence aux deux.

Daniel Luque a compensé le manque de race de son premier Alcurrucen par sa technique. La faena est efficace mais manque de transmission. Le dernier, lui aussi, manque de race. Le torero ressort sa boîte à outils et comme le toro le permet, il le fait en y mettant du temple et de l’élégance. Cela donne une faena méritoire conclue par une entière tendida. ovation et silence.

Fiche technique
  • Arènes de Madrid, 12ème  festejo de la San Isidro. Cinq toros dAlcurrucen  et un sobrero de Zacarias Moreno (4ème bis).
    • Sébastien Castella: silence, ovation (avis).
    • Miguel Angel Perera: silence (avis), silence (avis).
    • Daniel Luque : ovation, silence
  • Douze piques, cuadra Equigarce
  • 545, 555, 567, 543, 594, 551 Kg
  • Président : José Antonio Rodriguez San Roman
  • Lleno
  • 24°, ciel bleu , du vent
Toro à toro
Chuflon Sébastien Castella

Quelques protestations à la sortie du premier, le toro est reçu avec élégance par Sébastien Castella.  La première pique est brève mais trasera. La seconde est trasera mais brève. Aux banderilles, le Nuñez semble endormi. Le Français commence la faena par le haut.. Il continue par des derechazos. Le toro est noble mais juste de forces. Comme à droite, les muletazos données par la main gauche sont templés, techniques mais le toro ne transmet rien. La faena manque d’ émotion. Sébastien Castella reprend l’autre main et réduit les terrains. Mais l’émotion n’est toujours pas là. L’épée est trasera et basse. Le toro tombe rapidement. Silence.

Rector Miguel Angel Perera

Le second est suelto mais met la tête dans le capote de Miguel Angel Perera. Il ne s’emploie pas lors de la première rencontre et sort seul de la seconde. Daniel Luque réalise un quite spectaculaire par chicuelinas et une demie. Le tercio de banderilles est brouillon. Perera débute par des doblones. Le toro tombe. Il se défend et donne des coups de tête à chaque passe. Seconde série, le torero baisse la main et oblige plus le toro. A gauche, le Nuñez passe mieux.

A la seconde série de naturelles, le toro s’emploie moins. Retour à droite, Perera fait du Perera. Il baisse la main et s’enroule l’animal ce qui plait au public. Comme pour Castella, c’est bien fait mais cela manque de transmission. Le torero de Badajoz réduit les terrains ce qui porte aussi sur le public. Un avis sonne. Premier entrée à matar, pinchazo hondo , la seconde est plus efficace. Entière quasi en place, elle nécessite l’usage du descabello. Silence.

Rabanero Daniel Luque

Le troisième hésite à sortir du toril. Il se défend dans la cape de Daniel Luque. Il part visiter le ruedo , Luque le reprend pour donner de très bonnes véroniques. Le toro prend deux piques en poussant sur une corne. Début classique par doblones, les derniers genoux ployés. Pour suivre, ce sera une série à droite puis le torero de Gerena prend la main gauche.  Il compense par sa technique, le manque de chispa de l’Alcurrucen. Derechazos avec une demi muleta, c’est bien fait, cela porte sur le public dommage que le toro manque de race. A  gauche, le torero s’applique, baisse la main mais l’animal le prive du troisième temps de la passe et donc de profondeur. Final par luquesinas, Luque tue d’une demie desprendida efficace. Silence.

Caporal Sébastien Castella

Le quatrième est sérieux de présentation. Il se freine dans le capote de Sébastien Castella qui gère la situation avec efficacité. L’Alcurrucen se désintéresse du cheval. Il finit par prendre, sans pousser , un premier puyazo. Il en sort « dislocado » et le président n’a d’autre solution que de sortir le mouchoir vert.

Bandolero Zacarias Moreno Sébastien Castella

Le sobrero est un Zacarias Moreno. Bien armé, il sort abanto et met la tête dans la cape de Sébastien Castella. Manso et juste de force, le toro prend deux piques légères sans mettre les reins sortant seul de la seconde rencontre. Castella brinde au public avant d’entamer la faena par des cambiadas spectaculaires. Il continue sur le piton droit. Cite de loin, le Zacarias hésite puis charge en humiliant. La série suivante est sincère, élégante et pèse sur le toro.

A gauche, cela fonctionne aussi bien qu’à droite.  Petit bémol, la muleta est souvent touché sur la dernière passe. Reprise par des derechazos templés puis des naturelles citées de face, les gradins font silence. Les deux pechos qui rematent la série sont excellents. Le toro est toujours aussi noble. Un avis sonne , le Français continue en réduisant les terrains et termine par un desplante qui divise « las opiniones » sur les gradins. L’épée résulte est tombée mais rapide d’effet et ne permet pas de couper un trophée. Salut.

Tambour  Miguel Angel Perera

Le cinquième est le top weight du jour. Il est suelto et Miguel Angel Perera a du mal à le fixer. Sans mise en suerte, il prend un vilain puyazo trasero puis continue sa visite du ruedo. Pour la seconde rencontre, l’aficionado se contentera d’un picotazo bien entendu trasero. Début par doblones, le toro a peu de charge. Il humilie au premier temps de la passe mais est tête haute au second.

Le vent devient désagréable pour le torero. Perera s’applique mais le toro ne transmet rien et ne s’emploie qu’à contre-cœur. A gauche, l’absence de race de l’animal est rédhibitoire. Un essai à droite puis le torero pinche sa première entrée à matar. Il pinche à nouveau et manque de prendre un coup de corne lors de la seconde tentative. Nouveau pinchazo, un avis sonne juste après que le torero a mis une quasi entière. Le toro tombe au premier descabello. Silence.

Cornetillo Daniel Luque

Le dernier est large d’armure mais bizco. Il a tendance à s’échapper de la cape de Daniel Luque. Le toro prend deux piques en poussant sur une corne à la première. Manso, il ne facilite pas le travail des banderilleros. Luque brinde au public. Doblones pour commencer, le torero place le toro au centre du ruedo. Première série à droite autoritaire, le pecho final est superbe. La technique de Luque masque le manque de race du toro. Il l’embarque dans sa muleta et en tire de bons muletazos. A gauche, le toro est aux ordres d’un torero très dominateur. L’Alcurrucen ne pense qu’à partir mais Luque lui impose sa loi et il le fait avec une classe certaine. Le manque de caste et de race finit par ressortir en fin de faena. Le Nuñez finit quasi parado. L’épée résulte entière mais tendida. Elle est efficace. Silence.

Thierry Reboul, corrida vue sur Télémadrid

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