Aire, soleil et public sont présents, les Palha aussi.
Aire, soleil et public sont présents, les Palha aussi.
Le soleil était présent à Aire ce 1er mai. Une belle entrée est venue récompenser le travail des Arsouillos. Pepe Cirugeda a coupé la seule oreille d’une tarde intéressante et entretenue où les novillos ont été un ton en dessus des novilleros.
Les novillos
D’une présentation hétérogène au plan tamaño et cornes, le lot de Palha n’a certes pas atteint le niveau de celui de 2024. Pourtant on a vu une novillada intéressante et -très entretenue. Les novillos ont été honnêtes sans plus au cheval. Ressortent du lot les second et cinquième nobles avec de la transmission. Le sixième a été un grand novillo pétri de noblesse et surtout d’une classe exceptionnelle. Il faisait l’avion sur les deux pitones et avec plus d’emploi au premier tiers, il aurait pu faire le voyage retour vers le Portugal. Deux novillos juste de forces et un compliqué sont venus complèter le lot.
Les toreros
Eduardo Neyra venu en remplacement de Mariscal Ruiz est passé sans peine ni gloire d’autant plus qu’il n’a pas touché le meilleur lot.
Nino Julian est un novillero spectaculaire qui connecte facilement avec le public. Ses faenas sont appliquées, volontaires, méritoires mais manquent de profondeur. Ses estocades n’ont pas été des meilleures mais il a fait deux vueltas al ruedo.
Pepe Cirugeda est le chouchou du jeune public aturin. Son premier toro, invalide, ne permettait pas. Son second, un grand novillo, lui a permis. Au début de faena, le novillero a eu du mal à se mettre au niveau du Palha. Sur la fin, il a élevé son niveau, enroulant avec application un animal qui est allé de mas a mejor. Il n’a pas démérité même s’il est resté en dessous du potentiel du toro.
La novillada vue par l’objectif de Philippe Latour
Fiche technique
- Aire d‘Aire sur Adour, novillada des Arsouillos. Novillos de Palha
- Eduardo Neyra : silence, silence (avis)
- Nino Julian : vuelta (avis), vuelta (avis)
- Pepe Luis Cirugeda : silence (avis), oreille (avis)
- Vuelta au sixième novillo
- 15 piques, cuadra Bonijol
- Adrian Majada, qui a piqué le soxième novillo, a reçu le prix récompensant le meilleur piquero.
- Avant le paseo; les organisateurs d’Aire ont reçu le prix Jean Louis Fourquet et le coup de coeur des critiques taurins du Sud-ouest. La ganaderia Palha– a reçu le prix de ces mêmes critiques taurins pour la novillada lidiée à Aire en 2024.
- A l’issue du paseo, un hommage a été rendu à Joaquim Carlos le mayoral de Palha récemment disparu. Tous les novillos sont sortis avec un devise noire.
- Entre 1200 et 1400 personnes
- Il peut faire beau et chaud un 1er mai à Aire
Novillo à novillo
Peluquero Numéro 579 Eduardo Neyra
Le premier est léger. Il sort abanto . Il accroche la cape d’Eduardo Neyra. Mal piqué, il prend deux picotazos. Le novillo est juste de forces. Début par doblones, le novillo est noble. A droite il est court de charge. Neyra tente de baisser la main, le Palha se raccourcit encore plus et touche la muleta à chaque passe. La faena manque de transmission malgré les efforts du torero. Novillo et faena vont à menos. Final par redondos, l’épée est en place mais nécessite l’usage du descabello. Silence
Fusilito Numéro 96 Nino Julian
Le second est un joli novillo. Nino Julian le reçoit par des véroniques et chicuelinas qui portent sur le public. Le toro pousse sur une corne à la première rencontre puis reste collé au peto. Mis au centre, il vient avec alegria, la pique est dans l’épaule à la seconde. La troisième est donnée avec la pique de tienta, le toro vient pour un simple picotazo. Nino banderille avec efficacité. La dernière paire est la meilleure. Début par de bons doblones, le dernier est accroché.
La première série à droite est appliquée . La seconde est bien terminée par un pecho. Le novillo est noble et Nino en profite en baissant la main sur les deux pitones. Le toro a de la fixité et transmet beaucoup par sa charge allègre . Le novillero a tendance à faire passer le novillo sans toujours peser sur lui. Le toro n’est pas complètement dominé d’où un final un peu plus brouillon. Avec l’épée de muerte Nino pinche avant de placer une entière basse. Un avis sonne puis le novillo tombe. Ovation au toro et vuelta au torero
Peluquero Numéro 922 Pépé Luis Cirugeda
Le troisième est léger et haut. Il sort abanto. Pepe Luis Cirugeda le fixe en l’obligeant par le bas. Pique en arrière, le toro pousse sur une corne à la première rencontre. Mis au centre , seconde pique sur le côté le novillo ne s’emploie pas. Brindis à Hugo Tarbelli, Cirugeda commence par des cambiadas de rodillas et se fait bousculer. Le novillo est juste de forces et tombe sur la première naturelle. Il ne s’est pas complètement remis d’un choc contre un burladero et a très peu de charge. Il est noble mais trop faible pour permettre et transmettre. La faena est insipide. Le novillero insiste trop et énerve le public. Les manoletinas finales ne s’imposaient pas. Une demie en avant , pinchazos, descabellos la mise à mort est laborieuse. Silence
Trovoada Numéro 962 Eduardo Neyra
Le quatrième est haut et bien fait. Lui aussi est abanto. Il est bien reçu à la cape par Eduardo Neyra. Le Palha desarçonne le piquero à la première rencontre. Pique sur le côté, le toro pousse sur une corne à la seconde. Troisième pique avec celle de tienta, le toro pousse. En apparence, il aurait mérité une vraie pique. Il arrache la muleta du Mexicain au premier muletazo. Le toro est compliqué et le torero n’est pas en confiance. Vite parado. le Palha proteste à chaque tentative de muletazo et Neyra se méfie. Extinction des feux, le toro rapidement n’en veut plus. La mise à mort est prudente et laborieuse, un avis et silence.
Trovoada Numéro 917 Nino Julian
Le cinquième est escobillé. Il met la tête dans la cape de Nino Julian. Première pique presque en place mais légère, le second puyazo est bien donné. Nino Julian banderille, les deux dernières paires sont spectaculaires. Brindis au public, Le Nîmois commence par le haut. La connexion avec le public est établie. Le novillo est fixe et noble. La seconde série à droite déclenche la musique. Nino pèse moins sur la troisième. Il laisse respirer le toro. Puis la première de naturelles manque de fluidité. S’en suit un désarmé. Passage brouillon à droite, la fin de faena est brouillonne et un soupçon trémendiste. Pinchazo hondo, un avis sonne, l’épée suivante est de travers et deux descabellos sont nécessaires. Palmas au toro et vuelta au torero.
Sardineiro Numéro 971 Pépé Luis Cirugeda
Le dernier est bizco. Pepe Luis Cirugeda le reçoit d’abord de rodillas puis par de bonnes véroniques de pie. Picotazo pour commencer, la seconde est trasera le toro ne s’emploie pas. La troisième est très bonne côté toro et cavalier. Début par doblones, le torero continue à droite. Le novillo est noble avec une belle charge à droite. Le torero instrumente de bonnes séries de derechazos. Le bicho continue à faire l’avion à gauche même si Pepe Luis ne le tire pas assez. Il est en dessous de la classe du novillo qui ne demande qu’à passer. Sur la fin de la faena, le novillero élève son niveau sans atteindre celui du toro. Les manoletinas portent sur le public. L’épée est bonne. Un avis sonne. Deux descabellos, une oreille et vuelta au novillo. On peut penser qu’avec plus d’emploi au premier tiers, la destinée du novillo aurait été toute autre.
Thierry Reboul