Madrid, Mayalde sans grand relief
Madtid, d’une novillada du Conde de Mayalde, juste de forces et de race, on retiendra l’application de Fabio Jimenez , la technique , la personnalité et les estocades d’El Mene et quelques gestes de Tomas Bastos.
Les toros
Présentés comme il se doit à Madrid, les novillos du Conde de Mayalde ont manqué de race. Justes de force. Ils ont livré des premiers tiers sans grand relief. ll est vraiment qu’aucun n’a été lidié pour les mettre correctement en suerte face au groupe équestre. A la muleta, ils ont été plus noblotes que nobles et ont tous manqué de transmission. Le quatrième s’est couché et a été puntillé avant d’avoir été estoqué. Seul le second bravito au cheval et noble à la muleta a livré la pelea attendue.
Les toreros
Fabio Jimenez est un torero sérieux et appliqué. Il a malheureusement touché un premier novillo sans grande transmission. Son second, invalide et mal piqué , s’est couché en piste avant qu’il ne puisse entrer à matar. Moribond il a été puntillé sans avoir été estoqué. Silence aux deux
El Mene est un torero classique. Sa technique, même s’il a tendance à être sur le voyage, est des plus efficaces. Il est froid et a du mal à connecter avec le public. Malgré des toros sans grande transmission, il construit deux faenas intéressantes en particulier au cinquième qu’il a réussi à améliorer. Le Salmantino tue avec sincérité et efficacité. Cela lui permet de faire une vuelta (protestée) à son second.
Depuis qu’il est passé en piquée, on n’a jamais retrouvé le Tomas Bastos qui avait « enflammé » les arènes dans notre Sud-ouest. Il a de jolis gestes mais il ne pèse pas sur les toros. Il a fait illusion au troisième un utrero soso. Le dernier est bien plus exigeant. Souvent en difficulté, la faena du Portugais est allé rapidement à menos et a été mal conclue à l’épée. Silence et silence
Fiche technique
- Arènes de Madrid, 2nde novillada de la San Isidro. Novillos du Conde de Mayalde
- Fabio Jimenez : salut, silence.
- El Mene : silence, vuelta (avis)
- Tomas Bastos : silence (avis), silence (avis)
- El Mene et Tomas Bastos se sont présentés à Madrid.
- 506, 510, 487, 481, 494, 509 Kg.
- Douze piques, cuadra Equigarce
- Président : Ignacio Sanjuan Rodriguez
- ¾ d’arènes annoncés
- 24°, soleil
Toro à toro
Chorlito Fabio Jimenez
Le premier est sérieux de présentation. Il est suelto et ne s’implique pas dans la cape de Fabio Jimenez qui parvient toutefois à dessiner une bonne demi-véronique. Le novillo pousse sur une corne à la première rencontre. Il chute à la sortie de ce puyazo et ne s’emploie pas lors de la seconde rencontre. Il sort du premier tiers affaibli et perd « les mains » quand El Mene lui fait un quite. Jimenez répond par des véroniques.
Début de faena à droite, le toro est noble mais pénalisé par son manque de forces. Une série à droite, le novillo manque de rythme et de race. Le novillero s’applique, fait des efforts mais la faena manque de transmission. Mêmes efforts à gauche, avec du temple, le toro ne transmet toujours pas. Jimenez continue sur le piton gauche et subit une cogida spectaculaire mais sans conséquences apparentes. Reprise à droite, c’est bien fait, le public applaudit mais ne vibre pas. Pour finir naturelles de trois-quarts, le toro n’avance plus. Fabio Jimenez pinche avant de tuer d’une entière efficace. Salut. Le novillero fait un passage à l’infirmerie.
Entrenador El Mene
Le second humilie dans la cape d’El Mene qui enchaîne de bons capotazos toréant mains basses. Mal mis en suerte, il prend un premier puyazo en mettant les reins. Mis loin, il vient avec bravoure et pousse au contact du fer. Tomas Bastos fait un quite applaudi par tafalleras. El Mene répond par deux chicuelinas et une demie, elles aussi appréciées par le public. Le tercio de banderilles détonne après ce bon premier tercio. Brindis au public, le salmantino entame les débats par des doblones genoux ployés. Le toro est noble.
Première série à droite, El Mene torée de manière très classique, un peu froide mais tout en douceur. Main gauche, il se fait toucher la muleta avant de réaliser une naturelle templée et un bon pecho. Le novillero reprend la main droite. Désarmé il continue sur la même main pour une dernière série. C’est un bon travail mais le public reste froid. Le torero prend l’épée de muerte et enchaîne sur de bonnes naturelles de face. Il s’engage et tue d’une entière contraire qui s’avère efficace. Silence pour le torero et ovation à l’arrastre.
Carcelero Tomas Bastos
Le Troisième est un peu plus léger et suelto. Tomas Bastos a du mal à le mettre en suerte . Première rencontre trasera, le toro ne pousse pas. Toujours pas de mise en suerte pour la seconde, le toro ne pousse toujours pas et perd « les mains » en sortant du peto. Comme le premier, il sort affaibli du tercio de varas. Le novillero portugais brinde au public. Il commence sa faena par des doblones « en douceur ». Tomas Bastos prend ensuite la main gauche, le novillo charge sans grande envie et s’arrête à mi-passe. A droite, le novillero torée bien mais le Mayalde manque de race et de chispa.
Cité de loin, il se livre un peu mieux mais n’humilie pas et s’arrête toujours à mi-chemin. Bastos parvient à lier une bonne série de derechazos qui réveille le public. Si à droite le toro s’est amélioré, sur l’autre piton il est de plus en plus soso. Dommage car le novillero s’applique . Une série parallèle aux planches, le toro est allé à menos. Entrée à matar, un avis sonne et l’épée est entière mais desprendida. Le Mayalde tarde à tomber. Silence
Tempranito Fabio Jimenez
Le quatrième est le plus léger du lot mais il est plutôt bien fait. Le salpicado met la tête dans la cape de Fabio Jimenez puis s’en va visiter le ruedo. Il s’en va seul au cheval pour une première rencontre trop longue. Mis en suerte, il prend un puyazo rectifié et pousse de manière plus intense (mais aussi plus brève) que lors de la pique précédente. Le picador, pas très brillant, se fait dire le reste lors de son retour au patio. Brindis à Fortes et Alejandro Marcos.
Premier doblone, le novillo tombe. Jimenez enchaîne par des derechazos. Le toro est aplomado et n’a pas de charge. Le novillero essaie mais le Mayalde ne s’emploie pas puis finit par faire un sitting au centre de la piste. Le toro est mort debout et Jimenez n’a pas d’autre option que d’aller chercher l’épée. Nouveau sitting du bovidé qui tarde à se remettre sur ses pattes. Il est puntillé sans avoir été estoqué. Silence
Chorlito El Mene
Le cinquième entre en piste en marchant. Il est suelto ce qui n’empêche pas El Mene de réaliser une bonne réception avec le capote. Pas de mise en suerte, le novillo prend un premier puyazo en poussant sur une corne. La seconde rencontre est purement pour la forme. Bastos tente un quite par chicuelinas, le toro commence à s’intéresser aux planches. Aux banderilles, le Mayalde est distrait et ne continue à se déplacer tel un sénateur fatigué. El Mene commence sa faena par des statuaires puis un pecho. Trois séries à droite, le torero torée bien mais le toro charge sans grande transmission.
A gauche, El Mene torée avec calme et précision, les naturelles sont de qualité, dommage que le toro ………… Retour à droite, pour un final plus trémendiste qui porte sur le public. La dernière série est de trop, l’utrero est décomposé. Sur un coup de patte arrière, , le novillero est déséquilibré et la cogida est miraculeusement sans conséquence. Un avis sonne, El Mene s’engage pour une épée entière et en place. Comme à son premier, l’estocade est efficace. Vuelta protestée à l’issue de laquelle le novillero se rend à l’infirmerie.
Segurido Tomas Bastos
Le dernier est aussi un père tranquille qui met en difficulté Tomas Bastos cape en main. L’utrero est abanto. Il prend sans mise en suerte un premier puyazo en mettant les reins. Mal lidié, il repart à nouveau au cheval sans être fixé. Mal piqué il est difficile à évaluer lors de la seconde rencontre. Le second tercio est « cahotique ». Le novillo poursuit systématiquement les banderilleros. Bastos initie sa prestation par des doblones.
L’utrero est noble, répète avec une certaine alegria. Il lui manque un peu de forces. Le novillero a du mal à trouver le sitio et se fait accrocher la muleta. Il ne pèse pas sur le Mayalde. A gauche, Tomas Bastos est en permanence en difficulté. Ses derniers muletazos(sur les deux pitones) sont brouillons et accrochés. Ils n’arrivent à convaincre que les membres de sa cuadrilla. Le Portugais entre à matar quand sonne le premier avis. Il tue d’une vilaine épée en avant, tombée et perpendiculaire. Silence.
Thierry Reboul, corrida vue sur Télémadrid