Mont de Marsan: Passage de témoin
Mont de Marsan: Passage de témoin
Résumé
L’un, Fernando Robleño, s’en allait. L’autre, Juan de Castilla, a installé son cartel dans les arènes du Plumaçon.
Le premier a coupé une oreille après une faena d’adieu conclue par deux grandes séries à gauche.
L’autre, face à unexcellent sixième toro, a réalisé une faena qui marque la carrière d’un torero. Temple, sincérité, aguante tout était là pour que le jeune Colombien triomphe. Malheureusement, comme à son premier, De Castilla a mal tué et perdu tout espoir de sortie à hombros.
Robleño a quitté les arènes ému par l’ovation du public. De Castilla,en larmes,est sorti par la porte des cuadrillas lui aussi sous une grande ovation. De Fernando à Juan le passage de témoin s’est fait aujourd’hui au Plumaçon. Le Colombien reviendra à Mont de Marsan et gageons qu’il quittera le ruedo avec le sourire du triomphateur.
Damian Castaño a été appliqué à son premier toro mais il a mal tué. Son second l’a blessé au mollet au moment d’entrée à matar. Conduit à l’infirmerie, il a été évacué vers l’hôpital de Mont de Marsan.
Les toros
Très sérieux de présentation et bien armés, les toros de José Escolar Gil ont transmis énormément d’émotion et on fait que cette corrida a été très entretenue. Ils l’ont fait soit par le degré d’exigence qu’ils ont imposés aux toreros ou par leur très grande classe comme le très bon sixième. Seul le cinquième, vite parado, a été un ton en dessous.
Les toreros
Le premier est court de charge et se retourne vite . Fernando Robleño s’applique pour arracher lui quelques bons muletazos avant de tuer d’une belle entière. Salut. Fernando Robleño a dit adieu à son public montois avec une grande faena pleine de sincérité et d’aguante avec _une intensité qui a monté et atteint son paroxysme avec des séries de naturelles de grande classe. L’épée est rapide d’effet et l’oreille grandement méritée.
Le second est impossible à droite. Damian Castaño le torée sur le piton de gauche avec application et lui donne de séries de naturelles efficaces et méritoires. Le toro va à menos et la mise à mort est hélas approximative. Silence. Damian Castaño essaie d’imposer sa tauromachie à un cinquième toro très vite éteint. Cela ne fonctionne pas et le torero madrilène se fait prendre en entrant à matar. Blessé au mollet, il est évacué vers l’infirmerie.
Piqué quatre fois, le troisième ne baisse pas la tête dans la muleta. Juan de Castilla instrumente une faena intelligente et d’une grande intensité. Petit à petit, il fait baisser la tête du toro de quelques degrés (au-delà c’est impossible) avec une très grande sincérité qui porte sur le toro et le public . Le jeune colombien a quelques soucis avec le descabello . Salut. Le sixième est un grand toro. La faena de Juan de Castilla est de celle que l’on qualifie de très grande. Des cites de loin, des derechazos courant la main avec temple, des naturelles de grande classe, le public a trouvé celui qui remplacera dans son coeur Robleño. Mais l’épée a privé le Colombien d’un triomphe gagné à la force de la muleta.
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour
Fiche technique
- Arènes de Mont de Marsan, troisième corrida des Fêtes 2025. Toros d‘Escolar Gil
- Fernando Robleño : salut, oreille
- Damian Castaño : silence, blessure
- Juan de Castilla : salut (avis), salut (avis)
- Salut d‘Ivan Garcia au sixième
- Quatorze piques, cuadra Bonijol
- Président : Bernard Sicet
- 9/10ème d’arène
- La chaleur est quasi supportable. Le vent a parfois gêné les toreros.
Toro à toro
Carasuco Fernando Robleno
Le premier est dans le type. Fernando Robleño le reçoit avec efficacité , le toro ne s’employant pas dans la cape. Bien mis en suerte mais mal piqué, il prend un premier gros puyazo. Il ne pousse pas lors de la seconde rencontre. Début de faena par doblones, le toro a un »léger » fond de noblesse. Première série à doite, il se retourne vite. A gauche, la première tanda est méritoire mais finit accrochée. Bonne série à droite, on est plus dans la lutte que dans l’art. Le toro raccourcit de plus en plus sa charge. Aux forceps, le torero lui impose une bonne série de naturelles. Avec engagement, il met une belle entière en place. L’épée est efficace. Salut.
Conductor Damian Castano
Le second est lui aussi bien présenté. Il se freine dans la cape de Damian Castaño qui avec autorité le pare et le met au centre du ruedo. Piqué dans l’épaule, l’Escolar pousse sur une corne à la première rencontre . Il ne s’emploie pas lors de la seconde. Juan de Castilla est applaudi après un bon quite par gaoneras. Castaño entame les débats par des doblones. Il continue par des derechazos.L’Escolar Gil est violent et n’a pas que de bonnes intentions. Le torero met du temps à s’en rendre compte mais à gauche, il passe mieux. Le torero peut alors enchaîner de très méritoires naturelles. La faena transmet de l’émotion par l’implication du torero et la complexité de l’animal. Compte tenu de la difficulté du toro, Castaño s’engage mais l’épée est perforante. Le toro tombe au premier descabello. Silence pour le torero et palmitas pour l’Escolar.
Cartelero Juan de Castilla
Le troisième est applaudi à son entrée en piste. Il serre sur les deux pitons dans la cape de Juan de Castilla. Il pousse sur une corne lors de la première rencontre puis se défend lors de la seconde et la troisième. Après avoir hésité, il en prend une quatrième en se défendant en manso con casta. Le second tercio est plus que laborieux. Le toro est difficile et les banderilleros précautionneux.
Aux doblones succèdent des naturelles. Le toro a la tête à la hauteur de la main du torero. Il n’humilie pas plus à droite. La série suivante est meilleure. Pas plus de trois passes par enchaînement, le torero est sincère et efficace. Retour à gauche, le torero s’impose au toro et tire une dernière série plus que méritoire lui faisant baisser la tête au maximum possible. Un pinchazo précède une entière en avant et tombée juste avant que ne sonne le premier avis. Trois descabellos sont nécessaires. Le public invite le Colombien à saluer.
Minerito Fernando Robleño
Le quatrième est un tio. Il se défend dans la cape de Fernando Robleño. Il prend deux puyazos sans vraiment s’employer. Le matador, au second tercio, doit prendre les choses en main compte tenu du peu de « réussite » des banderilleros qui multiplient les passages. Robleño attaque sa dernière faena montoise par des doblones. Passe à passe, il continue par des naturelles. Le toro est court de charge mais il baisse la tête. A droite, c’est plus compliqué. Le torero reprend la main gauche, beaucoup de sincérité et d’autorité, les muletazos sont superbes. La faeana va à mas quand le Madrilène lie les deux dernières séries de naturelles. Portée avec engagement, l’épée est légèrement tombée et efficace. Oreille chaleureusement fêtée pour le torero et ovation au toro
Cobrador Damian Castaño
Le cinquième se défend dans la cape de Damian Castaño. Il prend deux piques en s’employant plus que les quatre premiers. Juan de Castilla est en difficulté en faisant un quite par chicuelinas. Damian Castaño commence sa faena par des naturelles. Le toro est tardo et a peu de charge. Le torero essaie d’imposer son concept de tauromachie qui ce jour n’est pas adapté a un animal quasi parado. Le torero se fait prendre en entrant à matar. La demi épée est insuffisante et Robleño doit descabeller ce qu’il fait avec difficultés. Le toro résiste et ne veut pas tomber. Silence.
Cocinero Juan de Castilla
Le dernier est moins de la type de la ganaderia mais il est quand même très impressionnant de présentation. Il prend un premier puyazo sans pousser et fait une demi vuelta de campana. La seconde rencontre est un simple picotazo. Ivan Garcia pose deux grandes paires de banderilles et est ovationné. Brindis au public, Juan de Castilla commence sa faena de rodillas. La série est perturbée par le vent. Cité de loin à droite, l’Escolar met la tête dans la muleta. Le torero a touché le toro de la course.
A gauche, il s’emploie aussi et le Colombien torée avec une grande sincérité. La série suivante à droite est superbe de temple et d’aguante . Le toro est excellent et la faena transmet énormément à droite comme à gauche. Les derniers muletazos sont superbes. Le toro est difficile à mettre en suerte pour la mise à mort. Un avis sonne après le premier pinchazo. Un pinchazo précède une épée basse et atravesada. Le torero est très déçu mais le public reconnaissant lui adresse un belle ovation quand il vient saluer au tiers.
Thierry Reboul
à relire l’interview que nous a accordé Juan de Castilla
Après Lopez Chavez , c’est bon on a racké la prime de départ pour Robleno
Bon vent la loose
Faut faire du Galthié et mettre des morts de faim
Une grande corrida. Comment le mayoral ne salue pas à la Fin??? Incompréhensible…signe des temps.
Robleño Maestro et Juan de Castilla grand espoir.
Beñat